lundi 27 juin 2011

Sermon du dimanche 12 juin 2011 Pentecote

Fête de la PENTECÔTE Jn 16.5-11

Chants

Célébrons tous par nos louanges LlS 121 : 1+4-6

Viens, ô divin Consolateur LlS 129 : 1-5

Esprit Saint, n. Créateur et n. Consolateur LlS 122 : 1-6

Ô Jésus, notre divin Roi, LlS 166 : 1-3

5 Maintenant je m’en vais vers celui qui m’a envoyé et aucun de vous ne me demande : "Où vas-tu ?"

6 Mais parce que je vous ai parlé ainsi, la tristesse a rempli votre cœur.

7 Cependant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille. En effet, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas vers vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai.

8 et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement :

9 en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi ;

10 la justice, parce que je vais auprès de mon Père et que vous ne me verrez plus ;

11 le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. »

Seigneur Jésus, nous te remercions d’avoir établi ta sainte Eglise sur la terre et d’y faire annoncer la Parole de la réconciliation.

Envoie-nous ton Saint-Esprit, pour que nous reconnaissions ta Vérité salutaire et, unis à toi dans la foi, vivions ensemble comme les enfants de ton Père.

Toi qui vis et règnes avec le Père et le Saint-Esprit en éternité !

Amen.


Chers frères et sœurs réunis ici par le Saint-Esprit en cette Fête de Pentecôte !

« Maintenant je m’en vais, » […] « et vous ne me verrez plus. » (v. 5 et 16) Si votre meilleur ami vous disait cela, quelles émotions cela déclencherait-il en vous ? Sans doute pas une joie exubérante.

Pour les disciples c’était pareil. Ces paroles ont un effet terrible sur eux : « Maintenant je m’en vais, » […] « et vous ne me verrez plus. » Tout se bouscule en eux : douleur de la séparation, sentiment d’abandon, néant de la solitude…

Jésus n’est d’ailleurs pas dupe. Il connaît bien ses compagnons, ne « sait-il pas toute chose » ? (Jn 21.17) Aussi leur dit-il : « Parce que je vous ai parlé ainsi, la tristesse a rempli votre cœur. » (v. 6)

Et de leur expliquer qu’ils n’ont aucune raison de se sentir abandonnés s’il leur retire sa présence visible en s’en allant vers son Père : ils le reverront au Dernier Jour, et à partir de là pour l’éternité ; et de grandes bénédictions en découleront pour leur vie sur terre.

Réfléchissons un instant : Quelle raison Jésus avait-il de rester visible sur terre ? – Cela n’avait plus aucun sens :

a) Sa mission, il l’avait accomplie, nos péchés expiés, le monde pécheur réconcilié avec Dieu.

b) Cela ne nous aurait pas apporté davantage. Il aurait sans doute été plus difficile de croire en ses paroles parce qu’on l’aurait suivi pour ses miracles et non pour son Evangile de grâce, non pour le pardon des péchés.

c) En plus, non seulement il aurait dû renoncer à son élévation dans la gloire céleste, mais le monde, nous, nous aurions dû nous passer de l’envoi du Saint-Esprit. « En effet, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas vers vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. » (v. 7)

Pourquoi Jésus appelle-t-il ici le Saint-Esprit « le Défenseur » ? D’autres versions de la Bible (comme Luther ou l’ancienne Segond) traduisent le mot grec ὁ παράκλητος (le Paraklète) par « le Consolateur ». Ce terme désigne le défenseur en justice, l’ami qui vient aux côtés de son ami pour plaider sa cause devant le tribunal, pour le soutenir, parler en sa faveur et lui apporter ainsi du réconfort.

Cette fonction, le Saint-Esprit envoyé par Jésus depuis la droite du Père, cette fonction, le Saint-Esprit va l’exercer à l’aide de la Parole sanctifiante de Dieu.

A l’aide de la Parole puissante de Dieu, il place le monde devant la réalité « en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement » (v. 8) « Il convaincra le monde » à ce sujet, même si tout le monde ne voudra pas l’admettre.

Dieu merci, il nous en a convaincus !

Voyons donc d’un peu plus près l’action du Saint-Esprit tel que Jésus nous la décrit dans notre texte.

L’ACTION DU SAINT-ESPRIT

consiste à parler clairement

1 du péché

2 de la justice,

3 du jugement.

