mercredi 20 février 2013

Sermon du dimanche 17 Février 2013


Invocavit 
1er dimanche du Carême

La confession produit l’endurance
Luc 4.1-13
Jésus, rempli du Saint-Esprit, revint du Jourdain. Il fut conduit par l'Esprit dans le désert où il fut tenté par le diable pendant 40 jours. Il ne mangea rien durant ces jours-là et, quand cette période fut passée, il eut faim. Le diable lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : L'homme ne vivra pas de pain seulement [mais de toute parole de Dieu]. »
Le diable l'emmena plus haut, [sur une haute montagne,] et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. Puis il lui dit : « Je te donnerai toute cette puissance et la gloire de ces royaumes, car elle m'a été donnée et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. » Jésus lui répondit : « [Retire-toi, Satan ! En effet,] il est écrit : C'est le Seigneur, ton Dieu, que tu adoreras et c'est lui seul que tu serviras. »
Le diable le conduisit encore à Jérusalem, le plaça au sommet du temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas, car il est écrit : Il donnera, à ton sujet, ordre à ses anges de te garder et : Ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui répondit : « Il est dit : Tu ne provoqueras pas le Seigneur, ton Dieu. »
Après l'avoir tenté de toutes ces manières, le diable s'éloigna de lui jusqu'à un moment favorable.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Pensons à l’endurance. Selon le dictionnaire, c’est l’aptitude à résister avec force et constance à une fatigue physique ou morale, à endurer une épreuve. Dans la vie quotidienne, nous n’aimons pas devoir résister à une fatigue ou endurer une épreuve, comme beaucoup d’entre nous, avons dû le faire récemment face à la grippe. Ce n’est pas marrant.
Mais parfois nous cherchons des épreuves d’endurance. Dans l’athlétisme il y a des courses d’endurance dont le sommet est probablement le marathon. Pour le sport mécanique, il y a des courses d’endurance comme les 24 Heures de Mans ou le Paris-Dakar. Et souvent il y a des « jeux » faits par des jeunes qui éprouvent leur capacité à supporter une douleur physique : se pincer, se serrer la main, se taper, se gifler, etc.
Ce sont là des exemples d’une endurance qui n’est pas forcément nécessaire. Mais il y a une endurance dont nous avons tous toujours besoin : une endurance spirituelle. Nous devons résister avec force et constance à des attentats du monde et du diable contre notre foi. Nous venons de lire comment le diable à mis Jésus à l’épreuve. Ce n’était pas un jeu pour voir les limites de ses forces physiques. Satan voulait détourner Jésus de sa confiance en Dieu, le faire suivre un autre chemin dans la vie. Et il cherche à faire la même chose avec vous et moi. C’est pourquoi les Ecritures nous mettent en garde contre le diable. Soyez sobres, restez vigilants : votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer. Résistez-lui avec une foi inébranlable, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères et soeurs dans le monde. 1 Pi 5.8-9.
Comment donc pouvons-nous résister aux attentats du diable et faire preuve d’une endurance spirituelle ? Comment avoir une foi inébranlable de sorte que le diable fuit loin de nous et que Dieu l’écrase sous nos pieds ? Ce n’est peut-être pas difficile. En suivant l’exemple de nos lectures bibliques, nous voyons qu’une bonne partie de l’endurance spirituelle, c’est de confesser ou déclarer la vérité de Dieu. Quand nous répétons les promesses et les déclarations de Dieu, nous avons raison de mettre notre confiance en lui. De cette confiance découle l’endurance, l’aptitude à résister avec force et constance aux tentations du diable, du monde et de notre nature pécheresse. Bref, la bonne confession produit l’endurance.
Par confession, je ne veux pas dire confession des péchés. Je parle de la confession de la foi, la déclaration publique de sa foi, la répétition de ce que Dieu nous a promis et nous a fait. Ecoutez encore ce que Moïse a prescrit aux Israélites.
« Tu prendras encore la parole et tu diras devant l'Eternel, ton Dieu : ‘Mon ancêtre était un Araméen nomade. Il est descendu en Egypte avec peu de personnes, et il y a habité. Là, il est devenu une nation grande, puissante et nombreuse. Les Egyptiens nous ont maltraités et opprimés, et ils nous ont soumis à un dur esclavage. Nous avons crié à l'Eternel, le Dieu de nos ancêtres. L'Eternel a entendu notre voix et a vu l'oppression que nous subissions, notre peine et notre misère. Alors l'Eternel nous a fait sortir d'Egypte avec puissance et force, avec des actes terrifiants, avec des signes et des miracles. Il nous a conduits ici et il nous a donné ce pays. C'est un pays où coulent le lait et le miel. Maintenant, voici que j'apporte les premiers produits du sol que tu m'as donné, Eternel !’ » Dt 26.5-10.
Voilà une confession de foi, un Crédo comme le Symbole Apostolique. C’est une déclaration publique de la grâce, du salut et de la provision de Dieu. C’était, à l’époque, une déclaration évangélique. Il n’y pas de mention de loi, seulement du salut et de la provision de Dieu pour son peuple.
