mardi 13 août 2013

Sermon du dimanche 11 Août 2013

11ème dimanche après la Trinité (C)


La recherche du royaume de Dieu

 Genèse 15.1-6 (autres lectures : Hé 11.1-16 ; Luc 12.22-40)
Après ces événements, la parole de l’Eternel fut adressée à Abram dans une vision. Il dit : « Abram, n’aie pas peur ! Je suis ton bouclier et ta récompense sera très grande. » Abram répondit : « Seigneur Eternel, que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfants et l’héritier de mes biens, c’est Eliézer de Damas. » Abram dit : « Tu ne m’as pas donné de descendance, et c’est un serviteur de ma famille qui sera mon héritier. » Alors l’Eternel lui adressa la parole : « Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais bien celui qui naîtra de toi. » Après l’avoir conduit dehors, il dit : « Regarde vers le ciel et compte les étoiles, si tu peux les compter. » Il lui affirma : « Telle sera ta descendance. » Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui compta comme justice.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Je pense que les paroles de la lecture de l’Evangile nous sont familières. C’est un passage biblique bien connu avec des chants basées sur les mots, « Recherchez d’abord le royaume de Dieu. » Par ces paroles-là, Jésus nous recommande de ne pas nous inquiéter pour les besoins de la vie tels que la nourriture et le vêtement. Il nous assure que notre Père céleste sait bien que nous avons besoin de toutes ces choses, et en plus, qu’il compte bien nous les fournir. Bien plus que cela, Dieu a déjà prévu nous donner son royaume. Alors, puisque Dieu veut nous fournir les nécessités de la vie, nous ne devons pas nous en inquiéter, mais nous devons rechercher plutôt le royaume de Dieu.
C’est logique et simple n’est-ce pas ? Peut-être que non. D’abord, nous avons des besoins tenaces qui ne semblent pas disparaître. Ce n’est peut-être pas le besoin de trouver quelque chose à manger aujourd’hui car il n’y a rien dans la maison. Mais pour certains c’est justement ce besoin. Notre besoin peut être l’argent nécessaire pour rembourser le prêt de la maison ou de la voiture. Nous pouvons avoir besoin de paix et de confiance à cause d’un enfant malade ou à cause d’un parent très âgé ou mourant. Notre besoin peut être le contentement parce que nous ne sommes pas capables de nous acheter ou de faire quelque chose. Chacun a ses propres besoins qui peuvent lui rendre difficile à mettre en pratique les paroles de Jésus, de ne pas nous inquiéter des besoins de cette vie et de rechercher plutôt le royaume de Dieu.
Une autre raison pour laquelle cette parole de Jésus peut être difficile à mettre en pratique, est que nous pouvons ne pas savoir comment rechercher le royaume de Dieu. Qu’est-ce que c’est que de rechercher le royaume de Dieu ? Faut-il que chacun de nous accomplisse une grande œuvre de foi comme ceux dont nous venons d’entendre en Hébreux chapitre 11 ? Si oui, cette exigence risque de nous causer plus d’inquiétude ! Mais nous ne devons pas nous inquiéter de rien ! Nous pouvons donc nous trouver dans un cercle vicieux d’inquiétude, de culpabilité pour cette inquiétude, et puis la peur que Dieu n’en soit pas content. Nous pourrions penser qu’il vaut mieux être hors du royaume plutôt que dedans. Cela serait une inquiétude en moins.
Evidement, nous avons besoin d’un peu d’aide pour comprendre et pratiquer la parole de Jésus. Dieu nous donne une telle aide dans le récit de la vie d’Abraham. Abraham nous donne un excellent exemple de comment rechercher le royaume de Dieu et de nous débarrasser de l’inquiétude.
Tout comme Jésus a dit à ses disciples, « ne vous inquiétez pas pour votre vie, » ainsi la parole de l’Eternel fut adressée à Abram dans une vision. Il dit : « Abram, n’aie pas peur ! Je suis ton bouclier et ta récompense sera très grande. »
Abram avait peur. Il s’inquiétait de ce qu’il n’avait pas d’enfant. Lui et sa femme Saraï étaient tous deux très âgés et ils n’avaient pas de fils pour être héritier de leur patrimoine. Abram craignait de mourir sans enfant. C’était un très grand malheur. Aujourd’hui nous nous faisons beaucoup de souci pour éviter les grossesses, mais tout couple qui n’arrive pas à avoir un enfant peut nous dire que c’est une grande source d’inquiétude. Il en était de même pour Abram. A l’époque, un héritier était une nécessité de la vie, aussi nécessaire que la nourriture, le vêtement, la demeure et une bonne réputation. La stérilité était le plus grand malheur d’une femme et d’une famille car les enfants étaient nécessaires à la continuité du peuple. Même aujourd’hui, parmi certains peuples, une personne, homme ou femme, qui meure sans enfant est maudite et ne pourra pas rejoindre ses ancêtres. Comment Abram, étant vieux et sans enfant, pouvait-il ne pas s’inquiéter ?
