12ème dimanche après la trinité
Marc 7. 31à38
Jésus quitta ensuite le territoire de Tyr, passa par Sidon et revint vers
le lac de Galilée à travers le territoire des Dix Villes. 32On lui
amena un homme qui était sourd et avait de la peine à parler, et on le supplia
de poser la main sur lui. 33Alors Jésus l'emmena seul avec lui, loin
de la foule ; il mit ses doigts dans les oreilles de l'homme et lui toucha
la langue avec sa propre salive. 34Puis il leva les yeux vers le
ciel, soupira et dit à l'homme : « Effata ! » — ce
qui signifie « Ouvre-toi ! » — 35Aussitôt, les
oreilles de l'homme s'ouvrirent, sa langue fut libérée et il se mit à parler
normalement. 36Jésus recommanda à tous de n'en parler à
personne ; mais plus il le leur recommandait, plus ils répandaient la
nouvelle. 37Et les gens étaient impressionnés au plus haut
point ; ils disaient : « Tout ce qu'il fait est vraiment
bien ! Il fait même entendre les sourds et parler les muets ! » BFC
Moi Aussi Seigneur !
Marc nous raconte un grand nombre des miracles de Jésus.
En voici un, qui, comme ceux qui le précèdent, nous oblige à répondre en
quelque façon à Jésus. La foule qui a témoigné cette guérison a été ébahie, «
impressionnés au plus haut point ». Ne voyant personne ici bouche bée je
suppose que nous, nous ne sommes pas « impressionnés au plus haut point ».
C’est normal ; nous n’avons pas vu ce miracle de nos yeux.
Cependant, j’espère que nous sommes assez impressionnés
ou intéressés pour répondre à Jésus de deux façons. D’abord, j’espère que nous
sommes si impressionnés de la puissance et l’autorité de Jésus que nous
croyions qu’il est le Fils de Dieu, le Sauveur promis. Puis, j’espère que nous
pouvons reconnaitre que nous souffrons d’une sorte de surdi-mutité spirituelle
pour que nous nous tournions vers Jésus et disions, « Moi aussi Seigneur, ouvre-moi les oreilles et délie-moi la langue » comme
David l’exprime dans le Psaume 51, « Seigneur,
ouvre mes lèvres, pour que je puisse te louer » (Ps 51.17).
En premier, alors, j’espère que nous sommes si
impressionnés de la puissance et l’autorité de Jésus que nous croyions qu’il
est le Fils de Dieu, le Sauveur promis. Cette guérison a été stupéfiante, un
miracle. Puisque l’homme ne parlait guère, c’est probable qu’il a été sourd
étant très jeune, voir à sa naissance. Jésus met ses doigts dans ses oreilles,
crache, et touche sa langue, puis il regarde au ciel et dit « Ouvre-toi ! »
Sur-le-champ, l’homme est guéri !
Nos médecins aujourd’hui peuvent faire d’étonnante
chirurgie ; ils peuvent dans certains cas corriger des problèmes semblables à
cela, même des conditions congénitales. Mais je ne crois pas qu’il y ait un
médecin qui guérit des gens en regardant au ciel et disant, « Ouvre-toi ! » Si
donc ce que Marc nous raconte est exact, Jésus est sans égal, un fait qui ne
saurait pas nous laisser sans réaction.
Est-il donc vrai, ce récit ? Je m’attends à ce que nous
croyions que c’est vrai, que Jésus à opéré ce miracle. C’est normal que les
chrétiens, ceux qui ont mis leur confiance en Jésus et l'appellent « Seigneur »
acceptent ses miracles. Mais n’ayant jamais vu de nos yeux un tel miracle,
c’est souvent une croyance intellectuelle, disons théorique. Ce n’est pas une
pleine conviction de coeur qui se manifeste dans notre vie quotidienne. Et la
conséquence en est que nous n’attendons vraiment pas de miracles en réponse à
nos propres prières. Certes, Dieu ne veut pas répondre à toute prière par un
miracle. Mais il est aussi vrai que parfois « vous n’avez pas ce que vous voulez, parce que vous ne savez pas le
demander à Dieu. » (Jacq 4.2)
Beaucoup de monde ne croit tout simplement pas aux
miracles. Si même ils en voyaient un, ils le renieraient. Ils pourraient
admettre que ce soit un phénomène extraordinaire, mais rejetant de principe
l'existence d’un dieu ou esprit quelconque, ce ne peut être un miracle.
