dimanche 3 octobre 2010

Mariage et baptême - samedi 2 octobre 2010

Texte : 1 Ch 17.27

Bénédiction Nuptiale de Marc et Hafy

Baptême d’Ilona

Chants :

Regarde tes enfants LlS 5 : 1-3

Bénédiction nuptiale

Sur ces époux, du haut du ciel LlS 341 : 1-2

Baptême

Nous t’amenons cet enfant LlS 154 : 1+3+6

Par la puissance du Baptême LlS 157 : 1+2+4+6

« Veuille donc bénir la famille de ton serviteur

afin qu’elle subsiste éternellement devant toi,

car ce que tu bénis, Eternel,

est béni pour l’éternité ! »

(Segond 21, 2007)

Chère assemblée en fête,

et plus particulièrement vous, chers Marc et Hafy,

qui venez chercher

la bénédiction de Dieu sur votre union

et celle du Baptême pour Ilona

Deux occasions exceptionnelles nous réunissent aujourd’hui dans la Maison du Seigneur, deux occasions extrêmement importantes dans vos vies, mais tout aussi importantes aux yeux de Dieu : votre union conjugale et le Baptême d’Ilona.

Dieu souligne avec force l’importance qu’il donne à l’une et à l’autre. La première – l’union conjugale – c’est la toute première institution qu’il a établie sur terre, et ce dès le 6ème jour de la création. Quant à l’autre – le Baptême – c’est l’un des deux sacrements que son Fils a institués à la fin de son ministère visible sur terre.

Vous avez souhaité cette double cérémonie parce que vous savez que Dieu a promis sa bénédiction au mariage et au Baptême. Votre attitude est la même que celle de David dans notre texte. Comme lui, vous priez Dieu : « Veuille donc bénir la famille de ton serviteur, » la famille et chacun de ses membres !

Le mot « bénir » vient du latin « benedicere », dire du bien, annoncer de la part de Dieu du bien à quelqu’un. Et quand Dieu fait annoncer du bien à quelqu’un, quand il lie sa bénédiction à une institution comme l’état du mariage ou à un sacrement comme le Baptême, ce ne sont pas des paroles creuses.

Comme le confesse David avec une assurance qui ne connaît aucun doute : « Ce que tu bénis, Eternel, est béni pour l’éternité ! »

Nous allons donc brièvement nous rappeler les bénédictions que Dieu a liées au mariage et au Baptême. Mais contrairement à l’ordre de ce culte, nous allons commencer par le Baptême, puis parler de l’état du mariage.

X X X 1 X X X

Les bénédictions que Dieu a liées au

Baptême

Quand Jésus a institué le sacrement du Baptême, il a dit : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les […] et enseignez-leur […] » (Mt 28.19)

Jésus envoie son Eglise dans « toutes les nations » pour y faire « des disciples » par le Baptême et l’enseignement. Jésus a institué le saint Baptême pour nous arracher à la mort à laquelle notre état pécheur nous a voués, et pour nous hisser dans son Royaume de grâce et de vie.

Le but du Baptême, comme l’écrit l’apôtre Pierre, est de nous « sauver » (1 P 3.21), de nous arracher à la damnation éternelle que nous attire notre état pécheur.

Voilà, pour résumer, la bénédiction que Dieu a liée au Baptême.

Bien entendu, cela suscite quelques questions. Par exemple :

Comment se peut-il que le Dieu Trois-fois-Saint accepte des pécheurs comme nous auprès de lui ?

« Comment l’eau peut-elle opérer de si grandes choses, » surtout dans un bébé qui n’est pas conscient de ce qui se passe ?

Comment peut-on appliquer la parole de David – « Ce que tu bénis, Eternel, est béni pour l’éternité ! » – au Baptême quand on voit tant de baptisés tourner plus tard le dos à Jésus-Christ. Sont-ils quand même « éternellement bénis » parce qu’ils ont été baptisés dans le passé ?

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Comment se peut-il que le Dieu Trois-fois-Saint accepte des pécheurs par le Baptême ?

C’est encore l’apôtre Pierre qui nous donne la réponse, cette fois-ci dans sa prédication de Pentecôte à Jérusalem. Il appelle ses auditeurs à se repentir et à se faire baptiser dans un but bien précis : « pour » obtenir « le pardon de leurs péchés » (Ac 2.38).

Dans le Baptême Dieu nous offre le pardon de nos péchés. Bien entendu, pas comme ceci, en claquant des doigts, mais le pardon des péchés obtenu pour nous de haute lutte par son Fils sur la croix.

C’est l’apôtre Paul qui en parle beaucoup. Il écrit par exemple : « C’est dans la mort de Jésus-Christ que nous avons été baptisés » (Rm 6.3). Dans le Baptême Dieu déverse sur nous les fruits du sacrifice expiatoire de Jésus. Par le Baptême Dieu nous communique les bienfaits de la mort et de la résurrection de son Fils.

