Nous ne l’avons pas voulu, mais il l’a voulu
Ce
même jour, des pharisiens vinrent lui dire : « Va t'en, pars d'ici, car Hérode
veut te faire mourir. » Il leur répondit : « Allez dire à ce renard : 'Voici,
je chasse les démons et je fais des guérisons aujourd'hui et demain, et le
troisième jour j'aurai fini. Mais il faut que je poursuive ma route aujourd'hui,
demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu'un prophète meure ailleurs
qu'à Jérusalem.'
«
Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te
sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule
rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! Voici que
votre maison vous sera laissée [déserte]. Je vous le dis, vous ne me verrez
plus jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz : 'Béni soit celui qui vient
au nom du Seigneur !' »
Que la grâce du
Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient
avec vous tous ! Amen.
Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui
lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants
comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu
!
Cette parole de Jésus nous confronte avec deux choses : l’une,
c’est notre cœur dur et l’autre, c’est la grâce de Dieu, sa miséricorde
imméritée. C’est parce que l’humanité en général n’as jamais voulu recevoir
Jésus et se confier à lui. Néanmoins,
malgré notre rejet, il a bien voulu nous sauver tous.
La lecture du prophète Jérémie nous donne un bon exemple de
cette triste vérité. Jérémie a proclamé la Parole de Dieu au peuple de
Jérusalem. Il les appelait à se soumettre au dessein de Dieu, en l'occurrence,
à se soumettre au roi de Babylone. Car Dieu se servait de ce roi étranger pour
corriger son peuple. Tout peuple qui se soumettrait au roi de Babylone ne
serait pas détruit et aurait la vie sauve. Mais puisque les gens ne voulaient
pas se soumettre au roi de Babylone, ils ont accusé Jérémie de trahison et ont
voulu le condamner comme un meurtrier. Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les
prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés.
Puis, dans le ministère de Jésus, le prophète des prophètes,
nous rencontrons de nouveau cette scène familière. Ce même jour, des pharisiens vinrent lui dire : « Va t'en, pars d'ici, car Hérode veut te
faire mourir. » Les pharisiens et les professeurs de la loi, c’est-à-dire, les
chefs religieux juifs, avaient déjà rejeté Jean-Baptiste, un prophète envoyé
par Dieu (Lc 7.30). Puis, Hérode l’a tué. Maintenant, ils rejetaient Jésus
comme prophète et cherchaient un moyen pour le faire périr. Ce récit, que le
roi Hérode cherchait à faire mourir Jésus, n’était peut-être qu’une ruse pour
l’entrainer hors du territoire de la juridiction d’Hérode à celle de la
juridiction du Sanhédrin, le haut conseil des Juifs.
Et pourquoi faisaient-ils cela ? Eh bien, parce que Jésus
leur avait dit qu’il fallait entrer par la porte étroite pour être sauvé.
C’est-à-dire, ils devaient reconnaître Jésus pour le Messie et mettre leur
confiance en lui. Sinon, ils n’auraient pas droit de s’asseoir à table avec
Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, car Jésus
était le maitre de la maison qui ouvrait et fermait la porte d’entrée.
Il est bien vrai que beaucoup de Juifs n’avaient pas rejeté
les prophètes et sont mort avec eux. Mais il est aussi vrai que la majorité de
la nation suivait toujours le chef. Tel le roi, tel le peuple. C’est la triste
histoire racontée dans les livres des Rois et de ceux des prophètes comme
Jérémie. Au temps de Jésus, le peuple juif était habitué à vivre sans roi et
sans prophète ; il était si habituée à l’occupation romaine et à la religion
des pharisiens, qu’il n’était guère capable de reconnaître et de recevoir un
vrai prophète. Ainsi, le peuple a-t-il réalisé la parole d’Esaïe au sujet du
serviteur de l’Eternel : « Méprisé et
délaissé par les hommes, homme de douleur, habitué à la souffrance, il était
pareil à celui face auquel on détourne la tête : nous l'avons méprisé, nous
n'avons fait aucun cas de lui. » Es 53.3.
« Nous n'avons fait aucun cas de lui. » Oui, Esaïe parle pour
nous-aussi. L’humanité n’a fait aucun cas de lui. Du coup, Jésus dit qu’il doit
mourir à Jérusalem, le lieu où les prophètes mourraient.