L’action du Saint-Esprit consiste

X X X 1 X X X

à parler clairement du PECHE

« Et revoilà que le pasteur remet cela ! » penseront certains, comme le montre un échange assez fourni sur le forum de discussion. Mais le pasteur se doit d’être le relai de ce que Jésus dit dans notre texte. Et celui-ci indique que le premier volet de l’action du Saint-Esprit consiste à parler du péché.

Je précise néanmoins que c’est là la première action du Saint-Esprit dans « le monde », parmi les incroyants. Il faut bien qu’ils prennent connaissance du diagnostic s’ils doivent être sauvés !

Bien sûr, « le monde » sait que tout est imparfait, que le mal essaye de s’insinuer partout. Mais « le monde » n’a pas conscience du caractère terrible et mortel du « péché ». Il pense que l’homme arrivera à régler ce problème ; le progrès arrivera bien à résoudre ce problème à la longue. Ainsi, les uns deviennent moralistes, d’autres versent dans l’utopie.

Mais ils évacuent toute idée de Dieu, de culpabilité et de châtiment. Le pire, c’est que « le monde » ne se rend pas compte que le péché fondamental, c’est de ne pas croire au salut apporté par Jésus ; le pire, c’est – pour rapporter les paroles de Jésus – c’est « qu’ils ne croient pas en moi » (v. 9), ne me font pas confiance.

De cela, le Saint-Esprit doit « les convaincre ». Il doit leur ouvrir les yeux sur ce qu’est réellement le péché, et plus particulièrement celui de ne pas croire en Jésus, en son pardon, sa grâce et son salut.

Celui qui ne se réfugie pas dans la foi auprès du Christ, celui qui ne demande pas à bénéficier de son expiation de nos péchés, celui-là demeure sous la colère de Dieu, celui-là reste perdu.

La tâche du Saint-Esprit est justement « de convaincre le monde » de la terrible réalité et des horribles conséquences du « péché ».

Les réactions du monde à cette action du Saint-Esprit sont de deux sortes. Les uns, comme les auditeurs des apôtres à la première Pentecôte à Jérusalem, « ont le cœur vivement touché et disent […] : "Que ferons-nous ?" » (Ac 2.37)

D’autres s’endurcissent et s’opposent à ce message. A eux, Jésus déclare, la mort dans l’âme : « Si vous ne croyez pas que MOI, JE SUIS (que moi, je suis l’Eternel), vous mourrez dans vos péchés. » (Jn 8.24)

D’où l’insistance du Saint-Esprit dans la Parole de Loi pour mettre à nu la nature effroyable du péché et ses conséquences dramatiques.

Mais ensuite il répond aussi à la question angoissée : « Que faire pour s’en sortir ? » Cela, il le fait par l’Evangile, cette Bonne Nouvelle, cette promesse de pardon obtenu par Jésus-Christ, de ce pardon offert à tous ceux qui se réfugient dans la foi auprès de Jésus.

Ce qui nous amène au deuxième volet de l’action du Saint-Esprit :

L’action du Saint-Esprit consiste

X X X 2 X X X

à parler clairement de la JUSTICE

Il ne s’agit pas là de la justice extérieure, de l’honnêteté et de la correction. Celle-là, le monde la connaît aussi. Il sait que la justice civile – la civilité, si vous voulez – est à la base de la vie en société. C’est que Dieu a inscrit sa Loi morale dans les cœurs de tous les hommes, même si ceux-ci essayent de l’étouffer et de s’en détourner.

Non, le Saint-Esprit, dans l’Evangile, parle d’une autre « justice ». Jésus envoie le Saint-Esprit révéler sa « justice » à lui, cette « justice » qu’il a décrochée de haute lutte pour nous durant sa vie dans l’abaissement sur terre.

Jésus nous offre la justice ou sainteté qui nous manque : « cela n’est pas monté au cœur de l’homme. » Cela, le monde ne peut pas le rêver. Il faut que Dieu envoie le Saint-Esprit le révéler à l’humanité. (1 Co 2.9-10)

Dieu envoie le Saint-Esprit révéler à travers l’Evangile et « convaincre » l’humanité que Jésus a pleinement rempli sa mission, qu’il nous a procuré bien plus qu’une justice civile extérieure : la justice valable devant Dieu.

L’ascension de Jésus et sa session à la droite du Père certifient, attestent et confirment qu’il a rempli sa mission à la pleine satisfaction du Père.