Son inquiétude était d’autant plus importante que Dieu lui avait promis une descendance, un fils pour propager la famille et pour hériter de la terre promise. Mais cette promesse tardait à se réaliser. Et Abram, étant une personne comme vous et moi, s’en souciait. Aussi Dieu a répété la promesse. Ecoutez encore le dialogue. Après ces événements, la parole de l’Eternel fut adressée à Abram dans une vision. Il dit : 
« Abram, n’aie pas peur ! Je suis ton bouclier et ta récompense sera très grande. » Abram répondit : 
« Seigneur Eternel, que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfants et l’héritier de mes biens, c’est Eliézer de Damas. » Abram dit : « Tu ne m’as pas donné de descendance, et c’est un serviteur de ma famille qui sera mon héritier. » Alors l’Eternel lui adressa la parole : « Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais bien celui qui naîtra de toi. » Après l’avoir conduit dehors, il dit : « Regarde vers le ciel et compte les étoiles, si tu peux les compter. » Il lui affirma : « Telle sera ta descendance. » Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui compta comme justice.
Puisque Abram était inquiet et soucieux Dieu a répété sa promesse. Rien n’était changé ; ce n’était simplement pas le moment de la réalisation de la promesse. Aussi Dieu dit à Abram de ne pas avoir peur. Cette parole se distingue d’un commandement tel que « Tu ne tueras pas. » Le commandement est une prohibition qui nous menace, tandis que la parole de ne pas avoir peur est une invitation à la confiance en Dieu et ainsi à la libération de l’inquiétude.
Nous pouvons compatir pour Abram n’est-ce pas ? Il y a parfois des choses importantes qui nous manquent dans la vie : pas d’enfant ; pas d’époux ou d’épouse ; pas d’emploi ; pas d’argent ; pas de santé ; pas d’ami ; pas de temps ; pas de raison d’être. Pouvons-nous donc mettre notre confiance dans la parole de Jésus : 
« Recherchez plutôt le royaume de Dieu et [tout] cela vous sera donné en plus » ? Cette question nous ramène à cette déclaration au sujet d’Abram, une des plus importantes déclarations de toute la Bible : Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui compta comme justice.
A ce moment-là Abram avait encore plusieurs années à attendre avant qu’Isaac ne naisse. Et il n’a pas passé ces années sans une certaine inquiétude. Il était humain ! Dans un moment de faiblesse, il a même cédé à l’idée d’aider Dieu à accomplir sa promesse en ayant un fils, Ismaël, avec la servante de sa femme.
Néanmoins, durant toutes ces années d’attente, Abram avait confiance en l’Eternel Dieu et dans sa promesse. Il était convaincu que Dieu ne mentait pas et ne pouvait pas faillir. A travers les années avant et après la naissance d’Isaac, cette confiance d’Abram en Dieu a grandi jusqu’à ce qu’Abram ait accepté, sur l’ordre de Dieu, d’offrir Isaac, son fils unique, en sacrifice. Si nous avions lu un peu plus en Hébreux ce matin, nous aurions lu cette parole-ci : C’est par la foi qu’Abraham a offert Isaac lorsqu’il a été mis à l’épreuve. Oui, il a offert son fils unique en sacrifice, bien qu’il ait reçu les promesses et que Dieu lui ait dit : C’est par Isaac qu’une descendance te sera assurée. Il pensait que Dieu était capable même de le ressusciter des morts. C’est pourquoi il a retrouvé son fils par une sorte de résurrection. Hé 11.17-19.
Quand Abraham a pris le couteau pour égorger son fils Isaac, cela a été sans aucun doute le moment le plus difficile et le plus effrayant de toute sa vie, une situation on ne peut plus délicate. Cependant, il a dû être sans inquiétude parce qu’il a réussi cette épreuve. Il ne savait pas ce que Dieu allait faire, mais il savait que Dieu lui avait promis qu’il établirait son alliance avec Isaac. Isaac serait donc son héritier ; aussi Abraham a mis sa confiance en Dieu.
C’était justement cette confiance que Dieu cherchait chez son serviteur Abraham. Ainsi est-il écrit qu’Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui compta comme justice. La foi a rendu Abram parfait devant Dieu : il croyait l’Eternel et se confiait à l’Eternel. Grâce à cette foi Abraham pouvait passer par toute épreuve de la vie.  Voilà la foi que Jésus cherche chez vous et moi ! Voilà ce que veut dire « Recherchez plutôt le royaume de Dieu. » Voilà la foi par laquelle le Seigneur nous délivrera de toute inquiétude.