Ailleurs il écrit qu’ainsi « nous avons revêtu Christ » (Ga 3.27). Dans le Baptême, Dieu nous recouvre de la justice, de la sainteté de son Fils. Voilà pourquoi il nous est possible de vivre dans sa communion : notre péché est recouvert par la justice du Christ.

X X X

Dans son Petit Catéchisme (1529), Martin Luther a posé une question qu’il savait que les gens se posaient : « Comment l’eau peut-elle opérer de si grandes choses, » surtout dans le cas d’un bébé qui n’est pas conscient de ce qui se passe ?

Dans sa réponse, Luther cite ce que l’apôtre Paul écrit à son collaborateur Tite : « Dieu nous a sauvés […] conformément à sa compassion, à travers le bain de la nouvelle naissance et le renouvellement du Saint-Esprit qu’il a déversé avec abondance sur nous par Jésus-Christ, notre Sauveur. » (Tt 3.5-6)

A travers le Baptême c’est Dieu le Saint-Esprit lui-même qui renouvelle l’esprit du baptisé, c’est le Saint-Esprit qui lui fait vivre une « nouvelle naissance », le fait naître à la vie spirituelle de la foi en Jésus-Christ.

Nous sommes là face à un « mystère » – comme Paul l’appelle (1 Co 4.1) – mais à un merveilleux « mystère » ! – celui de notre sauvetage pour l’éternité ! celui de notre réception dans la divine Alliance de grâce et de vie du Baptême !

Ce miracle, le Saint-Esprit n’a pas plus de problèmes à l’opérer dans un bébé que dans un adulte. Pas plus qu’un mort physique ne peut se réveiller lui-même à la vie, l’adulte incroyant ne peut se réveiller lui-même de la mort spirituelle à la vie spirituelle. Dans les deux cas – des bébés comme des adultes – c’est le Saint-Esprit qui produit la foi. Jésus lui-même a dit que « ces petits » peuvent être amenés à « croire en lui » (Jn 3.6).

X X X

Mais David affirme dans notre texte : « Ce que tu bénis, Eternel, est béni pour l’éternité ! » Comment peut-on appliquer cette parole de David au Baptême quand on voit tant de baptisés tourner plus tard le dos à Jésus-Christ. Sont-ils quand même « éternellement bénis » parce qu’ils ont été baptisés dans le passé ?

Réfléchissons un instant ! Pour notre consolation, cette vérité de la bénédiction éternelle s’applique effectivement à notre Baptême. Dieu n’a qu’une parole. Et les clauses de son Alliance du Baptême indiquent : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé ! » (Mc 16.16) Les baptisés qui, nourris par « l’enseignement » (Mt 28.20) constant de son Evangile, mènent une vie de repentance et de foi en Jésus-Christ, demeurent « revêtus » de Christ, donc pardonnés, donc sauvés, donc « éternellement bénis ».

Tu peux tomber dans le péché – c’est malheureux à dire, mais tu tomberas inéluctablement dans des péchés au cours de ton existence – mais si tu t’en repens et invoques le sacrifice expiatoire que Jésus a offert pour toi, pour l’amour de son Fils, Dieu te maintient dans son Alliance de grâce éternelle.

Il est vrai que la seconde clause du contrat divin dit : « […] mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Mc 16.16)

Celui qui veut se passer du Christ, celui qui ne s’appuie plus sur l’œuvre du Christ, rompt l’Alliance du Baptême. Les bénédictions éternelles ne s’appliquent plus à lui.

Mais s’il se repent et revient avec foi à Jésus-Christ, les clauses de son Baptême s’appliquent de nouveau, car de son côté, Dieu reste fidèle a ses clauses, et ceci pour l’éternité.

Ne l’oublions jamais, si nous devions nous être laissé éloigner de l’alliance du Baptême : le souhait le plus vif de Dieu est de pouvoir de nouveau nous faire bénéficier de sa grâce, de cette grâce et de cette vie éternelle que Jésus-Christ nous a obtenues sur la croix.

Ne l’oublions pas, et n’oublions pas de prier pour ceux qui ont rompu cette alliance. Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir !

Marc et Hafy, venons-en maintenant au second point.

X X X 2 X X X

Les bénédictions que Dieu a liées à l’état conjugal

sont-elles du même ordre ? Dans quelle mesure puis-je appliquer au mariage cette affirmation de David : « Ce que tu bénis, Eternel, est béni pour l’éternité ! »

Ce qui frappe dans le récit de la création, c’est que lorsque Dieu créa le premier couple il est précisé : « Il les créa » – mot à mot dans l’hébreu – « mâle et femelle », autrement dit de façon à se compléter sur le plan affectif et sexuel. Puis « Dieu constata que c’était très bon. » (Gn 27+31)

L’épanouissement intime du couple marié entre tout à fait dans la vision de Dieu, c’est même un but très clair de son institution du mariage.

