La « Loi de la Résurrection »
Luc 24.1-12
Le dimanche, elles se rendirent au tombeau de grand matin [avec
quelques autres] en apportant les aromates qu’elles avaient préparés. Elles
découvrirent que la pierre avait été roulée de devant le tombeau. Elles
entrèrent, mais elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Comme elles
ne savaient que penser de cela, voici que deux hommes leur apparurent, habillés
de vêtements resplendissants. Saisies de frayeur, elles tenaient le visage baissé
vers le sol. Les hommes leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts
celui qui est vivant ? Il n’est pas ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous
de ce qu’il vous a dit, lorsqu’il était encore en Galilée : ‘Il faut que le
Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et
qu’il ressuscite le troisième jour.’ » Elles se souvinrent alors des paroles de
Jésus.
A leur retour du tombeau, elles annoncèrent tout cela aux onze
et à tous les autres. Celles qui racontèrent cela aux apôtres étaient Marie de
Magdala, Jeanne, Marie la mère de Jacques et les autres femmes qui étaient avec
elles, mais ils prirent leurs discours pour des absurdités, ils ne crurent pas
ces femmes. Cependant, Pierre se leva et courut au tombeau. Il se baissa et ne
vit que les bandelettes [qui étaient par terre] ; puis il s’en alla chez lui,
tout étonné de ce qui était arrivé.
Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la
communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Il est souvent difficile d’agir logiquement, conformément à la
vérité que nous connaissons. Je vous donne un exemple de ce problème raconté
par un étudiant.
« A l’université, dans un cours d’expression orale, je devais
présenter une leçon à la classe. Il fallait user de la créativité et faire le
point de façon inoubliable. Le titre de ma présentation était “La Loi du
Pendule.” Pendant 20 minutes j’ai soigneusement expliqué le principe physique
qui gouverne un pendule oscillant. Le principe, c’est que le pendule ne peut
jamais revenir à un point supérieur au point duquel il a été relâché. A cause
de la résistance de l’air et de la force de la pesanteur, quand le pendule
retourne, il ne peut pas atteindre son point de départ. A chaque oscillation,
la distance de l’arc du pendule raccourcit jusqu’à ce qu’il s'arrête.»
J’ai attaché une toupie d’enfant à un fil d’un mètre de long,
et je l’ai fixée au tableau noir. Ensuite j’ai tiré la toupie d’un côté et fait
un repère sur le tableau noir pour indiquer le point de départ. Je l’ai lâchée
et à chaque retour j’ai fait un nouveau repère. En moins d’une minute la toupie
a terminé ses oscillations est s’est arrêtée. A la fin de la démonstration, les
marques sur le tableau noir ont justifié ma thèse.
Puis j’ai demandé combien de personnes dans la salle croyaient à
la loi du pendule. Tous ont levé la main, même le professeur. Puis, croyant que
la leçon était terminée, le prof s’est levé pour aller devant la salle. Mais en
vérité, la démonstration venait de commencer.»
J’ai suspendu un autre pendule au milieu de la salle à l’une
des poutres en acier. Le pendule était simple mais fonctionnel : 120 kg de
poids en métal attachés à quatre fils de parachute de résistance à 250 kg. J’ai
alors invité le prof à monter sur une table et à s’asseoir sur une chaise avec
le dos de sa tête appuyé contre le mur en béton. Puis j’ai avancé les 120 kg de
poids près de son nez. Avec ce grand pendule à un centimètre de son nez, j’ai
expliqué encore la loi du pendule qu’il avait applaudie quelques minutes avant
et lui dit : “Si la loi du pendule est vraie, quand je lâcherai cette masse en
métal, elle passera de l’autre côté de la salle et reviendra un peu en dessous
de son point de départ. Vous n’aurez aucun souci pour votre nez.”»
Après cette réaffirmation du principe physique, je l’ai
regardé dans les yeux et lui ai demandé : “Monsieur, croyez-vous que cette loi
physique est vraie ?” Il s’est passé un moment de silence. La sueur perlait sur
son front, et puis il a hoché la tête et chuchoté, “Oui.” J’ai lâché le
pendule. Il faisait des froufrous en traçant son arc d’un côté à l’autre de la
salle. Au bout de son oscillation, il a hésité un instant avant de commencer
son retour.»
A ce moment, le prof s’est déplacé le plus vite que j’ai vu de
ma vie. Il s’est précipité en bas de la table en plongeant. J’ai soigneusement
passé autour du pendule encore oscillant et demandé à la classe : “Est-ce qu’il
croit à la loi du pendule ?” Tous ont répondu : “Non !” » (Ken Davis, How to Speak to Youth, p. 104-106.)
La grande question pour nous, ce matin, n’est pas si nous
croyons ou non à la loi du pendule, ni si nous serions restés assis sur cette
chaise. Ce qui importe aujourd’hui, c’est de savoir si nous croyons à ce que je
voudrais appeler, la « loi de la résurrection ».
