dimanche 30 décembre 2007

Sermon du 23/12/2007- 4ème dimanche de l'avent


Chants :

Saint Envoyé du Père LlS 38 : 1+5-7
Jésus, Dieu de lumière, LlS 32 : 1+3+7-8
Entonnons un nouveau cantique LlS 30 : 1-4


Es 40.1-8


40:1 « "Consolez, consolez mon peuple,"
dit votre Dieu.
40:2 "Parlez au coeur de Jérusalem,
criez-lui
que son combat est terminé,
que sa faute est acquittée,
qu'elle a déjà reçu du Seigneur
le double
de ce qu'elle méritait pour tous ses péchés."
40:3 Quelqu'un crie :
"Dans le désert,
frayez le chemin du Seigneur !
Aplanissez une route pour notre Dieu
dans la plaine aride !
40:4 Que toute vallée soit élevée,
que toute montagne
et toute colline soient abaissées !
Que les reliefs se changent en terrain plat
et les escarpements en vallons !
40:5 Alors la gloire du Seigneur se dévoilera,
et tous la verront ensemble"
– c'est la bouche du Seigneur qui parle.
40:6 Quelqu'un dit : "Crie !"
On répond : "Que crierai-je ?"
– "Toute chair est de l'herbe,
tout son éclat est comme la fleur des champs.
40:7 L'herbe se dessèche, la fleur se fane
quand le vent du Seigneur souffle dessus.
Vraiment, le peuple est de l'herbe :
40:8 l'herbe se dessèche, la fleur se fane;
mais la parole de notre Dieu
subsistera toujours." »


Chers frères et sœurs que le Seigneur traite avec sa musicothérapie divine !

Nous vivons dans un monde de bruits et de sons. Ces sons peuvent être agréables ou insupportables. Il y a la musique douce et envoûtante, mais aussi les bruits à peine supportables du monde moderne si tourmenté. Il y a les sons paisibles de la campagne, et le bruit de la vie stressante de la ville et de l’industrie. Il y a les cris joyeux des enfants en train de jouer, et les cris tragiques des couples qui se querellent.

Il y a aussi des sons qu’on aime entendre toujours à nouveau, comme il y a ceux auxquels on devrait porter plus d’attention, mais qu’on ignore et évite trop souvent. Par exemple, combien sont-ils, ce matin à éviter que les sons de la Parole de Dieu ne touche leurs oreilles ?

Ce matin, vous êtes invités – pour votre joie, pour votre délectation – à prêter l’oreille aux sons de l’Avent. Sans doute, ces sons de l’Avent composent-ils une musique bien connue de vous. Dans ce cas, laissez à ces sons la possibilité de s’amplifier, de grandir encore dans vos vies.
Et si les sons de l’Avent ne devaient pas vous être familiers, laissez-vous inonder et imprégner par la musique des sons que le prophète Esaïe veut faire résonner autour de vous avec notre texte. Ecoutez bien ce message d’Esaïe, chapitre 40 ! Vous y entendrez

LA MUSIQUE DE L’AVENT
1. Une musique qui réconforte,
2. une musique qui interpelle,
3. une musique composée sur la Parole éternelle.


1


D’emblée, cette musique de l’Avent du prophète Esaïe s’impose comme
UNE MUSIQUE QUI RECONFORTE.

Le morceau de notre texte ne commence-t-il pas par cette répétition, cette insistance : « Consolez ! Consolez ! » ? – « "Consolez, consolez mon peuple," dit votre Dieu. "Parlez au coeur de Jérusalem." » (v. 1-2)

Nous sommes en présence d’une musique divine. C’est Dieu qui l’a composée. Et il la fait exécuter pour son peuple, pour toi, pour moi, pour quiconque se repent de ses péchés et se tourne vers Dieu pour être absous, pour être pardonné et sauvé.

C’est une musique aux sons merveilleux, séduisants, aimables, une musique qui va droit au cœur. C’est la musique que nos cœurs harassés, secoués, éprouvés ou désespérés ont besoin d’entendre. C’est une musique faite et adaptée pour gagner les cœurs et leur redonner confiance, paix et joie. Une véritable musicothérapie divine ! – Pourquoi cela ?

