dimanche 19 septembre 2010

Entretien dialogué du dimanche 12 septembre 2010

Culte de Rentrée Gn 2.5-15

Chants proposés :

Père éternel et bon, LlS 13 : 1-3

O douce Providence LlS 24 : 1-5

Chaque matin, je répète, LlS 276 : 1-5

Ô Jésus, notre divin Roi, LlS 166 : 1-3

5 « Lorsque l’Eternel Dieu fit la terre et le ciel, il n’y avait encore aucun arbuste des champs sur la terre et aucune herbe des champs ne poussait encore,

car l’Eternel Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol.

6 Cependant, une vapeur montait de la terre et arrosait toute la surface du sol.

7 L’Eternel Dieu façonna l’homme de la poussière de la terre. Il insuffla un souffle de vie dans ses narines et l’homme devint un être vivant.

8 L’Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l’est, et il y mit l’homme qu’il avait façonné.

9 L’Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute sorte, agréables à voir et porteurs de fruits bons à manger. Il fit pousser l’arbre de la vie au milieu du jardin, ainsi que l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

10 Un fleuve sortait d’Eden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras.

11 Le nom du premier est Pishon : il entoure tout le pays de Havila où se trouve l’or.

12 L’or de ce pays est pur. On y trouve aussi le bdellium et la pierre d’onyx.

13 Le nom du deuxième fleuve est Guihon : il entoure tout le pays de Cush.

14 Le nom du troisième est le Tigre : il coule à l’est de l’Assyrie. Le quatrième fleuve, c’est l’Euphrate.

15 L’Eternel Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Eden pour qu’il le cultive et le garde. »

(Segond 21, 2007)

Essayez, d’abord, de trouver les réponses par vous-mêmes.

Puis consultez les réponses en deuxième partie.


Chers frères et sœurs en Christ, notre Seigneur !

QUESTIONS

X X X Pour commencer X X X

1. Pourquoi pensez-vous que j’aie choisi cette péricope pour notre culte de Rentrée ?

2. D’où est tiré notre texte ?

3. Ce texte parle-t-il vraiment de la création de l’homme et de la femme ? Est-il question de la femme dans notre texte ?

4. Notre texte ne concerne-t-il alors que les hommes ? Les femmes peuvent-elles faire un tour – commencer à préparer le repas paroissial – en attendant la Prière Générale ?

En ce début de nouvelle année d’activités de la paroisse, je vous propose de réfléchir aux trois questions suivantes :

Que, où et pourquoi

sommes-nous ici ?

X X X 1 X X X

Que sommes-nous ?

« L’Eternel Dieu façonna l’homme de la poussière de la terre. Il insuffla un souffle de vie dans ses narines et l’homme devint un être vivant. » (v. 7)

1. De quoi sommes-nous composés, selon ce verset ?

2. Commençons par notre corps. Je vais demander à notre Universitaire, experte en biologie, Mme …, de nous dire ce que lui inspire – du point de vue biologique – cette phrase : « L’homme est façonné de la poussière de la terre. »

3. Cela est souligné aussi par le nom que Dieu donne à l’homme en hébreu : « Adam », de « adamah », le sol. « Adam » ou « homme » signifie en hébreu « le terreux », celui qui est fait de terre.

N’y a-t-il pas quelque chose qui nous le prouve, sans que nous ayons besoin d’êtres experts en biologie ou chimie organique ?

4. Ce processus de désintégration – la mort du corps – est-il le signe que Dieu a raté son œuvre ?

5. Pourquoi Dieu a-t-il décidé de faire vivre au corps avec la mort le processus contraire à celui de sa création ?

6. Venons-en à « l’âme ». Peut-être qu’on ne peut mieux saisir l’origine divine de l’âme qu’en regardant de près la façon de s’exprimer de notre texte. Vous rappelez-vous des termes de notre texte ?

7. Il faut savoir qu’en hébreu, il n’y a qu’un seul et même mot pour « souffle » et pour « âme ». « Dieu insuffla à l’homme le souffle de vie », son âme.

Qu’est-ce que cela nous révèle de la proximité entre le Créateur et l’être humain, sa créature ?

8. Comparez aussi la différence de procédure d’une part pour créer l’univers et ce qui nous entoure, d’autre part pour créer l’homme !

X X X 2 X X X

Où sommes-nous ?