Jésus nous a fait des promesses : nous valons beaucoup plus que les oiseaux ; Dieu sait ce dont nous avons besoin ; il nous a reçus comme ces enfants à cause du Christ ; toute personne qui croira et sera baptisé sera sauvé ; nous recevons son corps et son sang dans la Sainte Cène pour le pardon de nos péchés ; et il nous ressuscitera des morts et nous donnera le royaume. La preuve de toutes ces choses, c’est la mort et la résurrection du Christ, puis son ascension au ciel et l’envoie du Saint-Esprit sur l’Eglise. Par ces actions, Jésus nous a acquis le pardon de nos fautes et nous a réconciliés avec Dieu. Et « là où il y a rémission des péchés, il y a aussi vie et salut. »
En effet, Dieu a traité avec nous de la même façon qu’il a traité avec Abraham. Il nous a fait une promesse. Et maintenant il ne veut pas que nous accomplissions cette promesse nous, mais que nous lui fassions confiance, que nous croyions qu’il accomplira la promesse au moment voulu tout comme il l’a fait pour Abraham. Il veut dire de chacun de nous, « Il/Elle eut confiance en l’Eternel, qui le lui compta comme justice. »
Rechercher le royaume de Dieu veut dire croire en Dieu, compter sur lui pour qu’il accomplisse sa promesse. Cette foi est l’essence du royaume dans le présent. Car le royaume n’est pas un lieu qu’on peut indiquer sur une carte. Il est plutôt en nous et parmi nous. Il appartient à tous ceux qui se fient à Dieu comme des enfants. Le pouvoir et la richesse de ce monde n’ajoutent ni ne soustraient rien au royaume de Dieu. Ils le rendent seulement difficile à ceux qui les possèdent d’embrasser les promesses de Dieu et ainsi d’entrer dans le royaume.
Puisque la foi est l’essence du royaume, le royaume est semblable à un petit grain de moutarde qui pousse et devient un arbre. Ou bien, il est semblable à du levain qu’on met dans la pâte de pain. Il se multiplie et fait lever toute la pâte. On ne voit pas le levain, pourtant on sait qu’il est là. Ainsi en est-il du royaume de Dieu dans le temps actuel. Nous le sentons ; nous le voyons agir dans la vie des croyants, mais nous ne pouvons pas le toucher du doigt. C’est parce que l’essence du royaume actuellement est la foi. C’est la ferme assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas. Hé 11.1. Ce sont les choses que nous confessons dans notre crédo : le Saint-Esprit, la saint église universelle, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair, et la vie éternelle.
La foi saisit ces choses, les paroles de Dieu. Et c’est ce que veut dire rechercher le royaume de Dieu : saisir les promesses de Dieu, s’y accrocher et agir par la foi, comme Abraham l’a fait. Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui compta comme justice.
Cette foi-là est l’instrument de Dieu pour nous débarrasser de l’inquiétude. En effet, comment nous soucier des besoins de cette vie si nous croyons à la puissance de Dieu et à son royaume ? Certes, nous allons penser à des choses difficiles. Nous aurons faim et aurons besoin de manger. Nous aurons chaud ou froid et aurons besoin d’un vêtement approprié. Nous aurons besoin d’argent pour rembourser nos prêts et payer nos factures. Nous allons tomber malade et ferons face à la mort un jour. Mais aucune de ces choses ne devrait nous accabler et nous remplir d’inquiétude. Car aucune de ces choses n’est éternelle. A la résurrection, elles n’auront aucune importance ni aucun effet. Et nous atteindrons cette résurrection à cause de Christ ! Il nous ressuscitera des morts. Entre temps, il promet de pourvoir aux besoins de cette vie. Aussi dit-il, « Recherchez plutôt le royaume de Dieu et [tout] cela vous sera donné en plus. »
En recherchant le royaume de Dieu par la foi, la foi devient le moyen par lequel Dieu fait de nous la lumière et le sel de la terre, le levain qui, silencieusement et avec acharnement, se multiplie et remplie le monde. La foi nous rend semblables à Abel, Abraham, Sarah et toutes les autres personnes cités en Hébreux chapitre 11, les gens qui ont reçu l’approbation de Dieu : Ils eurent confiance en l’Eternel, qui le leur compta comme justice.
Dans cette vie nous aurons des problèmes et nous passerons par des épreuves diverses. Nous ressentirons donc de l’inquiétude. Mais Dieu veut nous débarrasser de cette inquiétude. Il nous dit donc ce qu’il a dit à Abraham : « N’ayez pas peur ; croyez seulement mes promesses. » Ou bien, dans les mots de Jésus : « Recherchez plutôt le royaume de Dieu et [tout] cela vous sera donné en plus. »

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett



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