Pourquoi cette confession, ce rite et cette offrande ? C’était un acte qui s’opposait à l’idolâtrie du jour. C’était une confession qui indiquait que c’était l’Eternel et non l’idole Baal qui donnait toutes les bénédictions dans la vie, en particulier la fertilité de la terre, du bétail et des hommes. Les Israélites avaient beaucoup de mal à résister à l’attraction de l’idolâtrie des peuples voisins, à ne pas se conformer au monde. Alors, on apportait son offrande à l’Eternel et on répétait cette confession de foi rappelant à la personne que Dieu tenait sa parole. On peut lui faire confiance et s’opposer à l’idolâtrie. La bonne confession produit l’endurance.
Puis, écoutez encore la parole de Jésus au diable. « Il est écrit : L'homme ne vivra pas de pain seulement [mais de toute parole de Dieu]. » « Il est écrit : C'est le Seigneur, ton Dieu, que tu adoreras et c'est lui seul que tu serviras. » « Il est dit : Tu ne provoqueras pas le Seigneur, ton 
Dieu. »
Jésus ne prononce pas de mots ou de formules magiques pour chasser le diable. Il confesse les promesses que Dieu avait faites à son peuple, les promesses de délivrer et de préserver toute personne qui lui fait confiance et invoque son nom. D’abord il cite Deutéronome 8.3 : « Il est écrit : L'homme ne vivra pas de pain seulement [mais de toute parole de Dieu]. » Par cette parole Dieu a expliqué aux Israélites le but qu’il avait poursuit durant leurs 40 ans au désert. Il avait mis à l’épreuve les Israélites pour leur faire comprendre que « L'homme ne vivra pas de pain seulement [mais de toute parole de Dieu]. » Mais tout le long de cette épreuve de 40 ans, il avait veillé sur Israël et promettait de le faire toujours.
Puis, Jésus cite Deutéronome 6.13 : « C'est le Seigneur, ton Dieu, que tu adoreras et c'est lui seul que tu serviras. » Ici Moïse disait aux Israélites que Dieu était sur le point d’accomplir ce qu’il avait juré à leurs ancêtres, c’est-à-dire, de les faire entrer dans le beau pays de Canaan. Ils devaient donc rejeter toutes les idoles de ce pays et servir le vrai Dieu qui seul pouvait les bénir. C’est une invitation et une promesse !
Enfin Jésus cite Deutéronome 6.16 : « Tu ne provoqueras pas le Seigneur, ton Dieu. » C’est la suite de la promesse précédente. L’idée c’est que c’est un acte de désobéissance de vouloir manipuler Dieu pour ses propres dessins. Il faut plutôt se confier à Dieu et attendre son action car cela apporte le bonheur. Encore, l’idée est la bénédiction de Dieu.
Trois fois de suite Jésus répète la Parole de Dieu. Il confesse ainsi sa foi en son Père céleste. Et une telle confession de foi produit l’endurance. Elle effectue foi et confiance en Dieu ce qui nous permet d’accomplir sa bonne volonté et de résister au diable et à ses tentations au mal.
Regardez le résultat. Jésus avait faim. Oui, il aurait aimé se servir de son pouvoir pour satisfaire ses besoins. Il aurait voulu que Satan lui donne le monde entier sur un plat. Il était humain comme vous et moi ! Mais il ne l’a pas fait. Pourquoi ? Parce qu’il croyait aux promesses de Dieu qu’il citait à Satan. Il savait que Dieu allait accomplir du bien par ces souffrances et ces tentations temporaires. Et il n’avait pas tort ! Jésus a entièrement écrasé Satan ici et plus tard à sa résurrection. Ayant payé la peine de nos péchés Jésus a écrasé Satan de sorte que Satan ne peut plus nous accuser devant Dieu. Ainsi s’est accompli cette parole de l’Apocalypse : Il fut jeté dehors, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui égare toute la terre ; il fut jeté sur la terre et ses anges furent jetés avec lui. Puis j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait : « Maintenant le salut est arrivé, ainsi que la puissance, le règne de notre Dieu et l'autorité de son Messie. En effet, il a été jeté dehors, l'accusateur de nos frères et soeurs, celui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu. » Ap 12.9-10.
Ces deux exemples de confession de foi importent beaucoup pour nous. Satan est un vrai ennemi, un lion qui rôde, cherchant à nous dévorer. S’il a pensé pouvoir égarer et dévorer Jésus, tu peux être certains qu’il ne craint pas du tout de t’aborder ! Il connaît très bien tes points faibles et comment te détourner de Jésus peu à peu.
Contre les Israélites, il s’est servi de l'idolâtrie. Contre Jésus, Satan voulait semer le doute. Sa parole, « Si tu es le Fils de Dieu, » n’exprime pas le doute de Satan. Il vise la confiance de Jésus ; il veut le faire se tromper dans ces actions, le faire procéder d’une manière contraire à la volonté de Dieu. C’est ce qu’il a fait à Eve, une distorsion subtile de la vérité qui sème la confusion. Il aime nous dire des choses comme ceci : « Dieu est partout et connaît tout ; si donc tu lis ta Bible et pries chez toi, tu n’as pas besoin d’aller à l’église. » Il a un répertoire plein de ces corruptions de la vérité qui s’accordent parfaitement avec nos propres pensées et désirs. Et ces mensonges sont efficaces n’est-ce pas ? Sinon, pourquoi tant de monde a-t-il quitté l’Eglise, la jugeant inutile ?
