lundi 25 mars 2013

Sermon du dimanche 24 Mars 2013


Dimanche des Rameaux

Priez pour ne pas céder à la tentation

Luc 22.39-46
Il sortit et se rendit comme d’habitude au mont des Oliviers. Ses disciples le suivirent. Lorsqu’il fut arrivé à cet endroit, il leur dit : « Priez pour ne pas céder à la tentation. » Puis il s’éloigna d’eux à la distance d’environ un jet de pierre, se mit à genoux et pria en disant : « Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne. »
 [Alors un ange lui apparut du ciel pour le fortifier. Saisi d’angoisse, Jésus priait avec plus d’insistance, et sa sueur devint comme des caillots de sang qui tombaient par terre.] Après avoir prié, il se releva et vint vers les disciples, qu’il trouva endormis de tristesse. Alors il leur dit : « Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez pour ne pas céder à la tentation. »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.
Priez pour ne pas céder à la tentation. Luc commence et termine ce récit de la prière de Jésus à Gethsémané par cet avertissement de Jésus. Ainsi s’appuie-t-il sur cette parole. Luc voudrait s’assurer que nous avons compris Jésus, car cet avertissement, bien qu’il ait l’air facile, est très important.
Priez pour ne pas céder à la tentation. Voilà un sujet qui remonte à l’époque de Caïn, lorsque Dieu lui a dit : « Certainement, si tu agis bien, tu te relèveras. Si en revanche tu agis mal, le péché est couché à la porte et ses désirs se portent vers toi, mais c’est à toi de dominer sur lui. »
Pour comprendre la signification de cette parole de Jésus et pourquoi son avertissement est si important, nous n’avons qu’à réfléchir à ce qui s’est passé sur le mont des Oliviers. Là, dans le jardin de Gethsémané, Satan ne se ménage pas et lance son dernier effort à faire tomber Jésus. Il reprend la tentation qu’il avait commencée après le baptême de Jésus mais qu’il avait abandonnée jusqu’à un moment favorable. Voilà le moment favorable !
C’est parce que Jésus est au point décisif de son œuvre : la crucifixion. Il sait très bien ce qui l’attend prochainement : qu’il doit subir la torture, porter le péché du monde entier et la colère de Dieu, et puis aussi qu’il doit mourir cloué sur une croix. En même temps, il sait que Satan est entré dans Judas, et que Judas est en train de le trahir et de le livrer aux autorités. Judas arrivera dans peu de temps avec les soldats pour l’arrêter. Puis la torture commencera.
Et le comble, c’est que Satan a réclamé les disciples, pour les passer au crible comme le blé. Il veut les accuser et les mettre à l’épreuve comme il l’a fait avec Job. En effet, tous les disciples abandonneront Jésus et prendront la fuite. Pierre niera le connaître au point de lancer des malédictions.
Vous voyez donc pourquoi Jésus avait besoin de prier, et ses amis aussi ! Satan voulait de nouveau tenter Jésus pour qu’il abandonne le plan de Dieu pour suivre quelque autre chemin. C’était une une sorte de répétition de la scène du jardin d’Eden. Là il a menti à Adam et Eve et leur a dit : « Vous ne mourrez absolument pas, mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu : vous connaîtrez le bien et le mal. » Gn 3.4-5. Maintenant, à Jésus, le second Adam il dit en effet : « Ecoute, tu n’as pas besoin de te laisser humilier et tuer par ces Romains. Il y a une meilleure façon de t’y prendre. Pourquoi voudrais-tu souffrir et mourir pour tous ces gens ingrats, comme ces belles-aux-bois-dormants que tu appelles disciples ? »
Ce moment de prière pour ne pas céder à la tentation n’a pas été une petite affaire. C’était un moment de vraie tentation et de vraie angoisse. Alors un ange lui apparut du ciel pour le fortifier. Saisi d’angoisse, Jésus priait avec plus d’insistance, et sa sueur devint comme des caillots de sang qui tombaient par terre. Du coup, dans cette angoisse, Jésus s’est confié à son Père en disant : « Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne. »
Cette lutte en prière a dû être pour Jésus un des moments les plus intenses de sa passion. Il aurait bien voulu que Dieu éloigne de lui les souffrances qui l’attendaient. Mais ce désir aurait remis en question tout le ministère de Jésus et l’Evangile. Car Jésus était le nouvel Adam et le destin de toute la race humaine restait sur lui. Il devait réaliser ce que le premier Adam n’a pas réussi faire, se confier en Dieu. Il devait défaire tout le mal qu’Adam avait fait.
Par ce temps de prière, Jésus a supporté la tentation et a, de nouveau, écrasé Satan ! Il était en paix avec sa mission. Il n’y a plus de tentation ni de question sur ce qu’il devait faire. Jésus s’est montré le Serviteur fidèle et obéissant, se soumettant même à la mort sur une croix. La bataille a été gagnée.
