Fêtons la grâce de Dieu !
« Lorsque tu seras entré dans
le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne en héritage, lorsque tu le posséderas
et y seras installé, tu prendras les premiers de tous les produits que tu
retireras du sol dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne. Tu les mettras
dans une corbeille et tu iras à l’endroit que l’Eternel, ton Dieu, choisira
pour y faire résider son nom. Tu te présenteras au prêtre alors en fonction et
tu lui diras : ‘Je déclare aujourd’hui à l’Eternel, ton Dieu, que je suis entré
dans le pays que l’Eternel a juré à nos ancêtres de nous donner.’ Le prêtre prendra la corbeille de ta main et
la déposera devant l’autel de l’Eternel, ton Dieu.
« Tu
prendras encore la parole et tu diras devant l’Eternel, ton Dieu : ‘Mon ancêtre
était un Araméen nomade. Il est descendu en Egypte avec peu de personnes, et il
y a habité. Là, il est devenu une nation grande, puissante et nombreuse. Les
Egyptiens nous ont maltraités et opprimés, et ils nous ont soumis à un dur
esclavage. Nous avons crié à l’Eternel, le Dieu de nos ancêtres. L’Eternel a
entendu notre voix et a vu l’oppression que nous subissions, notre peine et
notre misère. Alors l’Eternel nous a fait sortir d’Egypte avec puissance et
force, avec des actes terrifiants, avec des signes et des miracles. Il nous a
conduits ici et il nous a donné ce pays. C’est un pays où coulent le lait et le
miel. Maintenant, voici que j’apporte les premiers produits du sol que tu m’as
donné, Eternel ! ’
« Tu les déposeras devant l’Eternel, ton
Dieu, et tu adoreras l’Eternel, ton Dieu. Puis tu te réjouiras, avec le Lévite
et l’étranger en séjour chez toi, pour tous les biens que l’Eternel, ton Dieu,
t’a donnés, à toi et à ta famille.»
Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la
communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Dans un livre du titre Psaumes Populaires de Foi,
on raconte une expérience de Harry Ironside. Ironside était un pasteur,
évangéliste, et auteur canadien-américain. Un jour il mangeait dans un
restaurant plein de monde. Il allait commencer son repas, quand un homme
s’approcha et lui demanda s’il pouvait le joindre. Ironside l’invita à
s’asseoir. Puis, selon son habitude, il baissa sa tête en prière. Lorsqu’il il
rouvrit les yeux, cet autre homme lui demanda : « Avez-vous mal à la tête ? » «
Non, je n’ai pas mal à la tête » répondit Ironside. « Y a-t-il donc quelque
chose à votre repas ? », demanda l’autre. « Non, je remerciais simplement Dieu
avant de manger comme je le fais toujours. »
L’autre dit : « Ah, vous êtes un de
ceux-là ! Je tiens à vous dire que moi, je ne le remercie jamais. Je gagne ma
vie à la sueur de mon visage et je n’ai pas besoin de rendre grâces à personne
quand je mange. Je commence à manger tout de suite ! »
Ironside lui répondit : « Mais oui,
vous êtes au juste comme mon chien. Il fait de même ! » http://www.christianglobe.com/illustrationsTwo/a-z/t/thanksgiving.htm
Pour ne pas dénigrer les chiens, je
dois dire que le nôtre faisait presque toujours un geste de remerciement après
son repas, mais jamais avant. Il l'attaquait tout de suite !
Je pense que nous sommes venus ce matin
avec l’intention de rendre grâces à Dieu. Nous le faisons souvent, et bien sûr
chaque dimanche, mais nous voulons le faire de façon particulière aujourd’hui.
Nous ne voulons pas être ingrats et orgueilleux comme cet homme qui s’est moqué
d’Ironside. Au contraire, à l’exemple d’Israël, nous voulons confesser que nous
sommes les bénéficiaires de la grâce de Dieu, et lui présenter une offrande de
reconnaissance. Ainsi notre foi trouve une expression concrète, et nous sommes
fortifiés dans la foi.
La fête de récoltes et d’actions de
grâces que nous célébrons aujourd’hui remonte au temps de Moïse. Chaque année,
lorsqu’il avait rentré les fruits de la terre, le peuple d’Israël devait
célébrer une fête solennelle, afin de remercier le Seigneur pour tous ses biens.
Les croyants ne devaient pas venir les mains vides, mais lui apporter des dons,
les offrandes de leur amour, selon qu’il les avait bénis. Le texte de
Deutéronome que nous venons de lire, constitue en effet une liturgie pour la
présentation des premiers produits du sol.
L’apôtre Paul dit que l’histoire
d’Israël a été écrit pour
notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des temps. 2Co 10.11.
Réfléchissions donc à cette action de grâces des Israélites pour savoir ce que
cela peut nous dire.
Il y avait deux parties de cette
liturgie. En premier, avant de présenter l’offrande de sa famille, chaque
Israélite confessait être le bénéficiaire de la grâce de Dieu. Il y avait même
des paroles précises à prononcer exactement comme nous le faisons lorsque nous
répétons le Credo, le Symbole Apostolique.