Voici ce que je voudrais dire : il a fallu que Jésus ressuscite
des morts. C’est ce qui avait était écrit à son sujet dans les Écritures C’est
ce qu’il avait indiqué à ses disciples plusieurs fois. C’était le plan décidé
d’avance par Dieu : Il
faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit
crucifié et qu’il ressuscite le troisième jour.
Il y a un autre aspect de cette « loi de la résurrection ».
Christ a été le premier à ressusciter des morts. C’est-à-dire, il a ouvert le
chemin pour que nous le suivions ; nous devons ressusciter des morts comme lui.
La résurrection de Christ est la garantie que tous ceux qui mettront leur
confiance en lui, et qui seront joints à lui par le baptême en son nom,
ressusciteront eux aussi à leur tour. Cela aussi fait partie du plan décidé
d’avance par Dieu comme Paul le proclame aux Corinthiens : « Puisque la mort est venue
à travers un homme, c’est aussi à travers un homme qu’est venue la résurrection
des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en
Christ, mais chacun à son propre rang : Christ en premier, puis ceux qui
appartiennent à Christ lors de son retour. » 1 Co 15.21-23.
Alors, la « loi de la résurrection, » c’est qu’il a fallu que
Christ ressuscite des morts et ensuite que nous aussi, nous ressuscitions des
morts à cause de lui. C’est simple, logique.
Mais, croyons-nous à la « loi de la résurrection » ? Si nous
pouvions remplacer la « loi du pendule » par la « loi de la résurrection »,
pourrais-tu rester assis sur la chaise avec ton crâne contre un mur en béton
tandis que le pendule, qui a été relâché à un centimètre de ton nez, revient à
pleine vitesse vers ton nez ? Tu sais que la masse de poids ne peut même pas
atteindre le point de départ. Mais comme c’est difficile de rester assis,
d’agir logiquement, conformément à la vérité que tu connais !
Croire à la « loi de la résurrection » est aussi difficile que
cela. Car cette loi implique que nous pouvons faire les choses difficiles que
Jésus nous ordonne de faire. Par exemple :
« Vous
avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil et dent pour dent. Mais moi je vous
dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te gifle sur la joue droite,
tends-lui aussi l’autre. Si quelqu’un veut te faire un procès et prendre ta
chemise, laisse-lui encore ton manteau.
Si quelqu’un te force à faire un kilomètre, fais-en deux avec lui. Donne
à celui qui t’adresse une demande et ne te détourne pas de celui qui veut te
faire un emprunt.
»
Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Tu aimeras ton prochain et tu détesteras
ton ennemi.’ Mais moi je vous dis : Aimez vos ennemis, [bénissez ceux qui vous
maudissent, faites du bien à ceux qui vous détestent] et priez pour ceux [qui
vous maltraitent et] qui vous persécutent, afin d’être les fils de votre Père
céleste. » Mt 5.38-45a.
Ce sont-là les sortes de paroles qui constituent la masse du
pendule que gouverne la « loi de la résurrection » et qui revient à notre
front. Elles nous font frémir.
Souvenez-vous de la mort de Lazare, l’ami de Jésus. Sa sœur
Marthe est venu auprès de Jésus et lui a dit que s’il avait été là, son frère
ne serait pas mort. Jésus lui a répondu que son frère ressusciterait des morts.
Oui, elle le savait, au dernier jour. Puis Jésus déclare : « C’est moi qui suis la
résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et
toute personne qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle
lui dit : « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Messie, le Fils de Dieu, qui
devait venir dans le monde. » Jn 11.25-27. Puis, seulement quelques minutes
plus tard, ils arrivent au tombeau et Jésus ordonne que l’on enlève la pierre
qui en fermait l’entrée. Mais, Marthe lui dit : « Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre
jours qu’il est là. » Jésus lui dit : « Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu
verras la gloire de Dieu ? » Jn 11.39-40.
Perdre la vie pour suivre Jésus ; tendre l’autre joue ; prêter
sans espérer recevoir en retour ; prier pour nos ennemis ; faire du bien à ceux
qui ne le méritent pas ; donner pour le ministère de l’Eglise ; ou dans le cas
de Marthe, aller au tombeau avec Jésus ; voilà quelques actions qui devraient
être assez faciles et logiques pour ceux qui croient à la « loi de la
résurrection ».
Mais ces actions ne sont pas faciles, n’est-ce pas ? La nature
pécheresse nous barre le passage tout comme la peur du prof sur la chaise
voyant revenir la masse de poids. Nous savons, intellectuellement, que puisque
Dieu a pu ressusciter Jésus des morts, il pourvoira facilement et toujours à
nos besoins et bénira le travail de nos mains. Néanmoins, perdre notre argent
ou notre vie est aussi difficile que de rester sur cette chaise. Trop souvent
nous sautons de la chaise et un observateur dirait, « Mais, il ne croit pas à
la loi de la résurrection. »
Il est difficile d’y croire. Le jour de la résurrection de
Jésus, les femmes sont allées au tombeau pour terminer la préparation de son
corps pour l’enterrement. Elles ne croyaient pas encore à sa parole disant
qu’il devait ressusciter des morts. Et lorsqu’elles ont raconté la parole des
anges aux apôtres, ils
prirent leurs discours pour des absurdités, ils ne crurent pas ces femmes.
