mercredi 22 mai 2013

Sermon du dimanche 19 Mai 2013

Pentecôte



La Promesse de la Pentecôte

Genèse 11.1-9
Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Après avoir quitté l'est, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Shinear et s'y installèrent. Ils se dirent l'un à l'autre : « Allons ! Faisons des briques et cuisons-les au feu ! » La brique leur servit de pierre, et le bitume de ciment. Ils dirent encore : « Allons ! Construisons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel et faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre. »
L'Eternel descendit pour voir la ville et la tour que construisaient les hommes, et il dit : « Les voici qui forment un seul peuple et ont tous une même langue, et voilà ce qu'ils ont entrepris ! Maintenant, rien ne les retiendra de faire tout ce qu'ils ont projeté. Allons ! Descendons et là brouillons leur langage afin qu'ils ne se comprennent plus mutuellement. »
L'Eternel les dispersa loin de là sur toute la surface de la terre. Alors ils arrêtèrent de construire la ville. C'est pourquoi on l'appela Babel : parce que c'est là que l'Eternel brouilla le langage de toute la terre et c'est de là qu'il les dispersa sur toute la surface de la terre.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Comment vous occupez-vous des actes de défi ? Si vous êtes parent et que votre enfant vous défie, qu’il s’oppose à votre autorité, que faites-vous ? Si vous êtes employeur et qu’un employé vous défie par une désobéissance expresse à vos ordres, que faites-vous ? Ou bien, prenons l’exemple de l'émeute de cette semaine à la place du Trocadéro. Profitant de la fête du PSG, des dizaines de personnes ont défié la police, ont cassé, brulé, volé, blessée. Comment le gouvernement et les forces de l’ordre doivent-ils réagir ?
Que vous soyez parent et que votre enfant vous défie ou bien ministre de l’intérieur traitant une crise sociale, il me semble que vous devez faire deux choses. Vous devez mettre fin aux attitudes et conduites nuisibles, et puis vous devez réconcilier l’enfant avec vous, ou les personnes malfaisantes avec le reste du pays.
C’est une telle situation que nous présentent les lectures de Genèse et des Actes aujourd’hui. Dieu doit traiter avec une humanité rebelle qui le défi et puis la réconcilier avec lui-même. En construisant la tour de Babel, l’humanité s’est rebellée contre Dieu. Et Dieu, afin d'arrêter leur mauvaise conduite, a brouillé leur langage de sorte qu’ils n’ont pas pu achever leur but. Puis, beaucoup plus tard, Dieu a agit pour réconcilier toutes les nations avec lui-même ainsi que les unes avec les autres. Il a accompli un miracle de langage afin de répandre la bonne nouvelle « que toute personne qui fera appel au nom du Seigneur sera sauvée. » Ac 2.21. La voilà la signification de la Pentecôte pour vous et moi.
De beaucoup de manières, nous avons défié Dieu. En conséquence, la multiplicité de langues, la mort et bien d’autres jugements subsistent aujourd’hui. Toutefois, la Pentecôte est l’œuvre de Dieu pour le pardon et la réconciliation. Elle est le bénéfice de la résurrection de Jésus pour le présent. Par sa mort, Jésus a payé tous nos défis ; puis, par sa résurrection, il nous a donné la garantie de la victoire sur la mort. Ensuite, par le don du Saint-Esprit, il envoie une bonne nouvelle au monde entier : « Toute personne qui fera appel au nom du Seigneur sera sauvée. »
L’événement que nous appelons la Tour de Babel, a eu lieu après le déluge dans la quatrième génération après Noé. Tout le monde étant descendu de Noé, ses trois fils et leurs femmes, naturellement, tout le monde parlait la même langue. Il leur était donc facile de travailler ensemble pour construire une ville avec une tour.
Sans doute, le fait de construire une ville avec une tour n’était pas mauvais en soi. Mais la raison en était très mauvaise.
A la création du monde, Dieu a béni Adam et Eve et leur a dit : « Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la terre et soumettez-la ! Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se déplace sur la terre ! » Gn 1.28. Dieu les a établis comme ses intendants pour gérer sa création. Ils avaient une grande autorité, mais devaient l’employer selon la volonté de Dieu. Après le déluge, Dieu rétablit cette situation : « Dieu bénit Noé et ses fils. Il leur dit : ‘Reproduisez-vous, devenez nombreux et remplissez la terre.’ » Gn 9.1.