L’Israélite devait dire : « Je déclare aujourd’hui à
l’Eternel, ton Dieu, que je suis entré dans le pays que l’Eternel a juré à nos
ancêtres de nous donner… Mon ancêtre était un Araméen nomade. Il est descendu
en Egypte avec peu de personnes, et il y a habité. Là, il est devenu une nation
grande, puissante et nombreuse. Les
Egyptiens nous ont maltraités et opprimés, et ils nous ont soumis à un dur
esclavage. Nous avons crié à l’Eternel, le Dieu de nos ancêtres. L’Eternel a
entendu notre voix et a vu l’oppression que nous subissions, notre peine et
notre misère. Alors l’Eternel nous a fait sortir d’Egypte avec puissance et
force, avec des actes terrifiants, avec des signes et des miracles. Il nous a
conduits ici et il nous a donné ce pays. C’est un pays où coulent le lait et le
miel. Maintenant, voici que j’apporte les premiers produits du sol que tu m’as
donné, Eternel ! »
Cela est une déclaration de
reconnaissance. On confesse que c’est l’Eternel qui lui a donné cette récolte,
et donc, par inférence, pas Baal, l’idole des Cananéens. On confesse que le
peuple entier doit son existence et son bien-être à la grâce de Dieu manifestée
dans la rédemption miraculeuse d’Israël de l’Egypte et puis dans son entrée à la
terre promise à Abraham. Chaque génération reprenait la même confession et
liturgie, ainsi s’identifiant avec la génération qui est sortie de l’Egypte, et
reconnaissant bénéficier toujours de cette même rédemption.
Nous faisons exactement de même en
répétant le Credo. Nous disons chacun : « Je crois en Dieu mon Créateur, celui
qui me fournit tous les jours tout ce qui est nécessaire à l’entretien de cette
vie. Je crois aussi en Jésus-Christ mon rédempteur, celui qui s’est donné en
rançon pour me racheter, moi, du jugement de Dieu et de la puissance du diable.
Et je crois au Saint-Esprit mon sanctificateur, celui qui m’a fait croire et
qui me garde dans la foi. »
Les deux confessions, celle d’Israël et
la nôtre, ne sont pas une simple répétition de mots, et donc une parole
inutile. C’est une action de combat spirituelle. Rappelons la parole de
l’apôtre Paul : Revêtez-vous
de toutes les armes de Dieu afin de pouvoir tenir ferme contre les manœuvres du
diable. En effet, ce n’est pas contre l’homme que nous avons à lutter, mais
contre les puissances, contre les autorités, contre les souverains de ce monde
de ténèbres, contre les esprits du mal dans les lieux célestes. Ep 6.11-12.
Pour Israël, le combat était la
transition d’une vie de nomade à la vie d’agriculteur. La foi en l’Eternel
n’avait pas pénétré la vie sédentaire. Les Israélites ont adoptés les
techniques agricoles des cananéens, mais en même temps les cultes naturistes
cananéens, parce qu’ils ne distinguaient pas nettement l’un de l’autre. En
conséquence, ils sont bientôt arrivés au point où ils n’avaient plus de
confiance en l’Eternel, et n’étaient plus certains que la bonne récolte était
la bénédiction de l’Eternel et non de Baal. Voilà la raison d’être de cette
déclaration que l’on était le bénéficiaire de la grâce de Dieu. C’était pour
rappeler et faire revenir à la vérité.
Nous ne faisons pas face aux cultes
naturistes cananéens et ne pensons jamais rendre un culte à Baal. Mais nous
faisons face à d’autres versions de la même chose. Nous avons tous affaire avec
la position « politiquement correcte » que la vie est le résultat d’un
processus d’évolution. On nous déclare avec toute confiance que cela est de la
science — et donc vrai — tandis que toute autre croyance n’est qu’une pensée
religieuse qui n’a rien à voir avec la vérité. Et nous sommes arrivés au point
où nous n’avons plus une entière confiance en Dieu, et ne sommes plus certains
que la bonne récolte est la bénédiction de Dieu et non de la science et de la
technologie humaines. Ainsi, nous avons besoin, exactement comme Israël, de
répéter la vérité que c’est Dieu qui nous fournit la récolte, qu’il fait lever son soleil
sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les
injustes. Mt 5.45. Ne
vous y trompez pas, mes frères et sœurs bien-aimés : tout bienfait et tout don
parfait viennent d’en haut ; ils descendent du Père des lumières, en qui il n’y
a ni changement ni l’ombre d’une variation. Conformément à sa volonté, il nous
a donné la vie par la parole de vérité afin que nous soyons en quelque sorte
les premières de ses créatures. Jc 1.16-18.
Notez bien que la confession que Moïse
a donnée aux Israélites aussi bien que notre confession de foi, est une
confession évangélique. La confession en Deutéronome parle de l’Exode : L’Eternel nous a fait
sortir d’Egypte avec puissance et force, avec des actes terrifiants, avec des
signes et des miracles. Il nous a conduits ici et il nous a donné ce pays.