Cela me parait imprudent et peu scientifique. Le fait que
nous ne voyons pas ou ne comprenons pas quelque chose ne veut pas dire qu’elle
n’existe pas ou n’est pas possible. Avant le microscope on ne croyait pas aux
bactéries et virus, sans rien dire aujourd’hui des molécules, atomes, hadrons
et quarks. Je suppose néanmoins que nous admettons tous l’existence de ces
choses. Si donc nous sommes un peu plus prudents, nous devons du moins
considérer la possibilité que Jésus a opéré ces miracles par une science que
nous ignorons nous.
Mais là une autre difficulté s’impose : si Jésus a opéré
des miracles, on ne peut pas ignorer son enseignement. C’est ridicule
d’admettre qu’il a guéri des sourds-muets et des aveugles-nés, qu’il a chassé
des démons, maitrisé les forces de la nature et ressuscité les morts, et en
revanche dire qu’il ne peut pas être venu de Dieu. Beaucoup de Juifs au temps
de Jésus l’ont dit. Ils ont accueilli les miracles, mais ont voulu le lapider
parce qu’il prétendait être le Fils de Dieu !
Comme beaucoup de monde, ne pouvons-nous pas éprouver ce
même malaise au sujet de Jésus ? Il n’est pas trop difficile d’admettre des
miracles il y a 2000 ans. Ce qui peut nous troubler c’est de les expliquer,
dire comment il les a fait, par quelle autorité. Cela peut impliquer que nous
avons affaire avec Dieu, justement ce que les autorités juives ont renié. Afin
d’éviter cela, ces autorités ont proposé que Jésus faisait des miracles par
l’autorité de Satan. Aujourd’hui certains préféreraient sans doute dire que
Jésus était un extraterrestre qui naturellement savait faire des choses que
nous ignorons.
Mais ce ne sont que des efforts pour s’évader de ce qui
est évident. La seule explication des miracles de Jésus est ce qu’il en dit
lui-même : qu’il est venu d’auprès de Dieu pour exercer la puissance de Dieu.
Et cette explication nous prive de la possibilité d’indifférence, c’est à dire,
de l'appeler Seigneur et ne pas faire ce qu’il dit. Nous ne pouvons pas fermer
le livre et dire « formidable ! » et puis poursuivre notre vie comme si rien ne
s’est passé. Non ! Nous devons regarder Jésus et dire « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20.28),
et puis mettre sa parole en pratique. Si nous faisons cela nous serons bénis ;
sinon, nous serons condamnés, non pas parce que nous n’avons pas fait assez de ceci
ou de cela, mais parce que nous avons reconnu Jésus et lui avons tourné le dos.
Lui tourner le dos ne donne pas de sens à la lumière d’un
détail de cette guérison. Jésus a regardé vers le ciel et soupiré. Il n’a pas
soupiré parce qu’il était fatigué ou mécontent. Mais plutôt parce que Jésus a
toujours eu pitié de tous ceux qui souffraient des conséquences du péché.
Contrairement à ce que certains croient, Dieu n’a pas
d'apathie envers nous. Le Dieu que nous présente la Bible est le Dieu qui fait
preuve d’une sympathie profonde envers l'humanité. L’éternel Parole de Dieu a pris chair et a
vécu parmi nous, non pas par apathie mais par sympathie. Un des plus grands
mystères révélés dans la Bible est que Dieu est troublé par notre péché. Il
n’est pas content de notre souffrance conséquente à son jugement sur notre
péché. Ca lui importe ! C’est pour cela qu’il a partagé notre souffrance
lorsqu’il s’est chargé du péché du monde entier et est mort. C’est pour cela
qu’il nous a comblé d’invitations de « Ne
vous inquiétez de rien, mais en toute circonstance demandez à Dieu dans la
prière ce dont vous avez besoin. » (Ph 4.6).
Face à cela, pourrions-nous être apathiques, indifférents
à ce que Jésus a fait pour nous ? Pourrions-nous dédaigner la parole et la
volonté de celui qui est mort pour nous et suivre la volonté du monde, un monde
qui ne cherche qu’à profiter de notre existence ? Ne devons-nous pas nous
laisser impressionner au plus haut point par la puissance et l’amour de Jésus ?
J’espère que nous en sommes vraiment impressionnés au plus haut point. Car
Jésus est Seigneur ; il est la vie ; il est la résurrection !