Pourtant, Jésus leur avait bien prédit ce qui devait lui arriver.
Les Chrétiens de Corinthe ont vu des miracles de l’apôtre Paul
de leurs propres yeux. Dieu les ont béni des dons extraordinaires de l’Esprit.
Pourtant, certains d’entre eux rejetaient la résurrection !
Lorsque Paul a présenté sa défense devant le gouverneur Festus
et le roi Agrippa, il a dit : « Je
ne dis rien d’autre que ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir
arriver : que le Messie souffrirait, qu’il serait le premier à ressusciter et
qu’il annoncerait la lumière au peuple juif et aux Non-juifs. » Mais
cette déclaration a été de trop pour le gouverneur. « Festus dit à haute voix :
“Tu es fou, Paul ! Ton grand savoir te fait déraisonner.” » Ac 26.22b-24.
Comme c’est difficile de croire à la « loi de la résurrection »
et d’y conformer notre vie ! Il nous faut donc faire très attention à ce que
Dieu nous enseigne. Le récit de la résurrection de Jésus que Luc nous transmet
ne ressemble en rien aux mythes et aux légendes comme le prétendent certains
sceptiques. Les mythes et légendes se passent toujours dans les lieux ou dans
des temps en dehors de l’histoire du monde. Luc, lui, nous raconte les détails
d’un véritable lieu avec de véritables personnes. Il nous fournit les noms, les
dates, les lieux. Nous avons vérifié la plupart des détails de ces événements.
Si Luc avait écrit de la fiction, il n’aurait pas donné les informations
vérifiables, ni falsifiables.
Dans les mythes et les légendes, on se présente de la meilleure
façon comme Ulysse dans l’Odyssée. Si les disciples de Jésus, ou bien les
premiers chrétiens, ont fabriqué ce récit de la résurrection, alors ils ont
vraiment échoué. Car ils se sont présentés comme des parfaits imbéciles ! Ils
ne croyaient pas ; ils ne savaient que faire ; ils se cachaient. Jésus les a
appelés des hommes sans intelligence et lent à croire. Est-ce comme cela que
l’on décrirait les origines de son peuple ? Point du tout ! Tous seraient
plutôt les héros. Astérix et Obélix !
Luc, par contre, présente à Théophile un récit véritable pour
que « tu
reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus. » Lorsque
ces événements ont eu lieu, les disciples de Jésus ne formaient qu’un petit
groupe sans importance. Après la mort de Jésus, ils sont passés dans la
clandestinité. Ils ne pouvaient pas manipuler l’opinion publique. Si Jésus
n’était pas ressuscité, assurément, les chefs juifs avec leurs soldats auraient
trouvé et exposé le corps de Jésus. Et cela aurait mis fin à la foi chrétienne
et à l’Eglise, une fois pour toutes. Mais ils ne l’ont pas fait. Car il n’y
avait pas de corps à produire ! Jésus est ressuscité des morts comme les anges
l’ont proclamé !
Une autre chose : presque tout le monde, des chrétiens aux
athées, lorsqu’ils étudient la croissance du Christianisme, s’accordent sur un
point. La Foi Chrétienne ne s’est pas répandue ni a dominé l’Empire Romain à
cause de l’enseignement moral de Jésus. Les Grecs et les Romains avaient tant
de philosophes et d’enseignement moral. Ils distinguaient le bien du mal aussi
bien que le reste du monde. Non, la Foi Chrétienne s’est répandue parce qu’un
grand nombre de personnes — plus que 500 selon Paul — ont été des témoins
oculaires de la résurrection de Jésus. Il l’ont vu de leurs propres yeux et
ensuite ont cru et proclamé ce qu’ils n’auraient autrement jamais cru ni
proclamé. C’est le fait incroyable de la « loi de la résurrection » qui était
la cause de la propagation du Christianisme.
Si nous reprenons notre comparaison avec la loi du pendule,
alors ces témoins oculaires de la résurrection, sont restés sur la chaise et
ont regardé revenir, avec un entier sang-froid, le pendule de la mort. Ils
étaient convaincus que la masse de poids ne pouvaient pas les atteindre. Ils
savaient que Jésus était ressuscité des morts et étaient convaincus
qu’eux-mêmes ressusciteraient. La réalité indéniable de la résurrection a dissipé
tout doute. Du coup ils ont agi logiquement : ils ont donné leur vie à la
proclamation de la meilleure bonne nouvelle que l’on ait jamais racontée : la «
loi de la résurrection ». Car, comme il a fallu, Jésus est ressuscité des morts
selon les Écritures, et étant le premier, nous aussi, nous devrons le suivre en
ressuscitant des morts.
En bien, c’est à notre tour de nous asseoir sur la chaise et de
croire à la « loi de la résurrection ». Amen. Qu’il en soit ainsi !
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut
comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie
éternelle ! Amen.
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