Le Saint-Esprit vient maintenant nous attester dans l’Evangile que « la justice » a triomphé du mal, que Jésus échange notre péché avec sa « justice », que nos péchés sont pardonnés et oubliés par Dieu, qu’il nous voit maintenant à travers « la justice » que Jésus nous a offerte.

C’est là de la plus haute importance pour nous ! Quand nous nous sentons nuls, le Saint-Esprit, dans l’Evangile, nous dit que non : Dieu nous considère justes et parfaits comme Jésus auprès de qui nous nous réfugions dans la foi.

Quand la mauvaise conscience nous taraude parce que nous sommes peu fiers de ce que nous avons fait ou dit, ou que nous avons honte de nos pensées, le Saint-Esprit nous dit dans l’Evangile : pour l’amour de Jésus, Dieu est prêt à nous déclarer non coupables, à ne pas nous tenir rigueur pour nos péchés, à nous pardonner et à nous considérer justes comme son Fils.

Si ce n’est pas là une « consolation » ! Si ce n’est pas là de la part du Saint-Esprit une défense contre la mauvaise conscience et le complexe d’infériorité ?

Oui, le Saint-Esprit mérite bien son titre de « Paraklète », de « Défenseur » et de « Consolateur ». Et c’est à Jésus que nous le devons. C’est aussi lui qui nous l’envoie.

L’action du Saint-Esprit consiste

X X X 3 X X X

à parler clairement du jugement

Plus nous avançons en connaissances scientifiques, plus aussi les progrès techniques menacent l’équilibre naturel et écologique de la terre, et plus le monde commence à se dire qu’il va déboucher sur une catastrophe finale. Il y a cinquante ans on ne s’en rendait pas encore compte, la pollution n’avait pas encore pris les proportions d’aujourd’hui, mais maintenant cela est dans tous les esprits, surtout avec les ratés de la technique dans le domaine nucléaire.

Mais là encore, « le monde » n’a aucune idée de l’étendue de la catastrophe qui l’attend, de l’horreur dans laquelle Satan veut l’entraîner, de la catastrophe éternelle des souffrances infernales.

Sans doute les apprentis sorciers de la technologie moderne mettent-ils à mal la création divine. Et il est tout aussi certain que Satan veut tous nous entraîner dans le châtiment qui est déjà le sien et auquel il voudrait aussi nous voir condamnés à cause de nos péchés.

Mais voilà, le Saint-Esprit, ce grand et « divin Consolateur » (LlS 129:1), nous rassure et nous réconforte : « le prince de ce monde est [déjà] jugé. » (v. 11)

Oh, certes ! Satan sévit dans ce monde, il étend son emprise sur les humains en essayant de les plonger ou de les retenir dans les ténèbres de l’incrédulité. Mais il n’a pas pu empêcher notre Seigneur d’accomplir sa mission et de nous sauver.

Le cri de victoire sur la croix « Tout est accompli ! » (Jn 19.30) signifie aussi : Satan, « le prince de ce monde est jugé ! » Il a échoué. Ses accusations contre les croyants ne valent plus rien. Il n’a plus d’emprise sur nous. Le Saint-Esprit nous rassure : « Les portes de l’enfer », les puissances « de l’enfer ne l’emporteront pas sur elle », sur l’Eglise, sur l’ensemble des croyants (Mt 16.18).

Le Saint-Esprit nous atteste dans l’Evangile que Jésus est assis à la droite du Père en Vainqueur pour toujours.

Le Saint-Esprit nous assure dans l’Evangile que la victoire de Jésus sur le péché, sur la mort et l’enfer est définitive et que nous célébrerons avec lui cette victoire pour toujours, dès maintenant et dans l’éternité.

Avec l’Ascension de son Fils et l’envoi du Saint-Esprit Dieu nous donne à comprendre que son plan de salut de l’humanité s’est déroulé comme prévu.

La signification de Pentecôte est claire :

Le monde est encore rempli de péché, et Satan, bien que jugé, rue encore dans les brancards et essaye de nous nuire.

Mais, dans la foi, nous nous savons en sécurité auprès de notre Seigneur Jésus-Christ. Il nous a procuré la justice avec laquelle nous échappons au jugement de condamnation et pouvons subsister devant Dieu ; et il a vaincu le péché et Satan.

Et nous nous réchauffons au contact de l’Evangile, de cette Bonne Nouvelle où le Saint-Esprit nous assure de tout cela, nous rassure et nous console.

Puissions-nous toujours croire en ce message aussi clair que véridique !

Amen.

Jean Thiébaut Haessig, pasteur

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