dimanche 3 mars 2013

Sermon du dimanche 24 Février 2013


2ème dimanche de Carême Carême
Reminiscere

Nous ne l’avons pas voulu, mais il l’a voulu

Luc 13.31-35
Ce même jour, des pharisiens vinrent lui dire : « Va t'en, pars d'ici, car Hérode veut te faire mourir. » Il leur répondit : « Allez dire à ce renard : 'Voici, je chasse les démons et je fais des guérisons aujourd'hui et demain, et le troisième jour j'aurai fini. Mais il faut que je poursuive ma route aujourd'hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu'un prophète meure ailleurs qu'à Jérusalem.'
«  Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! Voici que votre maison vous sera laissée [déserte]. Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz : 'Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !' »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu !
Cette parole de Jésus nous confronte avec deux choses : l’une, c’est notre cœur dur et l’autre, c’est la grâce de Dieu, sa miséricorde imméritée. C’est parce que l’humanité en général n’as jamais voulu recevoir Jésus et se  confier à lui. Néanmoins, malgré notre rejet, il a bien voulu nous sauver tous.
La lecture du prophète Jérémie nous donne un bon exemple de cette triste vérité. Jérémie a proclamé la Parole de Dieu au peuple de Jérusalem. Il les appelait à se soumettre au dessein de Dieu, en l'occurrence, à se soumettre au roi de Babylone. Car Dieu se servait de ce roi étranger pour corriger son peuple. Tout peuple qui se soumettrait au roi de Babylone ne serait pas détruit et aurait la vie sauve. Mais puisque les gens ne voulaient pas se soumettre au roi de Babylone, ils ont accusé Jérémie de trahison et ont voulu le condamner comme un meurtrier. Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés.
Puis, dans le ministère de Jésus, le prophète des prophètes, nous rencontrons de nouveau cette scène familière. Ce même jour, des pharisiens vinrent lui dire : « Va t'en, pars d'ici, car Hérode veut te faire mourir. » Les pharisiens et les professeurs de la loi, c’est-à-dire, les chefs religieux juifs, avaient déjà rejeté Jean-Baptiste, un prophète envoyé par Dieu (Lc 7.30). Puis, Hérode l’a tué. Maintenant, ils rejetaient Jésus comme prophète et cherchaient un moyen pour le faire périr. Ce récit, que le roi Hérode cherchait à faire mourir Jésus, n’était peut-être qu’une ruse pour l’entrainer hors du territoire de la juridiction d’Hérode à celle de la juridiction du Sanhédrin, le haut conseil des Juifs.
Et pourquoi faisaient-ils cela ? Eh bien, parce que Jésus leur avait dit qu’il fallait entrer par la porte étroite pour être sauvé. C’est-à-dire, ils devaient reconnaître Jésus pour le Messie et mettre leur confiance en lui. Sinon, ils n’auraient pas droit de s’asseoir à table avec Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, car Jésus était le maitre de la maison qui ouvrait et fermait la porte d’entrée.
Il est bien vrai que beaucoup de Juifs n’avaient pas rejeté les prophètes et sont mort avec eux. Mais il est aussi vrai que la majorité de la nation suivait toujours le chef. Tel le roi, tel le peuple. C’est la triste histoire racontée dans les livres des Rois et de ceux des prophètes comme Jérémie. Au temps de Jésus, le peuple juif était habitué à vivre sans roi et sans prophète ; il était si habituée à l’occupation romaine et à la religion des pharisiens, qu’il n’était guère capable de reconnaître et de recevoir un vrai prophète. Ainsi, le peuple a-t-il réalisé la parole d’Esaïe au sujet du serviteur de l’Eternel : « Méprisé et délaissé par les hommes, homme de douleur, habitué à la souffrance, il était pareil à celui face auquel on détourne la tête : nous l'avons méprisé, nous n'avons fait aucun cas de lui. » Es 53.3.
« Nous n'avons fait aucun cas de lui. » Oui, Esaïe parle pour nous-aussi. L’humanité n’a fait aucun cas de lui. Du coup, Jésus dit qu’il doit mourir à Jérusalem, le lieu où les prophètes mourraient.
