mercredi 19 juin 2013

Sermon du dimanche 16 Juin 2013

3ème dimanche après la Trinité (C)

Dieu pardonne le pécheur pénitent

2 Samuel 12.1-14
L’Eternel envoya Nathan vers David. Il vint donc le trouver et lui dit : « Il y avait dans une ville deux hommes, l’un riche et l’autre pauvre. Le riche avait des brebis et des bœufs en très grand nombre. Le pauvre n’avait rien du tout, sauf une petite brebis, qu’il avait achetée. Il la nourrissait et elle grandissait chez lui avec ses enfants. Elle mangeait de son pain, buvait dans sa coupe et dormait contre lui. Il la considérait comme sa fille. Un voyageur est arrivé chez l’homme riche, mais le riche n’a pas voulu toucher à ses brebis ou à ses bœufs pour préparer un repas au voyageur venu chez lui : il a pris la brebis du pauvre et l’a préparée pour l’homme qui était venu chez lui. »
La colère de David s’enflamma violemment contre cet homme et il dit à Nathan : « L’Eternel est vivant ! L’homme qui a fait cela mérite la mort. En outre il remplacera la brebis par 4 autres, puisqu’il a commis cet acte et s’est montré sans pitié. » 
Nathan déclara alors à David : « C’est toi qui es cet homme-là ! Voici ce que dit l’Eternel, le Dieu d’Israël : Je t’ai désigné par onction comme roi sur Israël et je t’ai délivré de Saül. Je t’ai donné la famille de ton maître, j’ai mis ses femmes contre ta poitrine et je t’ai donné la communauté d’Israël et de Juda. Si cela avait été trop peu, j’y aurais encore ajouté. Pourquoi donc as-tu méprisé la parole de l’Eternel en faisant ce qui est mal à mes yeux ? Tu as tué par l’épée Urie le Hittite, tu as pris sa femme pour faire d’elle ta femme et lui, tu l’as tué sous les coups d’épée des Ammonites. Désormais, puisque tu m’as méprisé et que tu as pris la femme d’Urie le Hittite pour faire d’elle ta femme, l’épée ne s’éloignera plus de ton foyer. Voici ce que dit l’Eternel : Je vais faire sortir de ta propre famille le malheur contre toi et je vais prendre sous tes yeux tes propres femmes pour les donner à un autre, qui couchera au grand jour avec elles. En effet, tu as agi en secret, mais moi, c’est en présence de tout Israël et en plein jour que je ferai cela. »
David dit à Nathan : « J’ai péché contre l’Eternel ! » Nathan lui répondit : « L’Eternel pardonne ton péché, tu ne mourras pas. Cependant, parce que tu as fait blasphémer les ennemis de l’Eternel en commettant cet acte, le fils qui t’est né mourra. »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Au VI siècle av. J.C., Dieu s’est adressé au peuple d’Israël, alors en exil en Babylone, par l’intermédiaire du prophète Ezéchiel. Il leur a déclaré : « Aussi vrai que je suis vivant, déclare le Seigneur, l’Eternel, je ne prends pas plaisir à voir le méchant mourir, mais à le voir changer de conduite et vivre. Renoncez, renoncez à votre mauvaise conduite ! Pourquoi devriez-vous mourir, communauté d’Israël ? » Ez 33.11. Puis au I siècle de notre ère, Dieu s’est adressé aux chrétiens rebelles de Corinthe par l’intermédiaire de l’apôtre Paul qui leur a déclaré : « En effet, Dieu était en Christ : il réconciliait le monde avec lui-même en ne chargeant pas les hommes de leurs fautes, et il a mis en nous la parole de la réconciliation.  Nous sommes donc des ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu adressait par nous son appel. Nous supplions au nom de Christ : ‘Soyez réconciliés avec Dieu !’ » 2 Co 5.19-20.
Le message central de toute la Bible, c’est que Dieu cherche à nous amener à la repentance et à nous réconcilier avec lui. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Jn 3.17. Et je trouve qu’il n’y a guère de meilleur exemple et même de preuve de cette volonté de Dieu que l’histoire triste du roi David quand il a commis le double crime d’adultère et de meurtre. Là nous voyons non seulement la sévérité et la bonté de Dieu, mais aussi que sa grâce domine, que Dieu pardonne le pécheur pénitent et le réconcilie avec lui.