Mais en peu de temps, les gens ne voulaient plus vivre selon le plan de Dieu et s’acquitter de leur tache d’intendants des biens de Dieu. Ils ont dit alors : « Allons ! Construisons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel et faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre. » Il n’était pas question de ne pas vouloir s’éloigner des parents et des amis. Il était question de renommé ; ils ont voulu créer une civilisation que les générations futures admireraient. Ils ont voulu se débarrasser du plan de Dieu et tracer leur propre chemin dans la vie. Comme Adam et Eve, ils ont voulu être comme Dieu. La Tour de Babel a été un ralliement pour défier Dieu.
Alors, Dieu est intervenu pour mettre fin à ce défi. Il a brouillé leur langage, ce qui les a fait se disperser sur toute la surface de la terre. Ce jugement subsiste aujourd’hui tout comme le jugement de la mort. Et comme la mort, ou le serpent, ou l’arc-en-ciel, la multiplicité de langues dans le monde nous sert de signe pour nous rappeler la présence de Dieu et son jugement ou sa promesse. Le message que Dieu a proclamé à Babel, c’est que si nous lançons un défi à notre Créateur, nous subirons son jugement.
Or, cela peut donner l’impression que Dieu est un grand tyran qui veut nous empêcher de faire ce que nous voulons. Mais ce n’est pas ça. Dieu nous impose ses jugements pour éviter de mauvaises actions, et pour nous mener à la repentance et à la réconciliation avec lui afin de restaurer sa création. Après avoir désobéi à Dieu, Adam a connu la peur et la honte. Il a voulu se cacher de Dieu. Il n’était plus bon comme à sa création. Du coup, Dieu a imposé la mort et l’expulsion d’Eden de peur qu’Adam ne mange de l’arbre de la vie et vive pour toujours dans sa condition de peur et de honte. Mais en même temps, Dieu lui a promis un Sauveur qui le délivrerait de ce jugement.
Dieu a fait de même à Babel. L’humanité poursuivait un chemin qui menait davantage à l’opposition envers Dieu. « Les voici qui forment un seul peuple et ont tous une même langue, et voilà ce qu'ils ont entrepris ! Maintenant, rien ne les retiendra de faire tout ce qu'ils ont projeté. » sans l’intervention de Dieu, dans peu de temps les gens se seraient retrouvés dans la situation de ceux qui ont vécu avant le déluge dont il est dit : « L'Eternel vit que les hommes commettaient beaucoup de mal sur la terre et que toutes les pensées de leur cœur se portaient constamment et uniquement vers le mal. L'Eternel regretta d'avoir fait l'homme sur la terre et eut le cœur peiné. » Gn 6.5-6.
Vous voyez, c’est plus qu’une question de punition. Il est aussi question de l’amour et de la miséricorde de Dieu qui nous sauvent de ce que nous pourrions faire. S’il n’imposait pas certaines limites, les grands maux comme l’holocauste et le génocide du Rwanda seraient plus fréquents qu’ils ne le sont.
Nous ne sommes pas différents des gens de Shinear. Nous avons le même désir de nous faire un nom et de bâtir une grande civilisation à notre façon. Nous le voyons par exemple dans le nationalisme, lorsqu’un peuple veut se séparer des autres et établir son propre pays. Cela provoque parfois une guerre civile, ce qui, évidement, n’est pas bon !
Parfois notre désir de nous faire un nom devient un souci global. Si seulement nous pouvions nous grouper comme un seul peuple avec un seul gouvernement, un seul regard sur le monde, avec les mêmes valeurs, lois et droits humains, et bien entendu, sans aucun dieu ou croyance religieuse pour nous en empêcher, nous pourrions créer une utopie, n’est-ce pas ? Nous pourrions éliminer toute guerre et consacrer tout notre temps et énergie au développement de cette utopie. N’est-ce pas dans ce sens que nous avons établi les Nations Unies, la Banque Mondiale et autres institutions semblables ? Elles sont notre tour.
L’idée semble bonne, mais Dieu n’est pas forcément d’accord. Ce n’est pas qu’il ne veut pas que nous soyons unis, ni que nous ayons la prospérité, la paix et l’harmonie. Il veut lui-même établir tout cela. C’est seulement, qu’étant notre Créateur, lui seul sait le réaliser. Il nous a créés pour être en communion avec lui, pour vivre dans sa présence et avec sa bénédiction, non pas pour le défier et vivre dans l’illusion que nous sommes bien portant sans lui. En laissant continuer la multiplicité de langes, Dieu continue à freiner notre ambition.
Il fait cela pour diriger notre regard sur quelque chose de meilleur, sur la réconciliation ! Comme je l’ai dit, ce n’est pas que Dieu nous juge et nous punis uniquement. Il juge et punit pour mettre fin à quelque chose de mauvais afin de donner place à quelque chose de bon. Le jour de la Pentecôte, Dieu a pleinement mis en œuvre son plan pour redresser le tort de Babel. La Pentecôte a été le moyen de surmonter l’obstacle de la langue pour répandre la bonne nouvelle de Jésus dans toutes les nations. A cette occasion, « il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux venus de toutes les nations qui sont sous le ciel. » Ac 2.5. Bien qu’ils parlent sans doute tous le Grec, le Saint-Esprit a effectué un miracle afin que tous écoutent les apôtres de Jésus-Christ parler des merveilles de Dieu dans leur langue maternelle. Ainsi, il n’y a eu aucun doute que cette merveille de Dieu soit pour toutes les nations qui sont sous le ciel, et non seulement pour les Juifs.
Cette merveille, comme Pierre l’explique, est que « Toute personne qui fera appel au nom du Seigneur sera sauvée. » A Babel, Dieu a dispersé les gens. Le jour de la Pentecôte il nous a rassemblés et nous a concentrés sur son but pour le monde. Babel a été un jugement sur un acte de défi humain. La Pentecôte a été un acte de grâce divine afin que toute personne qui fera appel au nom du Seigneur soit sauvée. Dieu fera miséricorde à toute personne qui avouera son péché et qui croira que Dieu pardonne et réconcilie par égard pour Christ.
Pourquoi par égard pour Christ ? Parce que c’est le plan de Dieu ! Le jour de la Pentecôte, Pierre explique que Jésus est ressuscité des morts et monté au ciel. Puis, « Elevé à la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis et il l'a déversé, comme vous le voyez et l'entendez… Que toute la communauté d'Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Messie ce Jésus que vous avez crucifié…Changez d'attitude et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » Ac 2.33, 36, 38.
La Pentecôte, comme tout ce que Jésus a fait, est une proclamation de l’Evangile. Autrefois, Dieu nous a brouillé le langage et nous a dispersés sur toute la terre. Maintenant, il nous indique clairement par le miracle de langage et par le don de son Esprit, qu’il nous rappelle tous à son plan. Si la Tour de Babel a été un ralliement au mépris de Dieu, la Pentecôte a été un ralliement de retour à Dieu. La résurrection de Jésus est la preuve de sa victoire sur le jugement de la mort. De même, son don du Saint-Esprit à la Pentecôte est la preuve qu’il nous a vraiment et pleinement réconciliés avec Dieu. La Pentecôte prouve que Dieu nous discipline pour notre bien. Il a écrasé la rébellion de Babel, mais nous a pardonnés et restaurés à la Pentecôte.
Nous ne devons pas défier Dieu. Il a créé le monde et le monde lui appartient. Nous n’existons pas indépendamment de Dieu et ne pouvons pas prétendre autrement. La vie n’est pas un ensemble de propriétés inhérentes dans la matière et l’énergie qui s’est transformé toute seule en nous ! La vie vient de Dieu. Sans lui nous ne sommes que de la poussière et retournerons à la poussière.
Mais ce n’est pas ce que Dieu veut pour nous. C’est pourquoi il a fait la merveille de la Pentecôte par laquelle il nous dit, « Voici le véritable chemin qui mène à la vie et au bonheur que vous cherchez. Confiez votre vie à Jésus. Faites appel à son nom et vous serez sauvés ; vous passerez du jugement à la vie éternelle. » Dieu n’est pas du tout un tyran. Il est au contraire notre Père qui nous aime jusqu’à donner son Fils unique pour que nous ayons la vie.
Il est souvent dit que ceux qui ignorent l’histoire sont condamnés à répéter ses erreurs. Apprenons donc des histoires de Babel et de la Pentecôte. Ne défiez pas Dieu ; plutôt fiez-vous à lui !  L’homme ne peut pas s’offrir la vie que Dieu seul possède. Il n’y pas de ville, ni de technologie ni de civilisation humaine qui nous rendra comme Dieu. Toutefois, le salut ne doit pas nous échapper, car « Toute personne qui fera appel au nom du Seigneur sera sauvée. » C’est la promesse de la Pentecôte. 

Que la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett

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