« L’Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l’est, et il y mit l’homme qu’il avait façonné. » (v. 8)

« L’Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute sorte, agréables à voir et porteurs de fruits bons à manger. […] » (v. 9)

« Un fleuve sortait d’Eden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras : […]

Pishon : il entoure tout le pays de Havila où se trouve l’or […] aussi le bdellium et la pierre d’onyx. […]

Guihon : il entoure tout le pays de Cush. […]

« le Tigre : il coule à l’est de l’Assyrie. […]

« L’Euphrate. » (v. 10-14)

1. Commençons par un peu de géographie.

Si deux des fleuves – « Pishon » et « Guihon » – sont inconnus aujourd’hui, deux autres prennent leur source en Turquie et traversent aujourd’hui tout l’Iraq, l’un passant d’abord par la Syrie.

Quels sont ces deux fleuves ?

2. On ne peut pas situer exactement « le jardin d’Eden », parce que ces fleuves ont changé de tracé au cours des millénaires, même la côte s’est déplacée, aussi parce que le Déluge a passé par là et a pas mal chamboulé la géographie.

N’empêche, la mention du « Tigre » et de « l’Euphrate » situe « le jardin d’Eden » au Moyen-Orient, quelque part entre l’Arménie et le Golfe Persique.

Qu’est-ce que cela nous apprend ?

3. Quand Dieu a chassé Adam et Eve du « jardin d’Eden », il posta « les chérubins » à son entrée pour empêcher les humains d’y retourner (Gn 3.24). Puis le Déluge l’a fait disparaître.

Mais si nos conditions de vie ne sont plus paradisiaques, le cadre que Dieu a donné à notre existence remonte à la création du « jardin d’Eden ».

Quel est le premier bienfait cité par notre texte de l’environnement dans lequel le divin Créateur nous a placés ?

4. En effet, et c’est un signe de l’amour que Dieu nous porte. Il veut nous voir heureux.

Ce n’est qu’en second lieu qu’il parle de l’utilité de la végétation pour notre alimentation.

Mais là aussi, il joint l’agréable à l’utile, le plaisir au besoin. Comment cela ?

5. C’est l’expérience que nous ferons de nouveau, tout à l’heure, au repas paroissial.

L’environnement dans lequel notre Créateur nous a placés n’est pas seulement beau et ses denrées bonnes à manger. Dieu nous y a encore déposé d’autres biens mentionnés dans notre texte. Lesquels ?

6. Un dernière chose – d’un tout autre ordre – fait encore partie de l’environnement au « jardin d’Eden ». C’est quoi ?

7. Savez-vous quelles étaient leurs fonctions ?

8. Cela a-t-il encore quelque importance pour nous aujourd’hui ?

X X X 3 X X X

Pourquoi sommes-nous ici ?

« Lorsque l’Eternel Dieu fit la terre et le ciel, il n’y avait encore aucun arbuste […] et aucune herbe […], car […] il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol. » (v. 5)

« L’Eternel Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Eden pour qu’il le cultive et le garde. » (v. 15)

1. Est-ce que Dieu ne confie à Adam et à Eve qu’un seul rôle, qu’une seule tâche, et ceci dans le domaine matériel : « cultiver le sol » et « garder le jardin d’Eden » ?

2. Cette responsabilité – « cultiver » et « garder » la nature – ne s’appliquait-elle qu’à la vie au « jardin d’Eden », ou l’avons-nous toujours ?

3. Et quels sentiments cela éveille-t-il en vous ? Que pensez-vous de la façon dont cela se fait ?

4. Mais « cultivons »-nous réellement « le sol » ? Combien d’entre nous ont du sol à cultiver, ici, en banlieue parisienne ?

X X X Pour conclure X X X

1. Nous célébrons aujourd’hui le « Culte de la Rentrée ». Nous aurons, cet après-midi, notre assemblée paroissiale pour mettre en place les activités de cette nouvelle année scolaire.

Notre texte a-t-il aussi quelque chose à nous dire en cela ?

REPONSES AUX QUESTIONS

X X X Pour commencer X X X

1. Pour trois raisons :

a. la première, c’est qu’elle était prévue pour ce 15ème dimanche après la Trinité,

b. la seconde : c’est la seule des péricopes de ce jour que je n’ai pas traitée dernièrement,

c. et enfin : Comme un culte de rentrée est un nouveau commencement, autant commencer par un texte qui nous parle du commencement de toutes choses.

2. De ce qu’on appelle « le deuxième récit de la Création ».

a. Dans le 1er chapitre de la Genèse et les 4 premiers versets du 2ème chapitre, Dieu a met en scène l’ordre dans lequel il a créé le monde en six jours, récit qui culmine dans la création de « l’homme et de la femme » (Gn 1.27).

b. Dans le 2ème chapitre de la Genèse, il reprend la création de l’homme et de la femme en détail.