Lorsque l’on rejette Jésus, que rejette-t-on ? Mais, l’amour de Dieu ! « Combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! » Je suppose que nous pensons souvent que Dieu est un tyran ou un maître d’esclaves qui veut nous exploiter et nous rendre la vie amère. Oui, Dieu a établi les limites à notre conduite, mais il l’a fait par amour, pour nous sauver de notre propre folie et misère. Il nous traite comme ses propres enfants bien-aimés pour qui il s’est sacrifié. C’est dans ce sens que Jésus se compare à une poule qui couve ses poussins.
Une fois, après un feu de forêt, les sapeurs-pompiers vérifiaient que le feu était bien éteint et qu’il n’y avait pas d’incendie en sous-sol. En ce faisant, l’un d’eux a trouvé les restes noircis d’un grand oiseau, à moitié brulé. Le sapeur a trouvé cela un peu bizarre car un oiseau peut facilement voler et échapper au feu. D’un coup de pied, il a renversé l’oiseau et a été surpris par un branle-bas général. Quatre petits oiseaux sortaient en trébuchant sur la poussière et les cendres et ont détalé. En effet, le corps de la mère les avait couvés et protégés des flammes fulgurantes. Elle aurait pu s’envoler et se sauver, mais elle s’est sacrifiée pour ses oisillons. Et c’est justement l’image que Jésus s’applique à lui-même ! « Combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! »
La grande tragédie de l’humanité et sa misère, c’est que nous n’avons pas voulu chercher refuge sous les ailes de Jésus. Satan nous a convaincu que Dieu est notre problème, que c’est lui qui nous retient et nous empêche de prendre notre envol. « Dieu ne veut pas que vous mangiez de ce fruit parce qu’il ne veut pas que vous ayez les yeux ouverts et soyez comme lui ! »
Depuis lors, nous avons une soif tenace de pouvoir, un désir têtu de déterminer notre propre destin. Nous aimons la richesse et le pouvoir terrestre que nous avons accumulés, et nous en voulons davantage. Suggérer que nous mettions tout cela au service des autres selon la volonté de Dieu nous offense. Nous préférons suivre les conseils des meilleurs courtiers en Bourse et des président-directeurs généraux des compagnies les plus performantes. Nous commençons à soupçonner Dieu de vouloir prendre ce que nous possédons et limiter nos possibilités. Bien que Dieu nous ait crées, nous ne lui accordons pas la confiance de savoir ce qui est le meilleur pour nous. De bien des façons, nous ne voulons pas suivre Jésus et le laisser nous rassembler sous ses ailes.
Jésus répond donc, « Voici que votre maison vous sera laissée [déserte]. Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz : 'Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !' » D’un coté, c’est une parole de jugement. Rejeter la parole ou la volonté de Dieu entraine toujours de mauvaises conséquences. Adam l’a rejeté et s’est assujetti à la mort et à une vie en dehors du jardin, hors de la présence de Dieu. Les gens de l’époque de Noé ont rejeté la parole de Dieu et ont péri dans le déluge. Aujourd’hui, de plus en plus de gens rejettent Dieu, et en conséquence, perdent tout bon sens, toute distinction entre le bien et le mal, toute raison d’être et d’orientation dans la vie. Eux aussi vont périr ! Ce qui est tragique, c’est qu’ils auraient pu tous l’écouter. Alors, ils auraient évité leur désastre et se seraient réjouis de la bénédiction de Dieu !
Les chefs du peuple à Jérusalem ont rejeté Jésus et ont retenu fermement ce qu’ils pensaient pouvoir maitriser : la Loi de Moïse et le temple. Cependant, après la résurrection de Jésus, Dieu n’avaient plus besoin du temple et ses sacrifices, ni des pratiques de la Loi de Moïse, ni de la nation d’Israël en tant qu’entité politique. Tout cela a cédé place à l’Evangile et à l’Eglise de Jésus-Christ. Du coup, en moins de 40 ans la ville de Jérusalem a été détruite et le temple rasé pour ne jamais être reconstruit. « Voici que votre maison vous sera laissée [déserte]. » C’est comme si il y avait eu un feu ou un déluge qui approchait. Jésus a appelé son peuple à se réfugier auprès de lui, mais il n’a pas voulu.