Mais ce n’est pas le seul. Dieu donne encore une autre raison à la création de la femme à côté de l’homme : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je lui ferai une aide qui soit son vis-à-vis », « qui lui corresponde » (Gn 2.10) Ce sont les deux pièces d’un seul et même puzzle. Aussi Jésus précise-t-il : « Les deux ne feront qu’un, » mot-à-mot : « qu’une seule chair » (Mt 19.5), qu’un seul ensemble ou tandem ou unité.

Et ceci dans tous les domaines de la vie – ou pour reprendre les mots mêmes que Dieu utilise dans le récit de la création – pour « devenir nombreux, remplir la terre et la soumettre » (Gn 1.28).

« La soumettre » … Ainsi, ils doivent maîtriser la vie ensemble, en se concertant, en agissant de concert.

Sans doute répartiront-ils les tâches entre eux, mais la vie conjugale est un duo où les deux voix doivent chanter harmonieusement l’une avec l’autre.

Oh ! il y aura des couacs, des fausses notes ! Il y en a sans doute déjà eu depuis votre mariage civil. Il y en a dans tous les couples. Dans ce cas, on s’arrête, on reconnaît ses torts, on demande pardon, on corrige et on reprend.

La vie de repentance et de foi des baptisés, ça s’exerce aussi dans le domaine du couple. Aucun domaine de la vie n’en est exclu. Il n’y a pas les domaines où je me comporte en chrétien, et d’autres où je fais le contraire.

La bénédiction qui repose sur les baptisés repentants et croyants repose aussi sur nous dans notre dimension conjugale.

Mais il y a autre chose encore. Il est frappant de voir que dès que Dieu eut créé le premier couple, Adam et Eve, il les a tout de suite « béni » (Gn 1.28).

Il ne nous lance pas dans le mariage en nous tournant le dos et en nous disant : « Et maintenant débrouillez-vous ! Ce n’est plus mon affaire ! »

Au contraire, c’est toujours son affaire. C’est son institution, la première qu’il ait établie sur terre. Il ne fait rien au hasard. Il savait que c’était ainsi qu’allaient s’épanouir homme et femme, que c’est ainsi qu’ils allaient mieux pouvoir maîtriser les défis de la vie que si chacun s’y coltinait tout seul dans son coin.

« Dieu les bénit » et, depuis, Dieu lie sa bénédiction à son institution du mariage dans le monde. Dieu nous bénit dans le mariage, c.à.d. il promet de nous faire du bien dans le mariage.

Bien entendu, comme l’alliance de grâce du Baptême, l’alliance du mariage comporte des engagements. Nous en avons parlé et les entendrons tout à l’heure dans la liturgie du mariage. Si certaines unions conjugales ne semblent pas profiter de la bénédiction de Dieu, ce n’est pas que Dieu les ait oubliés, ce n’est même pas parce que les mariés seraient incroyants – Dieu a lié sa bénédiction à tous les mariés, le mariage est une institution divine de la vie civile – non, c’est tout simplement, pour résumer, que les contractants n’ont pas tenu leurs engagements.

Il est vrai que pour nous, depuis la chute dans le péché, c’est plus compliqué d’éviter les écueils de la vie conjugale que pour Adam et Eve au Jardin d’Eden.

Raison de plus de se rappeler que ça ne peut fonctionner que si on s’efforce de se compléter l’un l’autre, de s’adapter l’un à l’autre comme deux « vis-à-vis », comme deux personnes complémentaires d’une même unité.

C’est ainsi que même des couples incroyants peuvent bénéficier de la bénédiction de Dieu dans l’état du mariage.

Si, en plus, vous puisez vos forces dans l’Alliance de grâce du Baptême pour mieux vous adapter l’un à l’autre, pour surmonter les moments de tension inéluctables, pour faire le bonheur l’un de l’autre et maîtriser ensemble les défis de la vie, ce sera là un atout supplémentaire infiniment précieux.

Vous traverserez alors cette vie ensemble comme « étrangers et voyageurs sur la terre » (Hé 11.13 ; 1 P 2.11) pour être finalement reçus comme « citoyens des cieux » (Ph 3.20) à la Table « des Noces de l’Agneau » dans la félicité éternelle (Ap 19.7-9).

Alors oui, cette parole aura trouvé son accomplissement définitif pour vous : « Ce que tu bénis, Eternel, est béni pour l’éternité ! »

Aussi, que votre prière soit toujours celle de David : « Veuille donc bénir la famille de ton serviteur

afin qu’elle subsiste éternellement devant toi,

car ce que tu bénis, Eternel,

est béni pour l’éternité ! »

Amen.

Jean Thiébaut Haessig

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