Lorsque l’on rejette Jésus, que rejette-t-on ? Mais, l’amour
de Dieu ! « Combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule
rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! » Je suppose
que nous pensons souvent que Dieu est un tyran ou un maître d’esclaves qui veut
nous exploiter et nous rendre la vie amère. Oui, Dieu a établi les limites à
notre conduite, mais il l’a fait par amour, pour nous sauver de notre propre folie
et misère. Il nous traite comme ses propres enfants bien-aimés pour qui il
s’est sacrifié. C’est dans ce sens que Jésus se compare à une poule qui couve
ses poussins.
Une fois, après un feu de forêt, les sapeurs-pompiers
vérifiaient que le feu était bien éteint et qu’il n’y avait pas d’incendie en sous-sol.
En ce faisant, l’un d’eux a trouvé les restes noircis d’un grand oiseau, à
moitié brulé. Le sapeur a trouvé cela un peu bizarre car un oiseau peut
facilement voler et échapper au feu. D’un coup de pied, il a renversé l’oiseau
et a été surpris par un branle-bas général. Quatre petits oiseaux sortaient en
trébuchant sur la poussière et les cendres et ont détalé. En effet, le corps de
la mère les avait couvés et protégés des flammes fulgurantes. Elle aurait pu s’envoler
et se sauver, mais elle s’est sacrifiée pour ses oisillons. Et c’est justement
l’image que Jésus s’applique à lui-même ! « Combien de fois j'ai voulu
rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et
vous ne l'avez pas voulu ! »
La grande tragédie de l’humanité et sa misère, c’est que nous
n’avons pas voulu chercher refuge sous les ailes de Jésus. Satan nous a
convaincu que Dieu est notre problème, que c’est lui qui nous retient et nous
empêche de prendre notre envol. « Dieu ne veut pas que vous mangiez de ce fruit
parce qu’il ne veut pas que vous ayez les yeux ouverts et soyez comme lui ! »
Depuis lors, nous avons une soif tenace de pouvoir, un désir
têtu de déterminer notre propre destin. Nous aimons la richesse et le pouvoir terrestre que nous avons accumulés, et nous en voulons davantage. Suggérer que nous
mettions tout cela au service des autres selon la volonté de Dieu nous offense.
Nous préférons suivre les conseils des meilleurs courtiers en Bourse et des
président-directeurs généraux des compagnies les plus performantes. Nous
commençons à soupçonner Dieu de vouloir prendre ce que nous possédons et
limiter nos possibilités. Bien que Dieu nous ait crées, nous ne lui accordons pas
la confiance de savoir ce qui est le meilleur pour nous. De bien des façons,
nous ne voulons pas suivre Jésus et le laisser nous rassembler sous ses ailes.
Jésus répond donc, « Voici que votre maison vous sera laissée
[déserte]. Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le
temps où vous direz : 'Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !' » D’un
coté, c’est une parole de jugement. Rejeter la parole ou la volonté de Dieu
entraine toujours de mauvaises conséquences. Adam l’a rejeté et s’est assujetti
à la mort et à une vie en dehors du jardin, hors de la présence de Dieu. Les
gens de l’époque de Noé ont rejeté la parole de Dieu et ont péri dans le
déluge. Aujourd’hui, de plus en plus de gens rejettent Dieu, et en conséquence,
perdent tout bon sens, toute distinction entre le bien et le mal, toute raison
d’être et d’orientation dans la vie. Eux aussi vont périr ! Ce qui est
tragique, c’est qu’ils auraient pu tous l’écouter. Alors, ils auraient évité leur
désastre et se seraient réjouis de la bénédiction de Dieu !
Les chefs du peuple à Jérusalem ont rejeté Jésus et ont
retenu fermement ce qu’ils pensaient pouvoir maitriser : la Loi de Moïse et le
temple. Cependant, après la résurrection de Jésus, Dieu n’avaient plus besoin
du temple et ses sacrifices, ni des pratiques de la Loi de Moïse, ni de la
nation d’Israël en tant qu’entité politique. Tout cela a cédé place à
l’Evangile et à l’Eglise de Jésus-Christ. Du coup, en moins de 40 ans la ville
de Jérusalem a été détruite et le temple rasé pour ne jamais être reconstruit.