Comment pouvons-nous combattre le diable ? Grâce à nos lectures, nous pouvons mettre en évidence trois points.
Premièrement, il y a la Parole de Dieu, l’épée de l’Esprit. Dieu fait ses promesses à travers les Ecritures. « Depuis ton enfance, tu connais les saintes Ecritures qui peuvent te rendre sage en vue du salut par la foi en Jésus-Christ. Toute l'Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit formé et équipé pour toute œuvre bonne. » 2 Ti 3.15-17. Alors, trois fois, Jésus dit-il, « Il est écrit, » et raconte les promesses de Dieu.
Ce n’est pas de la magie cela, une formule qui opère quelque chose si je la prononce de la bonne façon. Ce ne sont pas non plus des paroles pieuses dépourvues de puissance. L’Evangile — et toute parole de Dieu — est une puissance de Dieu car c’est la vérité. Et le Saint-Esprit se sert de cette vérité pour nous fortifier, nous délivrer et nous préserver. Satan et le monde ne peuvent pas y résister !
Aujourd’hui, les gens voudraient croire qu’il n’y a pas de Dieu, que nous des hommes modernes et scientifiquement éclairés, que nous savons tout mieux. Pourtant, il y a 3000 ans, David a dit : « Le fou dit dans son cœur : ‘Il n'y a pas de Dieu !’ » Ps 53.2. Ce n’est pas une folie moderne !
D’autres disent qu’il n’y a pas de résurrection du corps, une objection que Paul a longuement réfutée en 1 Corinthiens il y a 2000 ans. Vraiment, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. La Parole de Dieu connaît déjà notre incrédulité et déclare la vérité qui peut nous sauver. Du coup, Luther nous a recommandé dans le Catéchisme, « Nous devons craindre et aimer Dieu, afin de ne pas mépriser sa Parole et la prédication ; mais d’avoir pour sa Parole un saint respect et de prendre plaisir à l’entendre et à l’étudier. » La Parole de Dieu est puissante !
Deuxièmement, nous avons été baptisés. Juste après son baptême, Jésus, rempli du Saint-Esprit… fut conduit par l'Esprit dans le désert.  Il avait reçu la puissance du Saint-Esprit à son baptême et s’est servi de cette puissance pour vaincre le diable. Dieu a promis de faire de même pour nous ! « Changez d'attitude et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour le pardon de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » Ac 2.38.
Comme Jésus, tu as été baptisé et tu as le Saint-Esprit. Fais appel à lui aux moments de doute et de tentation et il te fortifiera comme Jacques le dit : « Soumettez-vous donc à Dieu, mais résistez au diable et il fuira loin de vous. » Jq 4.7. Tu vois, l’Evangile est plus que le pardon des péchés. Il est aussi le fait que le Saint-Esprit nous transforme et nous renouvelle à l’image de notre Créateur.
Enfin, troisièmement, ne prends pas à la légère les offrandes que tu donnes lors du culte. Comme pour les Israélites au temps de Moïse, lorsque nous présentons nos offrandes à Dieu, c’est une forte confession de foi que Dieu nous donne tout ce que nous avons et qu’il pourvoira toujours à tous nos besoins. C’est une confession de la gracieuse présence, délivrance et provision de Dieu dans le temps et à l’avenir.
Notre objectif alors, c’est de pouvoir résister avec force et constance à toute tentation du diable, d’endurer toute épreuve que Dieu pourrait permettre dans notre vie, et ainsi, de grandir dans la foi. Et cela nous allons  le faire en confessant ou répétant les promesses et paroles de Dieu. Immerge-toi dans la Parole de Dieu afin de savoir ce qu’il a promis. Alors, tu ne seras pas trompé. Car la bonne confession produit l’endurance.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett

mardi 12 février 2013

Sermon du dimanche 10 février 2013

Transfiguration


Ecoutez-le !

Luc 9.28-36
Environ huit jours après avoir dit ces paroles, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il monta sur la montagne pour prier. Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage changea et son vêtement devint d'une blancheur éclatante. Et voici que deux hommes s'entretenaient avec lui : c'étaient Moïse et Elie ; apparaissant dans la gloire, ils parlaient de son prochain départ qui allait s'accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil mais, restés éveillés, ils virent la gloire de Jésus et les deux hommes qui étaient avec lui. Au moment où ces hommes se séparaient de Jésus, Pierre lui dit : « Maître, il est bon que nous soyons ici. Faisons trois abris : un pour toi, un pour Moïse et un pour Elie. » Il ne savait pas ce qu'il disait. Il parlait encore quand une nuée vint les couvrir ; les disciples furent saisis de frayeur en les voyant disparaître dans la nuée. Et de la nuée sortit une voix qui dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » Quand la voix se fit entendre, Jésus se retrouva seul. Les disciples gardèrent le silence et, à cette époque-là, ils ne racontèrent rien à personne de ce qu'ils avaient vu.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen
.
Dans les pays démocratiques, nous sommes habitués à avoir des élections à intervalles réguliers. Ici par exemple, on élit le président tous les cinq ans, la moitié des sénateurs tous les trois ans, et les députés de l’Assemblée Nationale tous les cinq ans. A la suite de telles élections nous attendons certains changements, même de nouvelles lois, mais rien d’inquiétant.