Heureusement, cette triste parole de jugement ne vient pas sans promesse, sans bonne nouvelle. « Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz : 'Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !' » Malgré le fait que les hommes de tous les âges aient rejeté les prophètes de Dieu, — qu’ils soient Juifs, Egyptiens, Babyloniens, Grecs, Romains, et Français — Dieu a préparé notre salut et est prêt à nous rassembler sous ses ailes maintenant ! Le point central de ce texte de l’Evangile, c’est que Jésus allait accomplir sa mission malgré Hérode, malgré les pharisiens, malgré Jérusalem. Voilà notre grande confiance et espoir !
Lorsque les pharisiens ont dit à Jésus de s’en aller parce qu’Hérode voulait le faire mourir, Jésus a répondu, « Allez dire à ce renard : 'Voici, je chasse les démons et je fais des guérisons aujourd'hui et demain, et le troisième jour j'aurai fini. Mais il faut que je poursuive ma route aujourd'hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu'un prophète meure ailleurs qu'à Jérusalem.' »
Jésus n’est pas mort parce que les hommes ont voulu le tuer. Il est mort parce qu’il est le Bon Berger qui a donné sa vie pour ses brebis. « Le Père m'aime, parce que je donne ma vie pour la reprendre ensuite. Personne ne me l'enlève, mais je la donne de moi-même. J'ai le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre. Tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père. » Jn 10.17-18. C’est pour cela que Jésus ignore la menace d’Hérode et se rend à Jérusalem. Car c’est là qu’il doit mourir.
A Jérusalem, au troisième jour, Jésus achèvera son but. Il s’agit de sa résurrection le troisième jour. C’est par sa mort et sa résurrection qu’il accomplirait sa mission et rassemblerait son peuple sous ses ailes. Le déluge ou le grand incendie qui vient sur le monde entier, c’est la mort et le jugement de Dieu. Etant mort à notre place, Jésus nous donne la promesse de vivre de nouveau. Il nous invite à nous réfugier sous ses ailes. Là, joints à lui par la foi et par le baptême, nous avons la promesse que nous ressusciterons des morts comme lui.
Comment nous cachons-nous sous les ailes de Jésus ? « Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz : 'Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !' » Lorsque nous confessons que Jésus est le Messie et vivons selon sa parole, nous avons trouvé refuge sous ses ailes et avons le salut qu’il apporte. Le jour que nous appelons Dimanche des Rameaux, Jésus est entré dans la ville de Jérusalem et la foule ravie criait, « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Ces gens ont reconnu que Jésus était le Messie, le Sauveur qu’ils attendaient. Et leur confession ce jour-là demeure : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Toute fois qu’une personne reconnait Jésus et fait cette confession-là, elle entre sous la protection des ailes de Jésus. Ainsi Paul dit-il, « Si tu reconnais publiquement de ta bouche que Jésus est le Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité, tu seras sauvé. En effet, c'est avec le cœur que l'on croit et parvient à la justice, et c'est avec la bouche que l'on affirme une conviction et parvient au salut. » Rm 10.9-10. C’est justement cela l’Evangile ou la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Alors même que nous n’avons pas toujours voulu recevoir Jésus, lui, a toujours voulu nous sauver, et nous lance toujours son appel à venir auprès de lui  pour quiconque a des oreilles pour écouter.
Voilà un point de la doctrine chrétienne d’une extrême importance : si l’on est sauvé, c’est l’œuvre de Dieu ; si l’on est condamné, c’est notre propre faute. Sans Jésus, nous ne ressusciterons pas des morts ; sans Jésus, nous ne verrons pas Dieu ; mais sous la protection de ses ailes, nous hériterons de la vie éternelle !
Jésus dit, « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes. » Que nous répondions donc, « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett

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