J’espère que vous connaissez l’histoire de David et Bath-Shéba. Très brièvement la voici : Pendant que l’armée d’Israël est en guerre, David reste à Jérusalem. Il voit une très belle femme qu’il convoite. Il envoie demander qui elle est et découvre que c’est la femme d’Urie le Hittite, un de ses guerriers qui est parti à la guerre. David envoie chercher la femme et couche avec elle. 
Par la suite, Bath-Shéba tombe enceinte. David essaye de cacher son crime en appelant Urie au palais. Il espère qu’Urie va profiter du congé pour visiter sa femme. Mais non ! Urie est un homme intègre et ne se permet pas de visiter sa femme tant que le reste de l’armée est à la guerre. Alors, David envoie une lettre au général Joab, lui ordonnant de faire mourir Urie dans le combat. Joab le fait, et Urie meurt. C’est à ce moment que notre lecture a commencé : La femme d’Urie apprit que son mari était mort et elle le pleura. Quand sa période de deuil fut passée, David l’envoya chercher et l’accueillit chez lui. Elle devint sa femme et lui donna un fils. 2 S 11.26-27.
David, aurait-il commit le crime parfait ? Aucune chance ! Ce que David avait fait déplut à l’Eternel. Dieu envoie alors le prophète Nathan vers David pour le confronter à ses crimes.
Nathan raconte cette histoire de deux hommes, l’un riche et l’autre pauvre. Comme c’est facile de reconnaître et juger les péchés des autres, David s’indigne et condamne justement l’homme riche. Nathan voit la porte ouverte et y entre : « C’est toi qui es cet homme-là ! Voici ce que dit l’Eternel, le Dieu d’Israël : Je t’ai désigné par onction comme roi sur Israël et je t’ai délivré de Saül. Je t’ai donné la famille de ton maître, j’ai mis ses femmes contre ta poitrine et je t’ai donné la communauté d’Israël et de Juda. Si cela avait été trop peu, j’y aurais encore ajouté. Pourquoi donc as-tu méprisé la parole de l’Eternel en faisant ce qui est mal à mes yeux ? Tu as tué par l’épée Urie le Hittite, tu as pris sa femme pour faire d’elle ta femme et lui, tu l’as tué sous les coups d’épée des Ammonites.
David, un homme béni qui avait tout ce que l’on peut désirer dans la vie, n’était pas content. Il s’est laissé prendre par la nature pécheresse comme Jacques le détaille : « Chacun est tenté quand il est attiré et entraîné par ses propres désirs. Puis le désir, lorsqu’il est encouragé, donne naissance au péché et le péché, parvenu à son plein développement, a pour fruit la mort. » Jc 1.14-15.
Etant entrainé par son désir, David a méprisé la parole de l’Eternel, a méprisé Dieu lui-même. C’est parce que David, étant roi d’Israël, connaissait aussi bien que toute personne la parole de Dieu, et en particulier le 6e Commandement : Tu ne commettras pas d’adultère. C’est justement la loi que le roi devait faire respecter en Israël. Et cette loi s’applique à tout le monde. Personne n’est au-dessus de la loi de Dieu, pas même un monarque absolu. Et la peine que prescrit cette loi pour l’adultère, c’est la mort. Dieu prend au sérieux sa parole. Nous devons tous faire de même.
Notons bien qu’il n’est pas seulement question d’adultère et de meurtre, mais aussi de mépris pour Dieu. Vous avez sans doute tous appris pendant votre instruction catéchétique, que si nous désobéissons à un des commandements 2-10, c’est que nous avons déjà désobéi au premier : Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi. En laissant agir les désirs de notre nature propre, nous faisons un choix. Nous supprimons la volonté du Créateur et la remplaçons par la nôtre. C’est nous mettre à la place de Dieu, et faire de nous-mêmes des dieux.
David a méprisé son Dieu. Il a fait le contraire de ce que Joseph avait fait lorsqu’il a été tenté par le mal. Quand la femme de son maître le pressait jour après jour à coucher avec elle, Joseph a répondu, « Comment pourrais-je commettre un aussi grand mal et pécher contre Dieu ? » Gn 39.9. David aurais dû suivre son exemple et se dire la même chose. Mais hélas, à cet instant il a suivi l’exemple de son prédécesseur, Saül.