Par contre, s’il y avait un référendum pour établir une nouvelle constitution et une nouvelle république, nous pourrions en être inquiets, incertains du résultat et des conséquences pour nos projets, notre travail, et notre avenir. Cela pourrait être très bon ; ce pourrait être aussi très mauvais. Mais dans tous les cas, nous devrions anticiper des difficultés de transition.
Cela paraît peut-être un peu loin du sujet de la Transfiguration. Mais peut-être que non. Car ce qui est arrivé à Pierre, Jacques et Jean ce jour-là sur la montagne est semblable. Ils ont, en effet, reçu la déclaration de Dieu que Jésus succédait formellement à Moïse et aux Prophètes. Moïse et Elie ont passé le relais à Jésus. Leurs ministères avaient mené à Jésus qui, désormais, serait le Chef du peuple de Dieu. Aussi, dans la présence de Moise et d’Elie, Dieu déclare, « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »
Je suis convaincu que cela a été l’événement le plus remarquable dans la vie de ces trois disciples jusqu’à ce jour-là. Nous devons donc comprendre un peu de sa nature profonde afin de pouvoir écouter avec compréhension cette même déclaration de Dieu : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »
Comme nous tous, les Juifs ne changeaient pas facilement leurs traditions. Les pharisiens, par exemple, qui s’opposaient à Jésus s’appelaient « disciples de Moïse ». Ils savaient que Dieu avait parlé à Moïse et que la loi de Moïse avait une autorité permanente. Cette Loi leur servait de norme et de règle de doctrine ainsi que de pratique pour toute la vie. Leur identité juive découlait de la Loi de Moïse et des écrits des Prophètes. Toute chose dans la vie devait être conforme à la Loi de Moïse et aux Prophètes : la politique et la loi civile, l’habillement, l'alimentation et la sexualité. Pour changer une partie de cela, ils exigeaient plus que la parole de Jésus.
Pierre, Jacques, Jean et les autres disciples avaient déjà passé par de surprenantes expériences avec Jésus. Jésus avait accompli toutes sortes de miracles, avait pardonné les péchés, et avait parlé d’une autorité que personne avant lui n’avait jamais osé faire. Et maintenant va-t-il remplacer Moïse ? Il y a eu plusieurs grands prophètes depuis Moïse, mais aucun ne l’a jamais surpassé ni l’a supplanté ! Du coup, Dieu programme une rencontre unique pour parler de son Fils.
Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il monta sur la montagne pour prier. La situation de la montagne est importante ; elle signifie un lieu de révélation divine. Moïse avait mené les Israélites au mont Sinaï pour recevoir l’alliance et le plan du tabernacle. David a fondé sa cité de Jérusalem sur une montagne et son fils Salomon y a construit le temple. Les prophètes l’appelaient Sion, la sainte montagne de Dieu, l’habitation de Dieu et le lieu d’où il se révélait. Jésus a passé une nuit en prière sur une montagne avant de choisir les douze disciples et il a prié sur le mont des Oliviers avant sa passion. Bien sûr, Dieu a choisi une montagne pour faire sa déclaration.
Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage changea et son vêtement devint d'une blancheur éclatante. Et voici que deux hommes s'entretenaient avec lui : c'étaient Moïse et Elie ; apparaissant dans la gloire, ils parlaient de son prochain départ qui allait s'accomplir à Jérusalem.
La Loi de Moïse exigeait deux témoins pour valider une déclaration légale. Alors, Dieu fait venir Moïse et Elie. Et quels témoins ! Moïse a été le médiateur de la Loi de Dieu. Et Elie a peut-être été le prophète le plus respecté après Moïse, car il n’était pas mort et devait revenir avant l’arrivée du Messie.
Il [Pierre] parlait encore quand une nuée vint les couvrir ; les disciples furent saisis de frayeur en les voyant disparaître dans la nuée. Et de la nuée sortit une voix qui dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »
Dans l’Ancien Testament, une nuée marquait souvent la présence de Dieu. Il y avait une épaisse nuée sur le mont Sinaï ; il y avait une colonne de nuée et de feu qui accompagnait les Israélites dans le désert. A la dédicace du tabernacle et plus tard à celle du temple de Salomon, une nuée et la gloire de l’Eternel a couvert l’édifice. La nuée donc, a été un signe certain à Pierre, Jacques et Jean, que la voix qu’ils ont entendue était bien celle de Dieu.
La révélation que Dieu fait sur cette montagne est simple : il y a un changement de chef et de programme. Jusqu’à ce point dans l’histoire du peuple de Dieu, tout le monde avait vécu sous l’ombre de Moïse. Nous venons de lire : « Il n'a plus surgi en Israël de prophète semblable à Moïse, que l'Eternel connaissait face à face. Personne ne peut lui être comparé pour tous les signes et les miracles que Dieu l'a envoyé faire en Egypte contre le pharaon, contre ses serviteurs et contre tout son pays, et pour tous les actes terrifiants que Moïse a accomplis avec puissance sous les yeux de tout Israël. » Dt 34.10-12.