Et j’espère encore une autre chose : que nous pouvons
comprendre que nous sommes d’une façon spirituelle sourds et muets pour que
nous nous tournions vers Jésus et lui disions, « Moi aussi Seigneur, ouvre-moi
les oreilles et délie-moi la langue. »
A part la guérison physique, il y a ici un sens spirituel
qui se voit dans le texte du prophète Esaïe que nous avons lu tout à l’heure. «
Ce jour-là, les sourds entendront ce qui
est dit dans le livre et; sortant de l’obscurité, les aveugles se mettront à
voir… Quand eux ou leurs enfants verront en effet ce que je ferai parmi eux,
ils reconnaîtront qui je suis, moi, l’unique vrai Dieu, le Dieu de Jacob, ils
redouteront de me déplaire, moi, le Dieu d’Israël. Eux qui avaient perdu tout
bon sens, ils commenceront à me comprendre ; eux qui protestaient toujours, ils
se laisseront instruire. » (Es 29.18, 23-24).
Dans le contexte, Esaïe prononçait un message qu’il
répétait sans cesse : qu’Israël s'était rendu insensible à Dieu et sa parole au
point où Dieu devait les détruire en tant que nation et puis reconstruire un
nouveau peuple. Sans doute qu’Esaïe prévoyait des guérisons physique
littérales, mais le contexte et tout le livre est plein de langage figuratif
adressé à un peuple spirituellement aveugle et muet. « Soyez stupéfaits et restez sans voix, soyez aveuglés et restez sans
voir, ivres, mais non de vin, titubants, mais sans avoir bu. Car le Seigneur
vous a plongés dans un profond abrutissement ; il vous a bouché les yeux--c’est
une allusion aux prophètes--, il a mis un voile sur vos têtes--c’est une
allusion aux voyants--. » (Es 29.9-10).
Les prophètes appelaient souvent aveugles et muets des
gens qui voyaient et parlaient physiquement. Ces gens écoutaient la parole de
Dieu sans en tenir compte. D’autres l’ignoraient tout simplement. Ils faisaient
preuve d’un aveuglement et d’une surdité spirituels, une désaffection à l’égard
de Dieu. En effet, le monde séparé de Dieu reste dans les ténèbres en étant
aveugle, sourd et muet. La grande promesse et espérance qu’offraient sans cesse
Esaïe et les autres prophètes, c’était que Dieu avait un jour où il
réconcilierait l’humanité avec lui et guérirait nos sens spirituels. Le premier
pas a été l’envoi du Messie, le Serviteur du Seigneur. Ce Messie est Jésus qui
est venu nous libérer des conséquences du péché. Il nous a ouvert les yeux et
les oreilles ; il nous a libéré la langue, littéralement pour quelques uns,
spirituellement pour nous tous.
Sans Christ donc, nous restons sourds et muets, ou comme
Paul l’a dit, spirituellement morts. Par nature nous ne connaissons ni n’embrassons
la parole de Dieu. Nous n’accueillons pas les vérités communiquées par l’Esprit
de Dieu. Nous sommes hostiles à Dieu et le craignons ; nous ne pouvons ni le
connaître tel qu’il est ni l’adorer.
C’est le Seigneur Jésus par son Saint-Esprit qui nous
ouvre les oreilles pour écouter l’Evangile, la bonne nouvelle que nous sommes
pardonnés et réconciliés avec Dieu à cause du Christ. C’est encore ce qu’a
annoncé Esaïe, « Ce jour-là, les sourds
entendront ce qui est dit dans le livre et; sortant de l’obscurité, les
aveugles se mettront à voir. » Qui plus est, ce même Sauveur nous guidera
dans la vie comme Esaïe l’a dit : « Et je
vais guider les aveugles sur un chemin, sur des sentiers qu’ils n’avaient
jamais suivis. Pour eux, je changerai l’obscurité en lumière et les obstacles
en terrain plat. C’est cela mon projet, je n’y renoncerai pas, je le
réaliserai. » (Es 42.16)
Pouvons-nous jamais être satisfaits d’une condition
quelconque d’insensibilité spirituelle ? Ne voulons-nous pas vivre comme Dieu
l’a voulu, voir, écouter et parler avec Dieu ? Dans ce cas, adressez votre
prière à Jésus : « Moi aussi Seigneur, ouvre-moi les oreilles et délie-moi la
langue. » Alors vous entendrez et comprendrez sa parole. Alors vous réaliserez
ce que Jacques dit : « Approchez-vous de
Dieu et il s’approchera de vous. » (Jacq 4.8)
Chers frères et soeurs en Christ, soyez impressionnés de
la puissance de Jésus et faites lui appel. « Seigneur, ouvre mes lèvres, pour
que je puisse te louer. »
Pasteur David Maffett
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