Après ce temps intense et critique de prière, Jésus vient trouver les disciples endormis. Je ne peu pas m’imaginer qu’il leur ait doucement demandé pourquoi ils dormaient. J’imagine plutôt une réaction d’alarme : « Insensés ! Que faites-vous en dormant ? Ignorez-vous ce que Satan cherche à vous faire ? Réveillez-vous et priez Dieu de vous secourir pour que Satan ne vous dévore pas. » Malheureusement, comme ils n’avaient rien compris lorsque Jésus leur avait prédit ses souffrances, maintenant ils n’en savaient pas plus.
Priez pour ne pas céder à la tentation. A Gethsémané, les disciples ont échoué. Ils ont dormi au lieu de prier et ont ainsi cédé à la tentation. Tout craintifs, ils ont abandonné Jésus, et Pierre l’a renié en public. Mais il ne faut pas nous moquer d’eux, car leur peur et leur échec reflètent les nôtres.
Nous sommes souvent aussi faibles qu’ils l’ont été. Jésus a dit que « celui qui m’aura renié devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu » (Lc 12.9). Mais nous aussi, de temps à autres, de peur ou de honte, nous n’arrivons pas à confesser Jésus devant les autres. Parfois, nous faisons les choses que Dieu nous a interdites, telles que des paroles ou actions méchantes envers notre épouse, nos enfants, ou nos parents. Et parfois, nous ne faisons pas ce que Dieu veut que nous fassions, telles que des paroles ou actions bonnes envers notre épouse, nos enfants, ou nos parents.
Le problème — du moins en partie — c’est que nous oublions ou ignorons volontairement la gravité du péché et donc de la tentation au péché. Nous oublions ou rejetons la parole qui dit que celui qui pèche, mourra (Ez 18.4) ; que si notre justice ne dépasse pas celle des maitres de la loi est des pharisiens, nous n’entrerons pas dans le royaume des cieux (Mt 5.20) ; ou que si nous ne croyons pas que Jésus est le Christ, nous mourons dans nos péchés (Jn 8.24). Le péché entraîne la condamnation de Dieu. Et dans ce cas-là, la mort n’est pas simplement la fin de cette vie ; elle est le début de l’éternité en enfer avec le diable.
C’est pourquoi Jésus nous donne des avertissements choquants comme ceci : « Si ta main ou ton pied te poussent à mal agir, coupe-les et jette-les loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot que d’avoir deux pieds ou deux mains et d’être jeté dans le feu éternel. » (Mt 18.8).
Tout cela donne la raison pour laquelle Jésus a dû mourir à notre place. Nous sommes soit incapables, soit peu disposés à résister à la tentation comme il l’a fait. Nous sommes trop faibles, ruinés par le péché. Mais lorsque Jésus a crié sur la croix, « Tout est accompli », il a payé notre péché, surtout celui de céder à la tentation, et a mis fin au jugement de Dieu. Ni l’échec des disciples ni le nôtre n’ont pas empêché Jésus d’accomplir sa mission.
En conséquence, par la foi, nous sommes maintenant revêtus de la justice de Jésus et n’avons plus à nous en faire pour nos anciennes fautes. Nous sommes pardonnés et libérés ! Nous voyons clairement que Jésus nous aime, que Dieu nous aime.
Mais attention ! La recommandation de Jésus de prier pour ne pas céder à la tentation est toujours nécessaire. Car n’ayant rien à payer pour nos péchés, le diable aime nous pousser à prendre à la légère le péché et la tentation. Et si nous faisons cela, nous pouvons perdre la foi. La parole nous en avertit : « En effet, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une terrible attente du jugement et l’ardeur du feu qui dévorera les adversaires de Dieu. » (Hé 10.26-27).
Nous pouvons gagner la bataille spirituelle de notre âme, mais seulement si nous restons fermement accrochés à Jésus qui a vaincu pour nous le péché, la mort et le diable. Si nous ne prions pas, n’écoutons pas la parole de Dieu, et ne recevons pas le Sacrement, nous deviendrons facilement la proie des tentations de Satan. Mais si nous prions, écoutons la parole et recevons le Sacrement, Satan ne pourra rien contre nous. Car Jésus, par l’Esprit qu’il a mis en nous, est notre force et notre victoire. Lui seul peut nous sauver du jugement de Dieu et nous arracher de la puissance du diable. Alors, priez pour ne pas céder à la tentation.
Je termine en vous rappelant les paroles du Petit Catéchisme sur la sixième demande du Notre Père.
Ne nous soumets pas à la tentation.
Quel est le sens de ces paroles ? Dieu ne tente personne ; mais nous lui demandons de nous garder et nous défendre, de peur que le diable, le monde et notre chair ne nous entraînent, par leurs mensonges et par leurs séductions, à l'incrédulité, au désespoir, ou à quelque autre scandale ou vice ; et, si les tentations nous pressent, nous le prions de nous en faire sortir victorieux.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.

 Pasteur David Maffett

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