Imaginez donc la signification lorsque Dieu dit en présence de Moïse de d’Elie, « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » Evidemment, Moïse et Elie ne sont pas venus pour donner des instructions à Jésus, mais pour l’honorer et pour indiquer aux disciples qu’ils devaient l’écouter et le suivre de bon cœur. Car ce Jésus est celui dont Moïse parlait dans la Loi. Notre lecture de l’Epître reprend aussi ce thème : En effet, il a été jugé digne d'une gloire supérieure à celle de Moïse, dans la mesure où celui qui a construit une maison reçoit plus d'honneur que la maison elle-même…Moïse a été fidèle dans toute la maison de Dieu comme serviteur, pour témoigner de ce qui allait être dit, mais Christ l'est comme Fils à la tête de sa maison. Or sa maison, c'est nous, pourvu que nous retenions [fermement jusqu'à la fin] la confiance et l'espérance dont nous tirons notre fierté. Hé 3.3, 5-6.
Qu’est-ce qui implique ce changement de chef ? Il va falloir encore du temps pour que les disciples le comprennent. Ce jour-là, Pierre lui dit : « Maître, il est bon que nous soyons ici. Faisons trois abris : un pour toi, un pour Moïse et un pour Elie. » Il ne savait pas ce qu'il disait. En fait, les disciples verront beaucoup de changements. Il leur faudra accueillir les non-Juifs dans l’Eglise ; il leur faudra abandonner la circoncision comme signe de l’Alliance, les distinctions entre les aliments purs et impurs, et toutes les autres règles semblables de la Loi de Moïse. Il leur faudra aussi abandonner l’espoir de rétablir le royaume d’Israël dans ce monde. Je doute que nous puissions vraiment apprécier tout cela.
Mais il y a un sujet que Moïse et Elie ont traité avec Jésus : ils parlaient de son prochain départ qui allait s'accomplir à Jérusalem. Son départ est littéralement son « exode ». Le repère de référence pour la plupart de l’AT est l’Exode d’Egypte sous Moïse. L’Exode était l’acte de salut et l’évènement constitutif et décisif dans l’histoire d’Israël. Il avait établi la puissance de Dieu et son droit de donner sa Loi. Les 10 Commandements sont donnés en ces termes : « Je suis l'Eternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir d'Egypte, de la maison d'esclavage. Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi… » Ex 20.2-3.
Mais maintenant, ce n’est plus l’exode d’Egypte qui sert de repère pour le peuple de Dieu. Désormais l’événement décisif est l’exode de Jésus, c’est-à-dire, sa passion, sa mort, sa résurrection et son ascension. C’est pourquoi, quand Jésus à mangé la Pâque avec ses disciples pour la dernière foi — ce qui était la Fête de l’Exode d’Egypte — il l’a transformée pour toujours en le Repas du Seigneur, en son corps et son sang donné et répandu pour la rémission des péchés.
La promulgation de Loi de Moïse au Sinaï faisait partie de l’Exode d’Egypte. Et jusqu’à la mort de Jésus cette Loi était la Parole décisive de Dieu. Il fallait juger toute chose à la lumière de la Loi. Mais, maintenant, comme Moïse cède la place à Jésus, son instruction aussi cède la priorité à l'Evangile de Jésus-Christ. Car l’Evangile est l’accomplissement de la Loi.
Jésus parlait toujours avec une autorité supérieure à celle de Moïse, chose qui interpellait les gens. Les foules remarquaient souvent, « Quel est ce nouvel enseignement ? » (Mc 1.27), tandis que les Pharisiens criaient, « Blasphème ! » Néanmoins, sur la montagne, Dieu oriente Pierre, Jacques et Jean vers Jésus et vers son Evangile. « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »
Il nous est très difficile d’apprécier comment cela a dû frapper les disciples. L’exemple d’un changement de constitution et de république nous en donne peut-être une idée. En tout cas, nous avons besoin d’entendre cette déclaration de Dieu avec le même émerveillement que Pierre, Jacques et Jean : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » Jésus, son « Exode » et sa Parole sont le point de départ et le repère pour ta vie. Si je peux le dire ainsi, Jésus est maintenant les lunettes par lesquelles tu regardes le monde. Puisqu’il t’a racheté par son départ qu’il a accompli à Jérusalem, Jésus revendique son droit à diriger ta vie par sa Parole.
Jésus t’a racheté par son exode. C’est le point le plus important de toute la doctrine chrétienne ! Le cœur de l’Evangile, c’est que Jésus est mort à ta place pour te sauver du jugement de Dieu. Ce n’est pas difficile à comprendre. Toi et moi, nous avons sciemment désobéi à notre Créateur et méritons justement la peine de mort éternelle. Mais Jésus nous a rachetés de cette mort comme Moïse avait sauvé les Israélites d’Egypte. Joints au Christ, son exode de la tombe sera aussi la nôtre.
Qui plus est, comme Moïse a mené le peuple au mont Sinaï pour recevoir la Parole de Dieu, de même Jésus nous a donné sa parole. Et cette parole est la parole de vie, la vérité par laquelle nous résistons à l’esprit trompeur du monde qui ne connaît pas Dieu. En conséquence nous sommes entrés dans la lutte entre la chair et l’Esprit, entre la lumière et l’obscurité, entre la vérité et la déception.