Parce que ce chant prophétique annonce au peuple des croyants « que son combat est terminé » (v. 2) Comment cela ? Le combat de la foi ne dure-t-il pas toute notre vie durant ? « Le vieil homme qui est en nous ne doit-il pas être noyé dans une contrition et une repentance de tous les jours » (Martin Luther, Petit Catéchisme), et cela jusqu’à notre mort ? « Notre combat est terminé ? » – Nous ne demanderions pas mieux. Nous aimerions bien pouvoir le croire !
Eh bien, vous pouvez ! Le grand, le vrai « combat est [bel et bien] terminé » ! Jésus l’a mené à notre place. Et il en est sorti vainqueur. « Tout est achevé, » « accompli » (Jn 19.30) : c’était là son cri de victoire sur la croix. Et sa résurrection et son ascension prouvent qu’il est sorti vainqueur de ce combat qu’il a mené à notre place en sainteté et en obéissance.

Grâce à Jésus, nous n’avons plus à lutter contre la colère de Dieu : Jésus l’a affrontée pour nous. Nous n’avons plus à lutter pour mériter notre salut : par son combat suprême, Jésus nous a mérité, obtenu notre délivrance et notre salut. Nous n’avons plus à désespérer dans la lutte contre la mort : Jésus, le Fils de Dieu annoncé par Esaïe, a terrassé la mort pour nous.

Il a mené le combat de notre salut à bonne fin. Toi qui te ranges derrière lui, toi qui mets ton espoir dans la lutte qu’il a menée victorieusement pour toi, tu peux être soulagé : tu es délivré du châtiment mérité, Jésus a payé pour toi.

L’ensemble des croyants, toute l’Eglise des rachetés, peut pousser des cris de joie et de délivrance : grâce à Jésus, « la faute » des croyants « est acquittée », « expiée » (v. 2).
Dieu ne tient plus rigueur de leurs fautes aux croyants. Il leur pardonne. Telle est la merveilleuse musique de l’Avent jouée par le prophète Esaïe : une musique consolante pour les pécheurs que nous sommes, une musique qui nous touche et nous émeut profondément.


C’est aussi

2

UNE MUSIQUE QUI NOUS INTERPELLE

« Quelqu'un crie : "Dans le désert, frayez le chemin du Seigneur ! Aplanissez une route pour notre Dieu dans la plaine aride ! » (v. 3)

Cette musique prophétique – qui nous annonce un Bienfaiteur aussi éminent – nous arrache de notre insouciance, de notre léthargie, de notre immobilisme. Cette musique nous met en mouvement, elle nous pousse à la rencontre « du Seigneur, … notre Dieu », à la rencontre de personne d’autre que Jésus-Christ.

La musique que le prophète Esaïe joue dans notre texte ne laisse pas indifférent. Elle bouleverse nos cœurs pécheurs, par nature spirituellement « déserts ». Dans nos cœurs traînent pleins d’obstacles à la venue de « notre Dieu » dans nos vies. Ces obstacles ne sont pas tant nos péchés que le refus de les confesser, le refus de s’en repentir, l’impénitence.
Aussi Esaïe développe-t-il, dans sa musique de l’Avent, le thème des bénédictions que le Messie apporte à ceux qui le reçoivent dans leur cœur repentant.

Cette musique annonciatrice de grâce, de pardon et de salut « élève » dans nos cœurs « toute vallée » faite de découragement et de désespoir. Cette musique messianique nous entraîne aussi à « abaisser » dans nos cœurs « toute montagne » d’orgueil et « toute colline » d’impénitence et de propre justice.

Voilà comment la divine musique de l’Evangile « ouvre » dans nos coeurs et y « prépare le chemin au Seigneur », nous entraîne et nous amène à croire que Jésus seul nous sauve de nos péchés et de ses conséquences, par ex. de la mort.

« Alors la gloire du Seigneur se dévoilera ! » ( v. 5) Quand la divine musique de l’Avent entraîne les cœurs dans la repentance et la foi au Christ, quand les pécheurs que nous sommes sont ainsi amenés à reconnaître leur état naturel de culpabilité et de perdition, mais découvrent en même temps le salut gratuit obtenu et offert par Jésus-Christ, alors nous découvrons toute « la gloire du Seigneur », toute la gloire de notre Dieu, alors nous voyons quel Dieu merveilleux nous avons, exactement le Dieu qu’il nous faut dans notre situation de pécheurs :

un Dieu, certes, tout-puissant et saint, parfait dans toutes ses décisions et dans toutes ses œuvres, fidèle à ses engagements, à sa Parole, qui ne nous laisse pas dans le vague ; un Dieu à « la gloire » faite de toute-puissance et de sainteté.

Mais aussi de grâce et de bonté. C’est là – dans sa grâce et sa bonté – que sa gloire nous apparaît la plus grandiose, la plus impressionnante. Ou connaissez-vous quelqu’un d’autre dont on pourrait comparer la bonté à celle de Dieu ? Plus les pécheurs que nous sommes, nous contemplons l’amour que Dieu nous porte et le sacrifice qu’il nous a apporté, et plus nous sommes muets d’étonnement et de contemplation.