3. Non, dans les premiers versets il n’est pas encore question de la femme. C’est avec le verset 18 que nous apprenons comment Dieu a créé la femme et institué le mariage comme première de toutes les institutions divines.

4. Non seulement, Mesdames, vous pouvez rester, mais ce texte s’adresse aussi à vous.

a. Même s’il ne parlait que des hommes, ce serait « écrit pour votre instruction » aussi (Rm 15.4), comme vous restez aussi tous quand un texte parle par exemple du ministère pastoral.

b. Mais rassurez-vous, notre texte parle aussi de vous. Rappelez-vous :

i. A la fin du premier récit, « Dieu les bénit » tous les deux et s’adresse aux deux en ces termes : « Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la terre et soumettez-la ! » (Gn 1.28)

ii. Et voilà comment Dieu donne la raison pour la création de la femme : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je lui ferai une aide qui soit son vis-à-vis » ou « qui lui corresponde » ou « semblable à lui » (Gn 2.18)

Si, dans le détail, les fonctions de l’un et de l’autre peuvent être différentes, pour l’essentiel hommes et femmes se trouvent dans la même situation et œuvrent ensemble vers les mêmes buts, comme nous le verrons dans la suite.

X X X 1 X X X

Que sommes-nous ?

1. Ce récit indique que notre corps est fait « de la poussière de la terre », et qu’à ce corps « Dieu a insufflé un souffle de vie », l’âme.

2. Les analyses biologiques montrent que tous les éléments chimiques qui composent le corps humain se trouvent effectivement dans la nature. L’être humain a effectivement un corps qui vient « de la terre ».

3. Nous savons qu’après la mort nos corps se décomposent et, avec le temps, finissent par se dissoudre dans la terre.

4. Non, bien au contraire, c’est Dieu qui, dans sa sainteté, a décrété : « Tu retournes à la terre, puisque c’est d’elle que tu as été tiré. Oui, tu es poussière et tu retourneras à la poussière. » (Gn 3.19)

5. Parce que c’était là ce qu’il avait menacé de faire si l’homme allait pécher, allait contrevenir à son interdiction de « manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ». A cette occasion, Dieu avait dit : « Le jour où tu en mangeras, tu mourras », tu deviendras mortel, le processus de la création s’inversera : les éléments du corps rejoindront les éléments de la terre.

6. « L’Eternel Dieu […] insuffla un souffle de vie dans ses narines et l’homme devint un être vivant. »

7. Deux choses au moins :

a. Notre âme est quelque chose qui ne vient pas du sol, comme le corps, mais directement de Dieu qui l’a « insufflée ».

b. Cela rappelle l’expression employée dans le premier récit de la Création : « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu. Il créa l’homme et la femme. » (Gn 1.27). Les deux sont créés « à l’image de Dieu ».

8. Pour l’univers, « Dieu dit » et sa parole créatrice s’accomplit. Exemple : « Dieu dit : "Qu’il y ait de la lumière !" et il y eut de la lumière. » (Gn 1.3)

Pour créer l’homme, il mit « la main à la pâte ». Bien sûr, « Dieu est Esprit » (Jn 4.24) et n’a pas de mains. N’empêche qu’il est dit qu’il « façonna » le corps, puis il lui « insuffla l’âme ». Autant de détails qui montrent tout le soin particulier qu’il a mis à nous créer et à nous donner, venant de lui, son « souffle », notre « âme », ce qui nous distingue du monde animal.

X X X 2 X X X

Où sommes-nous ?

1. « Le Tigre » et « l’Euphrate ».

2. Nous le savions, mais cela le confirme : les récits de la Bible ne sont pas des mythes ; ils parlent de la réalité de ce monde, de l’intervention et de l’action de Dieu sur terre.

3. La beauté de la création, de la nature. « L’Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute sorte, agréables à voir » (v. 9).

4. Manger et boire auraient pu être tout simplement des actes nécessaires et utiles, sans plus ; mais non, Dieu veut aussi que nous ayons du plaisir à nous nourrir et à boire : « les fruits » de sa création sont aussi « bons à manger » (v. 9), nous apportent du plaisir.

5. Les minéraux, y compris ceux du luxe comme l’or (v. 11-12). Le Seigneur a donc aussi pensé aux matériaux divers dont nous avons besoin pour organiser notre séjour sur terre, y compris pour l’embellir.