Par exemple, nous ne pouvons pas rester accrochés à la Loi de Moïse. Elle n’a pas été abandonnée ; elle a été accomplie, ou plutôt, elle a réalisé sa raison d’être en nous menant au Christ comme Paul l’enseigne. Ainsi la loi a été le guide chargé de nous conduire à Christ afin que nous soyons déclarés justes sur la base de la foi. Depuis que la foi est venue, nous ne sommes plus soumis à ce guide. Ga 3.24-25.
C’est pourquoi c’est une folie pour les Chrétiens de vouloir vivre comme les Juifs de l’Ancienne Alliance. Nous ne le faisons pas souvent, mais de temps en temps cette attitude se fait voir. Par exemple, quand nous, les gens de la Nouvelle Alliance, voulons observer le Sabbat ou la Pâque. Ces observances appartenaient à la loi qui nous a menés au Christ. Elles ont pris fin à la résurrection de Jésus. Les observer maintenant, c’est payer une facture qui est déjà réglée.
Nous ne devons non plus comparer des autres soi-disant prophètes à Jésus. « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » Dieu ne nous a pas recommandé d’écouter Mohamed le prophète d’Islam, ni le Dalaï-Lama un prophète du bouddhisme, ni aucun autre prophète à la mode aujourd’hui qui séduit le monde incrédule. Aucun d’eux n’a à voir avec Jésus.
Mais la tâche la plus difficile n’est pas ce qu’il nous faut éviter. C’est plutôt ce que nous devons faire : aimer l’Eternel ton Dieu par dessus toute chose et aimer ton prochain comme toi-même. Pour ce faire, nous devons laisser le Saint-Esprit nous imprégner de la pensée de Christ. Je me demande alors, « Comment et où, Jésus, me mène-t-il ? » Je commence par Jésus et ensuite je décide de ce que je vais étudier à l’école et de ce que sera mon métier dans la vie ; ce que je mange et bois, mes loisirs, comment je vote dans les élections, comment je me sers de mon argent, comment je me comporte en famille, et ce que je fais dans l’Eglise. Je me laisse diriger par Jésus dans tout aspect de ma vie, et non pas seulement quand cela me semble convenable. « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » Soit je l’écoute ; soit je ne l’écoute pas.
Mes très chers amis, le sens de la Transfiguration, c’est que Jésus est le Chef du peuple de Dieu. Son exode nous a procuré le salut. Et Moïse et les prophètes nous le confirment. « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett

mardi 5 février 2013

Sermon du dimanche 3 Février 2013

4ème Dimanche après l’Epiphanie

La plus grande puissance spirituelle, c’est l’amour

 1 Corinthiens 13
Si je parle les langues des hommes, et même celles des anges, mais que je n'ai pas l'amour, je suis un cuivre qui résonne ou une cymbale qui retentit. Si j'ai le don de prophétie, la compréhension de tous les mystères et toute la connaissance, si j'ai même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, mais que je n'ai pas l'amour, je ne suis rien. Et si je distribue tous mes biens aux pauvres, si même je livre mon corps aux flammes, mais que je n'ai pas l'amour, cela ne me sert à rien.
L'amour est patient, il est plein de bonté ; l'amour n'est pas envieux ; l'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il ne soupçonne pas le mal, il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il se réjouit de la vérité ; il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.
L'amour ne meurt jamais. Les prophéties disparaîtront, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. En effet, nous connaissons partiellement et nous prophétisons partiellement, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra. Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu un homme, j'ai mis fin à ce qui était de l'enfant. Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, de manière peu claire, mais alors nous verrons face à face ; aujourd'hui je connais partiellement, mais alors je connaîtrai complètement, tout comme j'ai été connu. Maintenant donc ces trois choses restent : la foi, l'espérance, l'amour ; mais la plus grande des trois, c'est l'amour. Segond 21

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Nous avons tous entendu une histoire ou vu un film où un génie, le diable ou Dieu, donne à quelqu’un des vœux. Par exemple, le film Bruce Tout-Puissant. Dans ces histoires, il est généralement question d’une personne qui découvre qu’il y certaines choses qui sont beaucoup plus importantes que d’autres. Très souvent, on reconnaît que c’est l’amour qui est le plus important. Des richesses, des pouvoirs, du sex-appeal, le monde cherche tout cela, mais si personne ne t’aime, que vaut le reste ?
Supposons que Dieu te propose d’exaucer un de tes vœux aujourd’hui. De tous les pouvoirs ou dons du Saint-Esprit tu peux en choisir un. Que choisirais-tu ? Tu aimerais peut-être changer de l’eau en vin et accomplir d’autres miracles ! Ou bien, préférerais-tu pouvoir ressusciter les morts ? Etre prophète comme Moïse ? Guérir les gens comme Jésus ? Parler dans beaucoup d’autres langues comme les disciples le jour de la Pentecôte ? Que choisirais-tu ?
Dans la lecture de 1 Corinthiens dimanche passé, Paul nous a dit d’aspirer aux meilleurs dons de l’Esprit. Il laisse entendre que certains dons ont plus de valeur dans l’Eglise que d’autres. Mais en dehors de ces dons de l’Esprit, il y a quelque chose d’encore plus important. Il y a une qualité ou une puissance sans laquelle tous les autres dons de l’Esprit sont inutiles et peuvent même nuire à l’Eglise. Cette puissance, c’est l’amour. Du coup, si tu devais choisir de recevoir un seul don de l’Esprit, le meilleur à choisir serait l’amour. Car, en matière spirituelle, l’amour est le plus grand pouvoir. Paul explique cela.