C’est un pays où coulent le lait et le miel. Il n’y a aucune mention de l’alliance de
Sinaï ni des commandements. Même si l’on en avait fait mention, le premier mot
des Dix Commandements est une déclaration de la grâce de Dieu : Je suis l’Eternel, ton
Dieu, qui t’ai fait sortir d’Egypte, de la maison d’esclavage. Ex 20.2.
C’est à cause de cette grâce de Dieu qu’Israël devait mettre en pratique les
mots suivants, ce que nous appelons les Dix Commandements.
Il en va de même pour nous. Notre
confession de foi, ne dit rien d’un code morale. Il proclame et appuie sur
l’acte de notre rédemption en Christ. C’est une proclamation de victoire, notre
propre sortie d’Egypte ! « Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre
Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, et qui est né de la vierge Marie. Il
a souffert sous Ponce Pilate ; il a été crucifié ; il est mort ; il a été
enseveli ; il est descendu aux enfers ; le troisième jour, il est ressuscité
des morts ; il est monté au ciel ; il s'est assis à la droite de Dieu, le Père
Tout-Puissant, et il viendra de là pour juger les vivants et les morts. »
L’Israélite devait dire : ‘Je déclare aujourd’hui à
l’Eternel, ton Dieu, que je suis entré dans le pays que l’Eternel a juré à nos
ancêtres de nous donner.’ C’est-à-dire, il déclarait avoir reçu la
promesse de Dieu. Nous faisons pareil. « Je crois au Saint-Esprit, la sainte
Église universelle, la communion des saints, la rémission des péchés, la
résurrection de la chair et la vie éternelle. » Nous déclarons, suite à la
résurrection du Christ, avoir reçu la garantie de notre propre résurrection et
de la vie éternelle. Si nous ne sommes pas encore entrés dans la terre promise,
nous en avons la preuve et les gages.
La deuxième partie de cette liturgie
était la présentation d’une offrande de reconnaissance et une fête ! ‘Maintenant, voici que
j’apporte les premiers produits du sol que tu m’as donné, Eternel !’ Tu les déposeras devant l’Eternel, ton Dieu,
et tu adoreras l’Eternel, ton Dieu. Puis tu te réjouiras, avec le Lévite et
l’étranger en séjour chez toi, pour tous les biens que l’Eternel, ton Dieu, t’a
donnés, à toi et à ta famille.
C’est ici qu’on joint le geste à la
parole. Notre confession est alors intègre et trouve son accomplissement.
L’Esprit dit : Mes
frères et sœurs, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas
les œuvres ? Cette foi peut-elle le sauver ? … Notre ancêtre Abraham n’a-t-il
pas été considéré comme juste sur la base de ses actes, lorsqu’il a offert son
fils Isaac sur l’autel? Tu vois bien que sa foi agissait avec ses œuvres et que
par les œuvres sa foi a été menée à la perfection. Ainsi s’est accompli ce que
dit l’Ecriture : Abraham eut confiance en Dieu et cela lui fut compté comme
justice. Et il a été appelé ami de Dieu. Vous voyez [donc] que l’homme est
déclaré juste sur la base de ses actes, et pas seulement de la foi. Rahab la
prostituée n’a-t-elle pas, de la même manière, été considérée comme juste sur
la base de ses actes, lorsqu’elle a accueilli les messagers et les a fait
partir par un autre chemin ? En effet, de même que le corps sans esprit est mort,
de même la foi sans [les] œuvres est morte. Jc 2.14, 21-26.
C’est souvent une parole difficile,
mais nécessaire. C’est parce que, foi et œuvre, ou confession et offrande
ensemble, nous gardent dans la foi. La foi sans œuvres est morte. C’est une
illusion qui nous fait ressembler à l’homme qui refusait de remercier Dieu, ou
bien, au chien d’Ironside. Mais si notre confession de foi est accompagnée par
le geste de notre offrande de reconnaissance, elle aussi est menée à la
perfection et la volonté de Dieu s’accomplit en nous.
Joindre le geste à la parole est
nécessaire aussi parce que ces offrandes soutiennent l’Eglise du Dieu vivant, pilier et soutien de
la vérité. 1Ti 3.15. Au temps des Israélites, ces offrandes
servaient à soutenir les Lévites qui servaient au Tabernacle ou au Temple.
Aujourd’hui, nos offrandes soutiennent l’Eglise. Luther dit que c’est dans
cette Église, que le Saint-Esprit me remet chaque jour pleinement tous mes
péchés, ainsi qu’à tous ceux qui croient. Le monde ne croit pas au pardon des
péchés ! Le monde ne croit pas à la paix avec Dieu ! Sans l’Eglise donc, nous
ignorerions tout ce que nous confessons et toute la parole de Dieu. Nos
offrandes, sont-elles nécessaires ? Bien sûr !
Voilà un peu le sens de notre action
aujourd’hui. Nous fêtons la grâce de Dieu. En fait, nous le faisons chaque
dimanche lorsque nous répétons le Crédo et présentons nos offrandes. C’est une
bonne expression de notre foi qui joint le geste à la parole et nous fortifie
dans la foi pour la vie éternelle. Bonne fête !
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut
comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie
éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett
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