« Voici que votre maison vous sera laissée [déserte]. » C’est comme si il y
avait eu un feu ou un déluge qui approchait. Jésus a appelé son peuple à se
réfugier auprès de lui, mais il n’a pas voulu.
Heureusement, cette triste parole de jugement ne vient pas
sans promesse, sans bonne nouvelle. « Je vous le dis, vous ne me verrez plus
jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz : 'Béni soit celui qui vient au
nom du Seigneur !' » Malgré le fait que les hommes de tous les âges aient rejeté
les prophètes de Dieu, — qu’ils soient Juifs, Egyptiens, Babyloniens, Grecs,
Romains, et Français — Dieu a préparé notre salut et est prêt à nous rassembler
sous ses ailes maintenant ! Le point central de ce texte de l’Evangile, c’est
que Jésus allait accomplir sa mission malgré Hérode, malgré les pharisiens,
malgré Jérusalem. Voilà notre grande confiance et espoir !
Lorsque les pharisiens ont dit à Jésus de s’en aller parce
qu’Hérode voulait le faire mourir, Jésus a répondu, « Allez dire à ce renard :
'Voici, je chasse les démons et je fais des guérisons aujourd'hui et demain, et
le troisième jour j'aurai fini. Mais il faut que je poursuive ma route aujourd'hui,
demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu'un prophète meure ailleurs
qu'à Jérusalem.' »
Jésus n’est pas mort parce que les hommes ont voulu le tuer.
Il est mort parce qu’il est le Bon Berger qui a donné sa vie pour ses brebis. « Le Père m'aime, parce que je donne ma vie
pour la reprendre ensuite. Personne ne me l'enlève, mais je la donne de
moi-même. J'ai le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre. Tel
est l'ordre que j'ai reçu de mon Père. » Jn 10.17-18. C’est pour cela que
Jésus ignore la menace d’Hérode et se rend à Jérusalem. Car c’est là qu’il doit
mourir.
A Jérusalem, au troisième jour, Jésus achèvera son but. Il
s’agit de sa résurrection le troisième jour. C’est par sa mort et sa
résurrection qu’il accomplirait sa mission et rassemblerait son peuple sous ses
ailes. Le déluge ou le grand incendie qui vient sur le monde entier, c’est la
mort et le jugement de Dieu. Etant mort à notre place, Jésus nous donne la
promesse de vivre de nouveau. Il nous invite à nous réfugier sous ses ailes.
Là, joints à lui par la foi et par le baptême, nous avons la promesse que nous
ressusciterons des morts comme lui.
Comment nous cachons-nous sous les ailes de Jésus ? « Je vous
le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le temps où vous direz :
'Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !' » Lorsque nous confessons que
Jésus est le Messie et vivons selon sa parole, nous avons trouvé refuge sous
ses ailes et avons le salut qu’il apporte. Le jour que nous appelons Dimanche
des Rameaux, Jésus est entré dans la ville de Jérusalem et la foule ravie
criait, « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Ces gens ont reconnu
que Jésus était le Messie, le Sauveur qu’ils attendaient. Et leur confession ce
jour-là demeure : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Toute fois qu’une personne reconnait Jésus et fait cette
confession-là, elle entre sous la protection des ailes de Jésus. Ainsi Paul
dit-il, « Si tu reconnais publiquement de
ta bouche que Jésus est le Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a
ressuscité, tu seras sauvé. En effet, c'est avec le cœur que l'on croit et
parvient à la justice, et c'est avec la bouche que l'on affirme une conviction
et parvient au salut. » Rm 10.9-10. C’est justement cela l’Evangile ou la
Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Alors même que nous n’avons pas toujours voulu
recevoir Jésus, lui, a toujours voulu nous sauver, et nous lance toujours son
appel à venir auprès de lui pour quiconque
a des oreilles pour écouter.
Voilà un point de la doctrine chrétienne d’une extrême
importance : si l’on est sauvé, c’est l’œuvre de Dieu ; si l’on est condamné,
c’est notre propre faute. Sans Jésus, nous ne ressusciterons pas des
morts ; sans Jésus, nous ne verrons pas Dieu ; mais sous la protection de
ses ailes, nous hériterons de la vie éternelle !
Jésus dit, « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes
et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler
tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes. » Que nous
répondions donc, « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Que la paix de Dieu qui
dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ,
pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur
David Maffett
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