D’abord, l’amour est nécessaire. Si je parle les langues des hommes, et même celles des anges, mais que je n'ai pas l'amour, je suis un cuivre qui résonne ou une cymbale qui retentit. Si j'ai le don de prophétie, la compréhension de tous les mystères et toute la connaissance, si j'ai même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, mais que je n'ai pas l'amour, je ne suis rien. Et si je distribue tous mes biens aux pauvres, si même je livre mon corps aux flammes, mais que je n'ai pas l'amour, cela ne me sert à rien.
Si tu avais le don de guérisons et pouvais imposer tes mains à volonté sur les malades pour les guérir, ce serait formidable ! Nous nous en réjouirons tous ! Mais si l’on venait te solliciter chaque fois qu’on toussait, avait une douleur, ou le nez qui coule ? Ne serions-nous pas, après un temps, énervants et envahissants ? Imagine qu’on t’appelle au milieu de la nuit parce qu’un enfant — oui le galopin morveux qui a renversé ton verre sur toi ! — a besoin que tu le guérisses parce qu’il a mal aux oreilles. Imagine que tu en aies tellement assez de nos sollicitations que tu déménages. A quoi bon alors ton don ? Tu pourrais même le regarder comme une malédiction !
Ou bien, imagine que tu chantes vraiment bien et que nous aimions t’écouter chanter. Puis, une autre personne arrive dans la paroisse qui, elle aussi, chante très bien et nous aimons l’écouter autant que toi. Du coup, tu deviens jaloux et ne veux plus chanter tant que cette autre personne restera ici. Alors, bien que tu aies ce don extraordinaire, il ne sert plus à nous édifier. En fait, il nous décourage.
Sont-ce là des scénarios impossibles ? Pas du tout. De telles situations se produisent tous les jours. Et c’est pour cela que Paul dit que quoi qu’il puisse faire, s’il n’a pas l’amour pour les autres, il est néant.
Rappelez-vous que nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former le corps de Christ. Nous faisons partie d’une unité. Aucun de nous n’est autosuffisant. Nous avons besoin des autres membres du corps et ne pouvons pas exclure certains membres ni nous isoler des autres. Rappelez-vous aussi que le Saint-Esprit nous offre ses dons de grâce pour le bien-être du corps entier.
Toutefois, ce ne sont pas nos dons qui nous unissent. La nature pécheresse qui est en nous sait très bien se servir aussi des dons de l’Esprit pour causer des divisions parmi nous, exactement comme à Corinthe. C’est plutôt l’amour qui nous unit et nous fais grandir comme Paul l’explique aux Ephésiens. Mais en disant la vérité dans l'amour, nous grandirons à tout point de vue vers celui qui est la tête, Christ. C'est de lui que le corps tout entier, bien coordonné et solidement uni grâce aux articulations dont il est muni, tire sa croissance en fonction de l'activité qui convient à chacune de ses parties et s'édifie lui-même dans l'amour. Ep 4.15-16.
C’est l’amour qui me permet de me servir de mes dons afin de ne pas me vanter ni mépriser ni irriter les autres. C’est l’amour qui me garde de la jalousie envers les autres et leurs dons. L’amour est donc indispensable.
Nous pouvons vivre sans guérisons miraculeuses, mais non pas sans amour. Nous pouvons vivre sans grande chanteuse, mais non pas sans amour. Pourquoi ? Parce que l’amour est une force qui agit en nous. L'amour est patient, il est plein de bonté ; l'amour n'est pas envieux ; l'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il ne soupçonne pas le mal, il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il se réjouit de la vérité ; il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.
Paul se sert de 15 verbes pour nous décrire l’amour. L’amour est une force qui agit, qui opère des choses. Dans la Bible, l’amour n’est principalement pas une émotion, ce bon sentiment que nous avons envers une autre personne qui nous plaît. C’est plutôt un acte de volonté, un engagement de fidélité envers Dieu et envers son peuple à cause de la grâce, de la fidélité et de l’amour de Dieu pour nous.
L’amour est une qualité de Dieu lui-même. La Bible ne dit pas que Dieu est miséricorde ou grâce bien qu’il soit manifestement miséricordieux et gracieux. Pourtant la Bible dit que Dieu est amour, pas seulement qu’il nous aime, mais qu’il est amour et que nous avons connu l’amour parce que Christ a donné sa vie pour nous (1 Jn 3.16). L’amour est donc une puissance de Dieu.
Si nous avons l’amour pour les autres, c’est parce que le Saint-Esprit habite en nous et le produit, comme la foi. Cet amour fait ce que notre nature pécheresse ne veut pas faire. Tandis que nous sommes souvent impatients envers les autres, l’amour est patient. Nous pouvons être méchants mais l’amour est plein de bonté. Nous sommes souvent jaloux, envieux, orgueilleux, et malhonnêtes ; mais pas l’amour. Nous pouvons en avoir marre des autres ou leur en vouloir ; mais pas l’amour. Nous aimons même parfois nous réjouir des mauvais actes de certains, les commenter, et attendre sans rien faire pour savoir jusqu’où ils peuvent aller. Mais pas l’amour ; il s’accroche à la vérité. Nous pouvons dire que les problèmes des autres ne nous regardent pas ; mais l’amour supporte aussi ces fardeaux car il va de pair avec la confiance que nous appelons l’espoir.