Quels accents merveilleux que ceux de la musique de l’Avent qui chante à nos oreilles « la gloire de notre Dieu », sa gloire telle qu’elle se manifeste en son Fils devenu homme et victime pour nous ! Comment cette Bonne Nouvelle mise en musique par le prophète Esaïe pourrait-elle nous laisser insensible ?

Si tous les passages de cette musique de l’Avent ne nous interpellent pas toujours de la même façon, il s’y trouve cependant des passages pour chacun de nous, pour chaque situation : pour faire fondre notre orgueil ou pour nous redonner de l’assurance dans nos moments de doute ; pour nous conduire dans la repentance ou pour nous affermir dans la foi ; pour corriger nos erreurs, ou pour nous encourager à persévérer dans la vérité ; pour nous consoler dans l’affliction, ou pour remplir notre cœur d’espérance, de paix, de joie et de gratitude.

Cela, la musique de l’Evangile le produit dans nos cœurs parce que « la gloire du Seigneur s’[y] dévoile ». toute la magnificence de notre Sauveur, tous les trésors de grâce qu’il nous a apportés.
Toi aussi, laisse « resplendir la bonne nouvelle de la gloire du Christ » (2 Co 4.4) dans ton cœur ! Laisse-toi imprégner, remplir, par cette musique régénératrice et sanctifiante ! Ecoute-là souvent, régulièrement, et non pas rarement seulement ! Car moins tu l’écoutes, et moins elle va avoir d’effet sur toi.

Ecoute-là, car elle est

3

UNE MUSIQUE
COMPOSEE SUR LA PAROLE ETERNELLE


Les sons avec lesquels Esaïe nous émeut tant dans notre texte, ces sons sont ceux de « la Parole de notre Dieu, » d’une Parole qui « subsistera toujours, » éternellement (v. 8).

Les autres musiques et sons de ce monde passent, changent. Même les bruits de la campagne ne sont plus ce qu’ils étaient il y a cent ans. Tout passe, tout se démode, tout fâne et dépérit. Même nous. « Toute chair est de l'herbe, tout son éclat est comme la fleur des champs. L'herbe se dessèche, la fleur se fane. » (v. 6-7)

C’est là le destin de tout ce qui est terrestre. Tout le monde l’admet, les incroyants aussi bien que nous, les croyants. Mais nous savons en plus que c’est la conséquence du péché, du péché de l’homme qui a attiré la malédiction de Dieu sur le monde et a tout rendu périssable, mortel. « le vent du Seigneur souffle dessus. » (v. 7)

Cette autre musique, nous la connaissons aussi. Elle est moins plaisante. Notre santé chancelante nous la chante ; les tombes de nos proches nous la chantent, l’imperfection de tout ce que nous faisons nous le chante ; le remplacement des choses défectueuses de ce monde nous le chante. « Tout périt, tout passe, » a dit notre Diderot national – et là il ne s’est pas trompé –

« Mais la Parole de notre Dieu subsistera toujours » (v. 8) – mais là, Diderot reste muet. Au milieu de tous ces sons lugubres de ce monde pécheur et mortel se lève avec force une musique magnifique et éternelle. Des prophètes comme Esaïe, des évangélistes comme Luc, des apôtres comme Paul, en sont les exécutants. Ils jouent en concert « la Parole [éternelle] de notre Dieu ».
Ce que cette musique éternelle nous fait entendre, c’est une partition qui n’a pas de dernière page, et dont le style, pourtant, ne sera jamais démodé. Ce qu’elle annonce se réalise. Le Sauveur qu’elle chante brise les liens de notre mortalité : ceux qui se repentent et s’attachent à lui avec foi auront part à son éternité. Alors ne retentira plus que la musique de la Parole éternelle de notre glorieux Sauveur. Il n’y aura plus de fausses notes en provenance de ce monde pécheur.
Nous sommes assaillis par tant de sons, les uns séduisants, les autres effrayants, tels ceux qui nous chantent notre péché et notre mortalité.

Mais en ce temps d’avant Noël, prêtez surtout attention aux sons de l’Avent. Là, la voix de notre Dieu nous fait entendre une musique qui réconforte, une musique qui interpelle, une musique de vie éternelle.

Laissez-vous imprégner de cette musique de l’Avent, et vivez-en !

Amen.

Jean Thiébaut Haessig, pasteur

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