Saül avait reçu l’ordre de l’Eternel de frapper les ennemis d’Israël, les Amalécites, et de les vouer à la destruction. Mais Saül a convoité le butin et n’a pas mis à mort le roi Agag. C’est le prophète Samuel qui devait le confronter à son péché et lui dire : « Puisque tu as rejeté la parole de l’Eternel, il te rejette lui aussi comme roi. » 1S 15.23. Ensuite, Samuel a consacré David comme roi d’Israël à la place de Saül. Alors, « L’Esprit de l’Eternel vint sur David, à partir de ce jour et par la suite… [Mais] L’Esprit de l’Eternel se retira de Saül, et celui-ci fut tourmenté par un mauvais esprit envoyé par l’Eternel. » 1S 16.13-14.
Voilà l’effrayant jugement auquel David fait face, jugement auquel s’ajoute la parole de Nathan : « Désormais, puisque tu m’as méprisé et que tu as pris la femme d’Urie le Hittite pour faire d’elle ta femme, l’épée ne s’éloignera plus de ton foyer. Voici ce que dit l’Eternel : Je vais faire sortir de ta propre famille le malheur contre toi et je vais prendre sous tes yeux tes propres femmes pour les donner à un autre, qui couchera au grand jour avec elles. En effet, tu as agi en secret, mais moi, c’est en présence de tout Israël et en plein jour que je ferai cela. »
C’est alors que David, écrasé en esprit, dit, « J’ai péché contre l’Eternel ! » Sa confession est simple mais vraie. Il craignait vraiment le jugement de l’Eternel et l’implorait dans le Psaume 51, « Ne me rejette pas loin de toi, ne me retire pas ton Esprit saint ! » Ps 51.13.
La repentance de David a été sincère. La loi de Dieu avait réalisé son but. C’est tout naturellement donc que Nathan prononce l’absolution de son péché : « L’Eternel pardonne ton péché, tu ne mourras pas. »  Je doute que David n’ait jamais entendu une parole plus douce, plus gracieuse que celle-là. Il n’allait pas mourir dans la disgrâce comme Saül ! Dieu n’allait pas le rejeter comme roi et lui retirer son Esprit Saint ! Quel soulagement ! C’est sans doute ce soulagement que David a exprimé dans le Psaume 32 : Heureux celui dont la transgression est enlevée et dont le péché est pardonné ! Heureux l’homme à qui l’Eternel ne tient pas compte de sa faute et dont l’esprit ne connaît pas la ruse ! Ps 32.1-2.
Certains peuvent trouver que ce pardon est injuste. Etant pardonné, David, n’a-t-il pas, en fin de compte, profité de ses crimes ? Il a pris Bath-Shéba pour femme et c’est elle qui donnera naissance à Salomon qui succédera à son père. Est-ce juste ? Revenons à la parole de Dieu prononcé par Ezéchiel. « Aussi vrai que je suis vivant, déclare le Seigneur, l’Eternel, je ne prends pas plaisir à voir le méchant mourir, mais à le voir changer de conduite et vivre. » Dieu veut pardonner et puis transformer ses créatures. Il ne veut pas les détruire ! Quand il pardonne donc, c’est un vrai pardon. Le péché pardonné ne compte plus contre la personne.
Néanmoins, il y a des conséquences du péché, même pour le roi David. Aussi Nathan lui dit, « Cependant, parce que tu as fait blasphémer les ennemis de l’Eternel en commettant cet acte, le fils qui t’est né mourra. » Oui, David a été pardonné et n’est pas mort, mais son péché a entrainé de graves conséquences durant le reste de sa vie, ce qui est toujours le cas. Dans un premier temps, l’enfant que Bath-Shéba avait conçu par cet acte d’adultère est mort. Puis, plus tard, conformément à la prophétie de Nathan, certains des enfants de David se sont tués, et son fils Absalom s’est révolté contre son père, l’a chassé du pays et a même cherché le tuer. Puis Absalom a couché avec les femmes de son père aux yeux de tout Israël. 