6. « Dieu fit pousser l’arbre de la vie au milieu du jardin, ainsi que l’arbre de la connaissance du bien et du mal. » (v. 9)

7. En mangeant du fruit de « l’arbre de la vie », ils étaient et restaient immortels. Non pas que cet arbre était « magique », mais son rôle était sacramentel : il exigeait la foi d’Adam et d’Eve.

Ils ne devaient, par contre, pas toucher à « l’arbre de la connaissance du bien et du mal », montrant par leur obéissance qu’ils reconnaissaient que ce que Dieu interdit est mal.

8. Oui et non.

a. Non, car ces deux arbres n’existent plus pour nous.

b. Oui, car par analogie, nous avons l’Evangile et la Loi :

· L’Evangile (la Bonne Nouvelle de notre salut en Jésus-Christ) présent dans la Parole et les sacrements, « l’Evangile, puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Rm 1.16)

· Et la Loi dans laquelle nous reconnaissons les repères et critères divins de ce qui est bon ou mauvais au niveau des pensées, des paroles et des actes.

X X X 3 X X X

Pourquoi sommes-nous ici ?

1. De nouveau : Oui et non.

a. Non, car « garder le jardin d’Eden » consistait à garder les commandements de Dieu, à avoir foi en ses préceptes et à les respecter avec confiance. Lorsqu’ils perdirent cette foi et confiance en Dieu, ils perdirent aussi « le jardin d’Eden ».

b. Oui, si on pense à des travaux.

Comme il n’y avait pas de péché au « jardin d’Eden », il n’y avait pas de culte avec confession des péchés et absolution. Le culte consistait à louer Dieu pour le cadre merveilleux dans lequel ils vivaient. Il n’y avait donc pas de travail missionnaire, puisqu’il n’y avait personne à convertir.

Ceci explique pourquoi, à ce moment-là, dans la pratique, ils se consacraient entièrement à « cultiver le sol » et à « le garder ».

2. Bien entendu que nous l’avons toujours. Que ce soient les lois mosaïques pour le peuple d’Israël, ou les Dix Commandements, ou les exhortations des apôtres dans le Nouveau Testament, tout nous indique que Dieu attend toujours de nous que nous nous mettions au travail dans cette vie, et que nous le fassions en respectant la création dans laquelle il nous a placés.

3. Ben … nous sommes maintenant pécheurs dans un monde marqué et bouleversé par le péché. Comme dans tous les domaines de la vie, nous ne pouvons aborder cette responsabilité qu’avec repentance et foi :

a. avec repentance, parce que nous ne sommes pas non plus parfaits dans ce domaine ;

b. avec foi dans le pardon du Christ, parce qu’il a aussi payé pour cette carence.

c. Mais « l’amour du Christ nous presse » (2 Co 5.14) aussi à vouloir nous amender, nous améliorer, aussi dans ce domaine-là.

4. La loi de la pesanteur fait que nous sommes tous plaqués au sol (même les avions doivent se poser au bout de quelque temps !). Même si je travaille à l’antenne télé au sommet de la Tour Eiffel, au dernier étage de la Tour Montparnasse ou de la plus haute tour de la Défense, je ne peux me passer du sol, de la nature, et des conditions nécessaires à l’entretien du sol et de la vie : l’air, l’eau, etc.

L’humanité doit, collégialement – mais aussi chacun de nous individuellement à son niveau – vivre et travailler avec cette idée en tête : gérer la terre et le monde en les préservant, les « gardant ».

X X X Pour conclure X X X

1. On pourrait en tirer les leçons suivantes :

a. Nous alimenter tout au long de cette année à « l’arbre de vie » qu’est notre Seigneur Jésus-Christ.

b. Nous alimenter « abondamment » (Col 3.16) là où le Seigneur nous offre les « bons et agréables fruits » de son rachat : dans les cultes et les études bibliques, à l’instruction catéchétique

c. Prendre au sérieux les indications de « l’arbre de la connaissance du bien et du mal » qu’est pour nous la Loi de Dieu avec ses Dix Commandements.

d. Gérer les affaires de la paroisse « comme de bons intendants des diverses grâces de Dieu » (1 P 4.10).

e. Conscients que tout nous vient de Dieu, mettre notre énergie, nos dons et nos talents au service de son Eglise pour le salut de beaucoup et la gloire de son saint nom !

Amen.

Jean Thiébaut Haessig


Aucun commentaire: