lundi 1 avril 2013

Sermon du dimanche 31 Mars 2013

Pâques


La « Loi de la Résurrection »

Luc 24.1-12
Le dimanche, elles se rendirent au tombeau de grand matin [avec quelques autres] en apportant les aromates qu’elles avaient préparés. Elles découvrirent que la pierre avait été roulée de devant le tombeau. Elles entrèrent, mais elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Comme elles ne savaient que penser de cela, voici que deux hommes leur apparurent, habillés de vêtements resplendissants. Saisies de frayeur, elles tenaient le visage baissé vers le sol. Les hommes leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est pas ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous de ce qu’il vous a dit, lorsqu’il était encore en Galilée : ‘Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et qu’il ressuscite le troisième jour.’ » Elles se souvinrent alors des paroles de Jésus.
A leur retour du tombeau, elles annoncèrent tout cela aux onze et à tous les autres. Celles qui racontèrent cela aux apôtres étaient Marie de Magdala, Jeanne, Marie la mère de Jacques et les autres femmes qui étaient avec elles, mais ils prirent leurs discours pour des absurdités, ils ne crurent pas ces femmes. Cependant, Pierre se leva et courut au tombeau. Il se baissa et ne vit que les bandelettes [qui étaient par terre] ; puis il s’en alla chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Il est souvent difficile d’agir logiquement, conformément à la vérité que nous connaissons. Je vous donne un exemple de ce problème raconté par un étudiant.
« A l’université, dans un cours d’expression orale, je devais présenter une leçon à la classe. Il fallait user de la créativité et faire le point de façon inoubliable. Le titre de ma présentation était “La Loi du Pendule.” Pendant 20 minutes j’ai soigneusement expliqué le principe physique qui gouverne un pendule oscillant. Le principe, c’est que le pendule ne peut jamais revenir à un point supérieur au point duquel il a été relâché. A cause de la résistance de l’air et de la force de la pesanteur, quand le pendule retourne, il ne peut pas atteindre son point de départ. A chaque oscillation, la distance de l’arc du pendule raccourcit jusqu’à ce qu’il s'arrête.» 
J’ai attaché une toupie d’enfant à un fil d’un mètre de long, et je l’ai fixée au tableau noir. Ensuite j’ai tiré la toupie d’un côté et fait un repère sur le tableau noir pour indiquer le point de départ. Je l’ai lâchée et à chaque retour j’ai fait un nouveau repère. En moins d’une minute la toupie a terminé ses oscillations est s’est arrêtée. A la fin de la démonstration, les marques sur le tableau noir ont justifié ma thèse.
Puis j’ai demandé combien de personnes dans la salle croyaient à la loi du pendule. Tous ont levé la main, même le professeur. Puis, croyant que la leçon était terminée, le prof s’est levé pour aller devant la salle. Mais en vérité, la démonstration venait de commencer.» 
J’ai suspendu un autre pendule au milieu de la salle à l’une des poutres en acier. Le pendule était simple mais fonctionnel : 120 kg de poids en métal attachés à quatre fils de parachute de résistance à 250 kg. J’ai alors invité le prof à monter sur une table et à s’asseoir sur une chaise avec le dos de sa tête appuyé contre le mur en béton. Puis j’ai avancé les 120 kg de poids près de son nez. Avec ce grand pendule à un centimètre de son nez, j’ai expliqué encore la loi du pendule qu’il avait applaudie quelques minutes avant et lui dit : “Si la loi du pendule est vraie, quand je lâcherai cette masse en métal, elle passera de l’autre côté de la salle et reviendra un peu en dessous de son point de départ. Vous n’aurez aucun souci pour votre nez.”» 
Après cette réaffirmation du principe physique, je l’ai regardé dans les yeux et lui ai demandé : “Monsieur, croyez-vous que cette loi physique est vraie ?” Il s’est passé un moment de silence. La sueur perlait sur son front, et puis il a hoché la tête et chuchoté, “Oui.” J’ai lâché le pendule. Il faisait des froufrous en traçant son arc d’un côté à l’autre de la salle. Au bout de son oscillation, il a hésité un instant avant de commencer son retour.» 
A ce moment, le prof s’est déplacé le plus vite que j’ai vu de ma vie. Il s’est précipité en bas de la table en plongeant. J’ai soigneusement passé autour du pendule encore oscillant et demandé à la classe : “Est-ce qu’il croit à la loi du pendule ?” Tous ont répondu : “Non !” » (Ken Davis, How to Speak to Youth, p. 104-106.)
La grande question pour nous, ce matin, n’est pas si nous croyons ou non à la loi du pendule, ni si nous serions restés assis sur cette chaise. Ce qui importe aujourd’hui, c’est de savoir si nous croyons à ce que je voudrais appeler, la « loi de la résurrection ».
Voici ce que je voudrais dire : il a fallu que Jésus ressuscite des morts. C’est ce qui avait était écrit à son sujet dans les Écritures  C’est ce qu’il avait indiqué à ses disciples plusieurs fois. C’était le plan décidé d’avance par Dieu : Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et qu’il ressuscite le troisième jour.
Il y a un autre aspect de cette « loi de la résurrection ». Christ a été le premier à ressusciter des morts. C’est-à-dire, il a ouvert le chemin pour que nous le suivions ; nous devons ressusciter des morts comme lui. La résurrection de Christ est la garantie que tous ceux qui mettront leur confiance en lui, et qui seront joints à lui par le baptême en son nom, ressusciteront eux aussi à leur tour. Cela aussi fait partie du plan décidé d’avance par Dieu comme Paul le proclame aux Corinthiens : « Puisque la mort est venue à travers un homme, c’est aussi à travers un homme qu’est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun à son propre rang : Christ en premier, puis ceux qui appartiennent à Christ lors de son retour. » 1 Co 15.21-23.
Alors, la « loi de la résurrection, » c’est qu’il a fallu que Christ ressuscite des morts et ensuite que nous aussi, nous ressuscitions des morts à cause de lui. C’est simple, logique.
Mais, croyons-nous à la « loi de la résurrection » ? Si nous pouvions remplacer la « loi du pendule » par la   « loi de la résurrection », pourrais-tu rester assis sur la chaise avec ton crâne contre un mur en béton tandis que le pendule, qui a été relâché à un centimètre de ton nez, revient à pleine vitesse vers ton nez ? Tu sais que la masse de poids ne peut même pas atteindre le point de départ. Mais comme c’est difficile de rester assis, d’agir logiquement, conformément à la vérité que tu connais !
Croire à la « loi de la résurrection » est aussi difficile que cela. Car cette loi implique que nous pouvons faire les choses difficiles que Jésus nous ordonne de faire. Par exemple :
« Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil et dent pour dent. Mais moi je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. Si quelqu’un veut te faire un procès et prendre ta chemise, laisse-lui encore ton manteau.  Si quelqu’un te force à faire un kilomètre, fais-en deux avec lui. Donne à celui qui t’adresse une demande et ne te détourne pas de celui qui veut te faire un emprunt.
» Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Tu aimeras ton prochain et tu détesteras ton ennemi.’ Mais moi je vous dis : Aimez vos ennemis, [bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous détestent] et priez pour ceux [qui vous maltraitent et] qui vous persécutent, afin d’être les fils de votre Père céleste. » Mt 5.38-45a.
Ce sont-là les sortes de paroles qui constituent la masse du pendule que gouverne la « loi de la résurrection » et qui revient à notre front. Elles nous font frémir.
Souvenez-vous de la mort de Lazare, l’ami de Jésus. Sa sœur Marthe est venu auprès de Jésus et lui a dit que s’il avait été là, son frère ne serait pas mort. Jésus lui a répondu que son frère ressusciterait des morts. Oui, elle le savait, au dernier jour. Puis Jésus déclare : « C’est moi qui suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et toute personne qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle lui dit : « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Messie, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde. » Jn 11.25-27. Puis, seulement quelques minutes plus tard, ils arrivent au tombeau et Jésus ordonne que l’on enlève la pierre qui en fermait l’entrée. Mais, Marthe lui dit : « Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu’il est là. » Jésus lui dit : « Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » Jn 11.39-40.
Perdre la vie pour suivre Jésus ; tendre l’autre joue ; prêter sans espérer recevoir en retour ; prier pour nos ennemis ; faire du bien à ceux qui ne le méritent pas ; donner pour le ministère de l’Eglise ; ou dans le cas de Marthe, aller au tombeau avec Jésus ; voilà quelques actions qui devraient être assez faciles et logiques pour ceux qui croient à la « loi de la résurrection ».
Mais ces actions ne sont pas faciles, n’est-ce pas ? La nature pécheresse nous barre le passage tout comme la peur du prof sur la chaise voyant revenir la masse de poids. Nous savons, intellectuellement, que puisque Dieu a pu ressusciter Jésus des morts, il pourvoira facilement et toujours à nos besoins et bénira le travail de nos mains. Néanmoins, perdre notre argent ou notre vie est aussi difficile que de rester sur cette chaise. Trop souvent nous sautons de la chaise et un observateur dirait, « Mais, il ne croit pas à la loi de la résurrection. »
Il est difficile d’y croire. Le jour de la résurrection de Jésus, les femmes sont allées au tombeau pour terminer la préparation de son corps pour l’enterrement. Elles ne croyaient pas encore à sa parole disant qu’il devait ressusciter des morts. Et lorsqu’elles ont raconté la parole des anges aux apôtres, ils prirent leurs discours pour des absurdités, ils ne crurent pas ces femmes. Pourtant, Jésus leur avait bien prédit ce qui devait lui arriver.
Les Chrétiens de Corinthe ont vu des miracles de l’apôtre Paul de leurs propres yeux. Dieu les ont béni des dons extraordinaires de l’Esprit. Pourtant, certains d’entre eux rejetaient la résurrection !
Lorsque Paul a présenté sa défense devant le gouverneur Festus et le roi Agrippa, il a dit : « Je ne dis rien d’autre que ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver : que le Messie souffrirait, qu’il serait le premier à ressusciter et qu’il annoncerait la lumière au peuple juif et aux Non-juifs. » Mais cette déclaration a été de trop pour le gouverneur. « Festus dit à haute voix : “Tu es fou, Paul ! Ton grand savoir te fait déraisonner.” » Ac 26.22b-24.
Comme c’est difficile de croire à la « loi de la résurrection » et d’y conformer notre vie ! Il nous faut donc faire très attention à ce que Dieu nous enseigne. Le récit de la résurrection de Jésus que Luc nous transmet ne ressemble en rien aux mythes et aux légendes comme le prétendent certains sceptiques. Les mythes et légendes se passent toujours dans les lieux ou dans des temps en dehors de l’histoire du monde. Luc, lui, nous raconte les détails d’un véritable lieu avec de véritables personnes. Il nous fournit les noms, les dates, les lieux. Nous avons vérifié la plupart des détails de ces événements. Si Luc avait écrit de la fiction, il n’aurait pas donné les informations vérifiables, ni falsifiables.
Dans les mythes et les légendes, on se présente de la meilleure façon comme Ulysse dans l’Odyssée. Si les disciples de Jésus, ou bien les premiers chrétiens, ont fabriqué ce récit de la résurrection, alors ils ont vraiment échoué. Car ils se sont présentés comme des parfaits imbéciles ! Ils ne croyaient pas ; ils ne savaient que faire ; ils se cachaient. Jésus les a appelés des hommes sans intelligence et lent à croire. Est-ce comme cela que l’on décrirait les origines de son peuple ? Point du tout ! Tous seraient plutôt les héros. Astérix et Obélix !
Luc, par contre, présente à Théophile un récit véritable pour que « tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus. » Lorsque ces événements ont eu lieu, les disciples de Jésus ne formaient qu’un petit groupe sans importance. Après la mort de Jésus, ils sont passés dans la clandestinité. Ils ne pouvaient pas manipuler l’opinion publique. Si Jésus n’était pas ressuscité, assurément, les chefs juifs avec leurs soldats auraient trouvé et exposé le corps de Jésus. Et cela aurait mis fin à la foi chrétienne et à l’Eglise, une fois pour toutes. Mais ils ne l’ont pas fait. Car il n’y avait pas de corps à produire ! Jésus est ressuscité des morts comme les anges l’ont proclamé !
Une autre chose : presque tout le monde, des chrétiens aux athées, lorsqu’ils étudient la croissance du Christianisme, s’accordent sur un point. La Foi Chrétienne ne s’est pas répandue ni a dominé l’Empire Romain à cause de l’enseignement moral de Jésus. Les Grecs et les Romains avaient tant de philosophes et d’enseignement moral. Ils distinguaient le bien du mal aussi bien que le reste du monde. Non, la Foi Chrétienne s’est répandue parce qu’un grand nombre de personnes — plus que 500 selon Paul — ont été des témoins oculaires de la résurrection de Jésus. Il l’ont vu de leurs propres yeux et ensuite ont cru et proclamé ce qu’ils n’auraient autrement jamais cru ni proclamé. C’est le fait incroyable de la « loi de la résurrection » qui était la cause de la propagation du Christianisme.
Si nous reprenons notre comparaison avec la loi du pendule, alors ces témoins oculaires de la résurrection, sont restés sur la chaise et ont regardé revenir, avec un entier sang-froid, le pendule de la mort. Ils étaient convaincus que la masse de poids ne pouvaient pas les atteindre. Ils savaient que Jésus était ressuscité des morts et étaient convaincus qu’eux-mêmes ressusciteraient. La réalité indéniable de la résurrection a dissipé tout doute. Du coup ils ont agi logiquement : ils ont donné leur vie à la proclamation de la meilleure bonne nouvelle que l’on ait jamais racontée : la « loi de la résurrection ». Car, comme il a fallu, Jésus est ressuscité des morts selon les Écritures, et étant le premier, nous aussi, nous devrons le suivre en ressuscitant des morts.
En bien, c’est à notre tour de nous asseoir sur la chaise et de croire à la « loi de la résurrection ». Amen. Qu’il en soit ainsi !

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
 Pasteur David Maffett

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