Que nous apprend tout cela ? D’abord, que nous ne devons pas jouer avec le péché. Rappelons-nous le jeune David qui a vaincu le géant Goliath. Toute l’armée d’Israël était paralysée, effrayée et remplie de peur à cause de cet homme. Mais pas David. Il dit au Philistin : « Tu marches contre moi avec l’épée, la lance et le javelot ; moi, je marche contre toi au nom de l’Eternel, le maître de l’univers, au nom du Dieu de l’armée d’Israël que tu as insultée. Aujourd’hui l’Eternel va te livrer entre mes mains. Je t’abattrai et je te couperai la tête. » 1S 17.45-46a.
Qu’est devenu cet homme-là, cet homme plein de l’Esprit de Dieu, intrépide et juste ? Comment a-t-il pu commettre l’adultère et le meurtre ? Se peut-il qu’il soit tombé parmi les ronces, que les préoccupations de ce monde, l’attrait trompeur des richesses et les passions en tout genre aient pénétrées en lui, le rendant infructueux ?
L’apôtre Paul, en citant d’autres événements de l’histoire d’Israël, dit aux Corinthiens : Or ces faits sont arrivés pour nous servir d’exemples, afin que nous n’ayons pas de mauvais désirs comme eux en ont eu… Ainsi donc, que celui qui croit être debout fasse attention à ne pas tomber ! Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine. Dieu est fidèle, et il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter. 1Co 10.6, 12-13.
La volonté de Dieu pour vous et moi, c’est notre sanctification ! Il veut nous refaire à l’image de Christ, faire de nous des gens qui ne suivent plus les mauvais désirs de la nature propre, mais qui portent le fruit de l’Esprit. Il ne vas donc pas fermer les yeux sur nos péchés. Il va nous corriger ! Ainsi, nos actions auront des conséquences !
Ceci dit, Dieu aime pardonner, restaurer et réconcilier. Son dernier mot n’est pas, « Tant pis pour toi ! » Le dernier mot est plutôt, « Mes petits enfants, je vous écris cela afin que vous ne péchiez pas. Mais si quelqu’un a péché, nous avons un défenseur auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. » 1J 2.1-2.
La Bonne Nouvelle domine. L’amour de Dieu et la justice de Dieu en Jésus-Christ dominent ! Dieu a pu pardonner à David et le garder comme roi à cause du sacrifice que le fils de David, le Christ, allait faire plus tard. Jésus, par ses souffrances, par sa mort substitutive, et par sa résurrection a payé les crimes de David ainsi que tous les crimes, toutes les fautes et tous les péchés de toute l’humanité. Comme David, vous et moi, nous sommes pardonnés. Nous n’allons pas mourir aujourd’hui à cause d’une faute d’hier. Et nous avons la promesse de la résurrection. Et cette Bonne Nouvelle domine ! L’Evangile renchérit sur la loi qui nous accuse et menace. David dit à Nathan : « J’ai péché contre l’Eternel ! » Nathan lui répondit : « L’Eternel pardonne ton péché, tu ne mourras pas. »
Mais frères et sœurs, c’est pourquoi l’apôtre Paul dit, « Je n’ai pas honte de l’Evangile : c’est la puissance de Dieu pour le salut de tout homme qui croit. » Rm 1.16. Et c’est pourquoi nous devons combattre le péché dans toutes ses formes. « En effet, le salaire du péché, c’est la mort, mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur. » Rm 6.23. Et c’est pourquoi, convaincus de la puissance de l’Evangile, nous devons pardonner aux autres et faire confiance à la puissance du Saint-Esprit pour les transformer, et nous aussi.
Ne donnez pas de place dans votre vie au péché, car il tue. Et surtout, ne cédez pas à la culpabilité des péchés du passé. Si vous les avez confessés, ils sont pardonnés. Personne ne peut vous en accuser, le diable non plus. Et si vous devez supporter les conséquences du péché, comme nous devons tous les supporter, ne pensez pas que Dieu vous en veut. Soyez plutôt courageux et priez pour la force de supporter les effets du péché, sachant qu’à la résurrection, Dieu mettra fin à toute conséquence du péché. Soyez remplis d’espoir, car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume ! Lc 12.31.


Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett

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