George Crane, un pasteur et journaliste, raconte l’histoire d’une femme qui était pleine de haine pour son mari. « Je ne pas veux seulement le renvoyer, je veux me venger de lui. Avant de divorcer avec lui, je veux lui faire autant de mal qu’il m’en a fait. »
Le Dr Crane lui a suggéré un plan ingénieux. « Rentrez et faites semblant d’aimer vraiment votre mari. Dites lui combien il vous est cher ; faites lui des compléments pour tous ses bons traits de caractère. Soyez gentille, sympathique et généreuse. Faites votre possible pour lui plaire et pour vous réjouir de sa présence. Faites le croire que vous l’aimez. Quand vous l’aurez convaincu de votre amour éternel et que vous ne pourrez pas vivre sans lui, dites-lui alors que vous allez divorcer avec lui. Cela l'abattra. »
Avec un air de vengeance, elle a souri et s’est exclamée, « Oui, oui, comme il sera surpris ! » Et puis elle a suivi le plan avec enthousiasme. Elle a fait semblant de l’aimer pendant deux mois. Elle s’est montrée gentille et généreuse envers son mari ; elle l’écoutait, le soutenait et l’encourageait.
Comme elle n’est pas revenue voir le Dr Crane, il lui a téléphoné. « Etes-vous prête pour le divorce ? » « Divorce ? », s’est-elle exclamée, « Jamais ! J’ai découvert que je l’aime vraiment. » Ses actions ont transformé ses sentiments. Les actes d’amour ont produit l’émotion de l’amour.
L’amour est une puissance de Dieu qui agit et qui change les choses. C’est son amour qui a poussé Dieu à nous offrir son Fils en sacrifice pour nos péchés. Ce n’est pas qu’il ait éprouvé un agréable sentiment à notre égard. Au contraire ! La rébellion d’Adam, et notre péché depuis, ont suscité la colère de Dieu. Nous méritons sa colère et non pas son amour. Pourtant, à cause de son amour, Dieu a agi et a effectué notre salut. En effet, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle.
C’est par amour que Dieu nous a appelés à être son peuple. Par amour il nous a régénérés par le baptême et le don du Saint-Esprit. Par amour Dieu est patient envers nous et nous transforme dans le corps de Christ. Laisse donc agir son amour dans ta vie pour découvrir ce qu’il peut faire. Use de l’amour envers la personne qui t’a fait du mal et t’a offensé. La vengeance ne peut que détruire l’autre personne. L’amour peut la restaurer.
Paul ajoute une autre pensée sur l’amour : l’amour n’a pas de fin. L'amour ne meurt jamais. Les prophéties disparaîtront, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. En effet, nous connaissons partiellement et nous prophétisons partiellement, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra. Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu un homme, j'ai mis fin à ce qui était de l'enfant. Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, de manière peu claire, mais alors nous verrons face à face ; aujourd'hui je connais partiellement, mais alors je connaîtrai complètement, tout comme j'ai été connu. Maintenant donc ces trois choses restent : la foi, l'espérance, l'amour ; mais la plus grande des trois, c'est l'amour.
Les dons de l’Esprit sont impressionnants et désirables. Mais il faut reconnaitre qu’ils sont temporaires et partiels. Dieu a révélé beaucoup de choses par ses prophètes et ses apôtres, mais pas toutes choses. Du coup, nous savons beaucoup de choses au sujet de Dieu, tout ce qu’il nous faut savoir pour le présent, mais bien entendu pas tout ce que nous aimerions savoir.
Les dons énumérés ici, et encore d’autres dons de l’Esprit sont des outils dont le Saint-Esprit munit le corps de Christ selon sa sagesse. Il sait quand nous en avons besoin. Quand ces dons ne seront plus nécessaires, ils cesseront. Il est donc possible que plusieurs de ces dons aient déjà pris fin ici chez nous, non pas parce que Dieu ne peut plus les produire, ou parce que nous manquons de la foi nécessaire, mais parce que le Saint-Esprit ne les juge pas utiles pour le présent. Comme un enfant devient adulte et abandonne les pensées et les habitudes de sa jeunesse, de même avec le temps, les dons de l’Esprit disparaitront. A cet égard, nous devons avoir confiance en Dieu.
Mais l’amour, voila quelque chose d’utile pour toujours et pour tous. Aussi l’amour ne prendra pas fin. Il continuera dans l’âge à venir. Au ciel, nous n’aurons plus besoin de prophètes ou de guérisseurs, ni de parler dans d’autres langues. Nous n’aurons même pas besoin de foi ou d’espérance parce que nous aurons tout ce que nous avons espéré et serons dans la présence de celui en qui nous avons mis notre confiance ! Cependant, nous continuerons à aimer. En fait, nous pourrons alors aimer parfaitement.
C’est pourquoi Paul exalte l’amour. C’est la plus importante puissance spirituelle, dans le temps et dans l’éternité. L’amour est la force pour vivre dans le corps de Christ. Par dessus toute chose, nous avons besoin de l’amour.
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett