vendredi 18 octobre 2013

Sermon du dimanche 13 Octobre 2013

20ème dimanche après la Trinité (C)

Christ et son peuple sont inséparables

Ruth 1.14-17 (Rt 1.1-19a ; 2Ti 2.1-13 ; Luc 17.11-19)
Elles se remirent à pleurer tout haut. Orpa embrassa sa belle-mère, mais Ruth lui resta attachée. Naomi dit à Ruth : « Tu vois, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux ; retourne chez toi comme elle ! » Ruth répondit : « Ne me pousse pas à te laisser, à repartir loin de toi ! Où tu iras j’irai, où tu habiteras j’habiterai ; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu ; où tu mourras je mourrai et j’y serai enterrée. Que l’Eternel me traite avec la plus grande sévérité si autre chose que la mort me sépare de toi ! »

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Le livre de Ruth est une courte histoire de quatre pages dans l’Ancien Testament. Toutefois, étant une vraie histoire de Dieu et de son peuple, il nous apporte une profonde vérité. En particulier, nous voulons examiner la déclaration de Ruth à Naomi : « Ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu. » Nous voulons comprendre que Christ et son peuple sont inséparables. Du coup, si Christ est notre Seigneur, le Corps de Christ est notre peuple.
Ruth a vécu il y a 3000 ans environs à l’époque des juges. Cela a été dans les générations juste après Moïse et Josué, au temps des petits-enfants de ceux qui sont sortis de l’esclavage en Egypte. L’époque des juges n’a pas été un temps heureux. Israël était une confédération peu solide de 12 tribus sans gouvernement central. Il n’y avait pas encore de temple à Jérusalem ni de synagogues à travers le pays. Le livre des juges se termine par cette déclaration : A cette époque-là, il n’y avait pas de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon. Jg 21.25.
Chacun faisait ce qui lui semblait bon. Je pense que nous reconnaissons que lorsque chacun fait ce qui lui semble bon, souvent le désordre et des conflits en résultent. Il semble que la plupart des Israélites se sont détournés du vrai Dieu pour suivre les idoles du pays de Canaan.  En conséquence, les Israélites se faisaient continuellement attraper par leurs ennemis, et avaient besoin d’un juge pour les sauver. Ces juges ont été les héros comme Débora et Gédéon. La situation a dégénéré jusqu’au point où une guerre civile a failli exterminer la tribu de Benjamin. Telle a été l’époque des juges.
Mais de cette époque sombre vient cette histoire encourageante de Ruth, une vraie lumière dans l’obscurité. La scène de ce récit montre le besoin de trois veuves d’avoir une sécurité sociale. Naomi avait perdu son mari et ses deux fils, ce qui l’a rendu veuve, elle et ses deux belles-filles Orpa et Ruth. Qu’allaient-elles faire pour survivre ? Comment pouvaient-elles trouver de nouveau des maris et des familles ? Car, à une époque sans système de sécurité sociale, la famille était le seul soutien.
Naomi apprend que la famine qui les avait chassés du territoire d’Israël a pris fin. Pour sa part, elle va retourner auprès de son peuple. Elle convainc Orpa de faire de même, de retourner à son peuple et à ses dieux.
Mais elle n’arrive pas à renvoyer Ruth. C’est parce que Ruth était parvenue à la foi en l’Eternel, le Dieu d’Israël. A cause de cette foi, elle se rend compte qu’elle fait partie du peuple de L’Eternel, et que la seule chose à faire est d’aller avec Naomi. « Ne me pousse pas à te laisser, à repartir loin de toi ! Où tu iras j’irai, où tu habiteras j’habiterai ; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu ; où tu mourras je mourrai et j’y serai enterrée. Que l’Eternel me traite avec la plus grande sévérité si autre chose que la mort me sépare de toi ! »
J’espère que vous connaissez le reste de l’histoire. Naomi et Ruth vont à Bethléhem en Juda. Ruth commence à travailler dans les champs pour subvenir à leurs besoins. Là elle rencontre Boaz, un parent du mari de Naomi. Boaz rachète le terrain de la famille de Naomi et se marie avec Ruth. Ruth lui donne un fils, Obed, qui devient le père d’Isaï, le père de David.
Dans cette première partie de l’histoire, Dieu nous parle du lien entre un peuple et ses dieux. A l’époque, et toujours dans beaucoup de parties du monde, un peuple ainsi que le culte à son dieu vont de pair. Etre moabite comme Ruth, impliquait que l’on servait l’idole Kemosh et lui appartenait. Les Cananéens servaient Baal ; les Egyptiens Rê parmi tant d’autres, et ainsi de suite. Nous reconnaissons qu’il y a souvent une corrélation entre une ethnie ou un peuple et son dieu ou sa religion. Si par exemple nous rencontrons un Arabe, nous supposerons sans doute qu’il est musulman ; un Japonais peut-être un bouddhiste ; un Indien, un hindou, et ainsi de suite. Bien sûr ce n’est pas toujours vrai, mais ça l’est très souvent.
Nous regardons cette corrélation moins souvent au sens inverse, que le fait de suivre un dieu ou une religion implique que l’on fait partie d’un peuple particulier. Par exemple, si un Français blanc était devenu bouddhiste, probablement, nous ne le considérerions pas comme un oriental. Il y a deux raisons pour cela : premièrement, un changement de dieu ne change pas son appartenance ethnique physique ; et deuxièmement, nous avons tendance à regarder une croyance religieuse comme une valeur personnelle et non pas comme une orientation intégrale de sa vie. Cependant, pour Ruth, son Dieu déterminait son peuple. Appartenir à l’Eternel, c’était faire partie de son peuple. C’est donc l’orientation que Dieu nous présente.
Presque tout le peuple d’Israël était d’ethnie juive, des Hébreux. Mais Dieu n’a pas qualifié son peuple d’une caractéristique physique, d’une appartenance ethnique. Comme Paul l’explique en Romains, « Le Juif, ce n’est pas celui qui en a l’apparence, et la circoncision, ce n’est pas celle qui est visible dans le corps. Mais le Juif, c’est celui qui l’est intérieurement, et la circoncision, c’est celle du cœur, accomplie par l’Esprit et non par la loi écrite. » Rm 2.28-29a. C’est-à-dire, le vrai Juif a toujours été celui qui partageait la foi d’Abraham. L’Eternel n’est pas le Dieu des Juifs ethniques seuls, mais de toute personne qui croit en lui. Et celui qui croit en l’Eternel fait, en conséquence, partie de son peuple. Du coup Ruth associe les deux : « Ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu. »
Voilà un très bel exemple de ce que Jésus a fait de nous. Jésus était Juif d’ethnie, mais il est le Dieu et le Sauveur de tout le monde. Il fait de nous qui venons de beaucoup d’ethnies, un seul peuple qu’il appelle le Corps de Christ. Nous sommes tous comme Ruth. Par nature, nous n’appartenons pas au peuple de Dieu. Nous et nos ancêtres sont nés séparés d’avec Dieu. Mais Christ nous a rachetés pour lui appartenir. Il nous dit : C’est pourquoi, souvenez-vous qu’autrefois vous étiez identifiés comme non juifs dans votre corps, appelés incirconcis par ceux qui se disent circoncis et qui le sont dans leur corps, par la main de l’homme. Souvenez-vous qu’à ce moment-là vous étiez sans Messie, exclus du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang de Christ… A travers lui, en effet, nous avons les uns et les autres accès auprès du Père par le même Esprit. Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des résidents temporaires ; vous êtes au contraire concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu. Ep 2.11-13, 18-19. C’est justement ce que Ruth voulait dire : « Ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu. »
Qu’est-ce que cela implique pour nous ? Cela implique que, étant unis à Christ, vous et moi, nous sommes comptés parmi le peuple de Dieu, parmi les descendants d’Abraham. Par le sang de Jésus, nous qui autrefois étions perdus, avons été pardonnés et réconciliés avec Dieu. Nous avons la paix avec Dieu, non pas à cause de quelque acte de justice de notre part, mais uniquement parce que Jésus nous a racheté par sa mort sur la croix. Par cette grâce de Dieu nous avons reçu sa pleine approbation et un libre accès à lui. Comme Ruth est devenue membre du peuple d’Israël par sa foi en l’Eternel, de même nous sommes devenus membres d’Israël par la foi en Christ.
Si donc nous appartenons à Jésus-Christ, nous appartenons également à son peuple. C’est un aspect de l’Evangile qui peut nous éprouver ou même nous offenser. Notre culture appuie de plus en plus sur l’individualisme. Notre époque est très semblable à celle des juges où chacun faisait ce qui lui semblait bon. Bien qu’il y ait un gouvernement national, au plan national nous avons peu de valeurs communes et surtout pas de foi ni de Dieu communs. Chacun réclame faire ce qui lui semble bon, de sorte que, souvent, nous nous éloignons les uns des autres, comme dans un mariage qui va mal. En insistant sur une vie personnelle, sur des valeurs personnelles, sur une vérité, une foi et une conception de Dieu personnelles, nous nous éloignons les uns des autres et faisons de moins en moins un peuple, un corps.
Le monde nous dit que les affirmations religieuses ne sont pas des déclarations de vérité objective, qu’elles sont plutôt des expressions de valeurs personnelles, et que la foi en Christ est un penchant personnel qui n’a rien à voir avec une vérité absolue ni avec une réalité empirique. Ayant cru à ce mensonge, tant de chrétiens ont logiquement conclu qu’ils n’ont pas besoin de faire partie du Corps de Christ. On vous a sans doute dit, « Je n’ai pas besoin d’aller à l’église pour être chrétien. Je peux lire ma Bible et prier chez moi. » Cela revient à dire, « Ton Dieu sera mon Dieu, mais pas ton peuple ! »
Comme c’est différent de la déclaration de Ruth ! « Ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu. » Est-il vraiment possible de mettre notre confiance en Jésus mais de ne pas faire partie de son corps ? Pas selon la parole de Dieu ! De Genèse à l’Apocalypse, avoir foi en Dieu implique nécessairement que l’on fait partie de son peuple. C’est la volonté et le plan de Dieu. C’est la volonté de Christ et l’œuvre du Saint-Esprit.
De quoi au juste est-il question ici ? Il n’est pas question de passer tout son temps ou la plupart de son temps à l’église. Je ne dis pas du tout que nous devrions vivre en communauté et former un ghetto chrétien. Non, le point, c’est que Dieu a choisi d’agir dans ce monde à travers son peuple. Il est Dieu et peut donc faire tout ce qu’il veut. Il veut travailler dans et à travers le Corps de Christ ! Ici, dans son église, parmi son peuple, Dieu agit envers nous par les moyens de sa parole et des sacrements. C’est pour cela que nous les appelons les Moyens de Grâce. De cette façon, notre attention est tournée à ce que Dieu a fait et a dit, et pas à ce que nous souhaitons, pensons ou ressentons !
Bien sûr vous pouvez lire et étudier la Bible chez vous ; et j’espère bien que vous le faites ! Mais soyons honnêtes. Combien de temps avez-vous à y consacrer ? Quand avez-vous lu la dernière fois l’histoire de Ruth et réfléchi à sa parole, « Ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu » ? Pouvez-vous lire la Bible dans ses langues originales ? Avez-vous accès à des commentaires et à d’autres outils pour bien comprendre le texte biblique et l’histoire des peuples anciens qui s’y figurent ? Sans doute que non. C’est pour cela que nous appelons des pasteurs formés en théologie.
De plus, si nous restons chez nous, seuls et isolés, nous n’avons pas accès aux sacrements. Je suppose qu’il y a ceux qui le font, mais normalement, on ne célèbre pas la Saint Cène, seul, chez soi. Sans la Cène, nous nous passons d’une preuve objective que le sang de Jésus a été répandu pour nous, et que nous hériterons de la vie éternelle. C’est une assurance du salut et un soutien de la foi à ne pas manquer. Jésus pense que nous en avons besoin ! Puis-je donc me permettre de rester à la maison en rejetant la vie communautaire du peuple de Dieu, parce que je n’en aurais pas besoin ? C’est la pensée de qui, ça ?
Comment avez-vous entendu la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, que Dieu vous pardonne et vous aime à cause de Christ ? D’une façon ou d’une autre, nous l’avons tous apprise par le moyen du peuple de Dieu ; d’un parent ou d’un ami, ou d’un chrétien inconnu, mais personne ne l’a apprise du journal de 20 h ! L’Evangile est l’annonce de Dieu, proclamé par son peuple.
C’est justement cet Evangile qui proclame que vous et moi, nous sommes frères et sœurs dans une seule famille, avec un seul Dieu, une seule foi, un seul baptême. Pour cette raison, nous nous servons les uns les autres. Comme Ruth s’est efforcée de subvenir aux besoins de Naomi, et Naomi de trouver un mari pour Ruth, de même nous prenons soins les uns des autres. Le faisons-nous parfaitement ? Bien sûr que non. Nous sommes des hommes et des femmes faillibles qui luttons contre l'égoïsme. Nous n’agissons pas toujours avec bonté envers les autres. Mais cela ne change en rien le plan de Dieu à nous former en un seul Corps de Christ. Lui est fidèle et fait en sorte que cette bonté agisse en nous envers les autres. Et cela nous distingue du monde qui ignore cet amour fidèle et ne connais qu’un prêté pour un rendu !
« Ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu. » Voilà la bonne nouvelle que Ruth a reconnue il y a des millénaires. Dieu et son peuple sont inséparables. Jésus-Christ est votre Dieu et son église votre peuple. Vous lui appartenez à cause de Christ. Réjouissez-vous-en et vivez en son peuple !

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett

jeudi 10 octobre 2013

Sermon du dimanche 6 Octobre 2013

19ème dimanche après la Trinité
Fête des Récoltes et d’Actions de Grâces


Fêtons la grâce de Dieu !

Deutéronome 26.1-11
« Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne en héritage, lorsque tu le posséderas et y seras installé, tu prendras les premiers de tous les produits que tu retireras du sol dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne. Tu les mettras dans une corbeille et tu iras à l’endroit que l’Eternel, ton Dieu, choisira pour y faire résider son nom. Tu te présenteras au prêtre alors en fonction et tu lui diras : ‘Je déclare aujourd’hui à l’Eternel, ton Dieu, que je suis entré dans le pays que l’Eternel a juré à nos ancêtres de nous donner.’  Le prêtre prendra la corbeille de ta main et la déposera devant l’autel de l’Eternel, ton Dieu.
  « Tu prendras encore la parole et tu diras devant l’Eternel, ton Dieu : ‘Mon ancêtre était un Araméen nomade. Il est descendu en Egypte avec peu de personnes, et il y a habité. Là, il est devenu une nation grande, puissante et nombreuse. Les Egyptiens nous ont maltraités et opprimés, et ils nous ont soumis à un dur esclavage. Nous avons crié à l’Eternel, le Dieu de nos ancêtres. L’Eternel a entendu notre voix et a vu l’oppression que nous subissions, notre peine et notre misère. Alors l’Eternel nous a fait sortir d’Egypte avec puissance et force, avec des actes terrifiants, avec des signes et des miracles. Il nous a conduits ici et il nous a donné ce pays. C’est un pays où coulent le lait et le miel. Maintenant, voici que j’apporte les premiers produits du sol que tu m’as donné, Eternel ! ’
 «  Tu les déposeras devant l’Eternel, ton Dieu, et tu adoreras l’Eternel, ton Dieu. Puis tu te réjouiras, avec le Lévite et l’étranger en séjour chez toi, pour tous les biens que l’Eternel, ton Dieu, t’a donnés, à toi et à ta famille.»

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Dans un livre du titre Psaumes Populaires de Foi, on raconte une expérience de Harry Ironside. Ironside était un pasteur, évangéliste, et auteur canadien-américain. Un jour il mangeait dans un restaurant plein de monde. Il allait commencer son repas, quand un homme s’approcha et lui demanda s’il pouvait le joindre. Ironside l’invita à s’asseoir. Puis, selon son habitude, il baissa sa tête en prière. Lorsqu’il il rouvrit les yeux, cet autre homme lui demanda : « Avez-vous mal à la tête ? » « Non, je n’ai pas mal à la tête » répondit Ironside. « Y a-t-il donc quelque chose à votre repas ? », demanda l’autre. « Non, je remerciais simplement Dieu avant de manger comme je le fais toujours. »
L’autre dit : « Ah, vous êtes un de ceux-là ! Je tiens à vous dire que moi, je ne le remercie jamais. Je gagne ma vie à la sueur de mon visage et je n’ai pas besoin de rendre grâces à personne quand je mange. Je commence à manger tout de suite ! »
Ironside lui répondit : « Mais oui, vous êtes au juste comme mon chien. Il fait de même ! » http://www.christianglobe.com/illustrationsTwo/a-z/t/thanksgiving.htm
Pour ne pas dénigrer les chiens, je dois dire que le nôtre faisait presque toujours un geste de remerciement après son repas, mais jamais avant. Il l'attaquait tout de suite !
Je pense que nous sommes venus ce matin avec l’intention de rendre grâces à Dieu. Nous le faisons souvent, et bien sûr chaque dimanche, mais nous voulons le faire de façon particulière aujourd’hui. Nous ne voulons pas être ingrats et orgueilleux comme cet homme qui s’est moqué d’Ironside. Au contraire, à l’exemple d’Israël, nous voulons confesser que nous sommes les bénéficiaires de la grâce de Dieu, et lui présenter une offrande de reconnaissance. Ainsi notre foi trouve une expression concrète, et nous sommes fortifiés dans la foi.
La fête de récoltes et d’actions de grâces que nous célébrons aujourd’hui remonte au temps de Moïse. Chaque année, lorsqu’il avait rentré les fruits de la terre, le peuple d’Israël devait célébrer une fête solennelle, afin de remercier le Seigneur pour tous ses biens. Les croyants ne devaient pas venir les mains vides, mais lui apporter des dons, les offrandes de leur amour, selon qu’il les avait bénis. Le texte de Deutéronome que nous venons de lire, constitue en effet une liturgie pour la présentation des premiers produits du sol.
L’apôtre Paul dit que l’histoire d’Israël a été écrit pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des temps. 2Co 10.11. Réfléchissions donc à cette action de grâces des Israélites pour savoir ce que cela peut nous dire.
Il y avait deux parties de cette liturgie. En premier, avant de présenter l’offrande de sa famille, chaque Israélite confessait être le bénéficiaire de la grâce de Dieu. Il y avait même des paroles précises à prononcer exactement comme nous le faisons lorsque nous répétons le Credo, le Symbole Apostolique.
L’Israélite devait dire : « Je déclare aujourd’hui à l’Eternel, ton Dieu, que je suis entré dans le pays que l’Eternel a juré à nos ancêtres de nous donner… Mon ancêtre était un Araméen nomade. Il est descendu en Egypte avec peu de personnes, et il y a habité. Là, il est devenu une nation grande, puissante et nombreuse.  Les Egyptiens nous ont maltraités et opprimés, et ils nous ont soumis à un dur esclavage. Nous avons crié à l’Eternel, le Dieu de nos ancêtres. L’Eternel a entendu notre voix et a vu l’oppression que nous subissions, notre peine et notre misère. Alors l’Eternel nous a fait sortir d’Egypte avec puissance et force, avec des actes terrifiants, avec des signes et des miracles. Il nous a conduits ici et il nous a donné ce pays. C’est un pays où coulent le lait et le miel. Maintenant, voici que j’apporte les premiers produits du sol que tu m’as donné, Eternel ! »
Cela est une déclaration de reconnaissance. On confesse que c’est l’Eternel qui lui a donné cette récolte, et donc, par inférence, pas Baal, l’idole des Cananéens. On confesse que le peuple entier doit son existence et son bien-être à la grâce de Dieu manifestée dans la rédemption miraculeuse d’Israël de l’Egypte et puis dans son entrée à la terre promise à Abraham. Chaque génération reprenait la même confession et liturgie, ainsi s’identifiant avec la génération qui est sortie de l’Egypte, et reconnaissant bénéficier toujours de cette même rédemption.
Nous faisons exactement de même en répétant le Credo. Nous disons chacun : « Je crois en Dieu mon Créateur, celui qui me fournit tous les jours tout ce qui est nécessaire à l’entretien de cette vie. Je crois aussi en Jésus-Christ mon rédempteur, celui qui s’est donné en rançon pour me racheter, moi, du jugement de Dieu et de la puissance du diable. Et je crois au Saint-Esprit mon sanctificateur, celui qui m’a fait croire et qui me garde dans la foi. »
Les deux confessions, celle d’Israël et la nôtre, ne sont pas une simple répétition de mots, et donc une parole inutile. C’est une action de combat spirituelle. Rappelons la parole de l’apôtre Paul : Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu afin de pouvoir tenir ferme contre les manœuvres du diable. En effet, ce n’est pas contre l’homme que nous avons à lutter, mais contre les puissances, contre les autorités, contre les souverains de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal dans les lieux célestes. Ep 6.11-12.
Pour Israël, le combat était la transition d’une vie de nomade à la vie d’agriculteur. La foi en l’Eternel n’avait pas pénétré la vie sédentaire. Les Israélites ont adoptés les techniques agricoles des cananéens, mais en même temps les cultes naturistes cananéens, parce qu’ils ne distinguaient pas nettement l’un de l’autre. En conséquence, ils sont bientôt arrivés au point où ils n’avaient plus de confiance en l’Eternel, et n’étaient plus certains que la bonne récolte était la bénédiction de l’Eternel et non de Baal. Voilà la raison d’être de cette déclaration que l’on était le bénéficiaire de la grâce de Dieu. C’était pour rappeler et faire revenir à la vérité.
Nous ne faisons pas face aux cultes naturistes cananéens et ne pensons jamais rendre un culte à Baal. Mais nous faisons face à d’autres versions de la même chose. Nous avons tous affaire avec la position « politiquement correcte » que la vie est le résultat d’un processus d’évolution. On nous déclare avec toute confiance que cela est de la science — et donc vrai — tandis que toute autre croyance n’est qu’une pensée religieuse qui n’a rien à voir avec la vérité. Et nous sommes arrivés au point où nous n’avons plus une entière confiance en Dieu, et ne sommes plus certains que la bonne récolte est la bénédiction de Dieu et non de la science et de la technologie humaines. Ainsi, nous avons besoin, exactement comme Israël, de répéter la vérité que c’est Dieu qui nous fournit la récolte, qu’il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Mt 5.45. Ne vous y trompez pas, mes frères et sœurs bien-aimés : tout bienfait et tout don parfait viennent d’en haut ; ils descendent du Père des lumières, en qui il n’y a ni changement ni l’ombre d’une variation. Conformément à sa volonté, il nous a donné la vie par la parole de vérité afin que nous soyons en quelque sorte les premières de ses créatures. Jc 1.16-18.
Notez bien que la confession que Moïse a donnée aux Israélites aussi bien que notre confession de foi, est une confession évangélique. La confession en Deutéronome parle de l’Exode : L’Eternel nous a fait sortir d’Egypte avec puissance et force, avec des actes terrifiants, avec des signes et des miracles. Il nous a conduits ici et il nous a donné ce pays. C’est un pays où coulent le lait et le miel.  Il n’y a aucune mention de l’alliance de Sinaï ni des commandements. Même si l’on en avait fait mention, le premier mot des Dix Commandements est une déclaration de la grâce de Dieu : Je suis l’Eternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir d’Egypte, de la maison d’esclavage. Ex 20.2. C’est à cause de cette grâce de Dieu qu’Israël devait mettre en pratique les mots suivants, ce que nous appelons les Dix Commandements.
Il en va de même pour nous. Notre confession de foi, ne dit rien d’un code morale. Il proclame et appuie sur l’acte de notre rédemption en Christ. C’est une proclamation de victoire, notre propre sortie d’Egypte ! « Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, et qui est né de la vierge Marie. Il a souffert sous Ponce Pilate ; il a été crucifié ; il est mort ; il a été enseveli ; il est descendu aux enfers ; le troisième jour, il est ressuscité des morts ; il est monté au ciel ; il s'est assis à la droite de Dieu, le Père Tout-Puissant, et il viendra de là pour juger les vivants et les morts. »
L’Israélite devait dire : ‘Je déclare aujourd’hui à l’Eternel, ton Dieu, que je suis entré dans le pays que l’Eternel a juré à nos ancêtres de nous donner.’ C’est-à-dire, il déclarait avoir reçu la promesse de Dieu. Nous faisons pareil. « Je crois au Saint-Esprit, la sainte Église universelle, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair et la vie éternelle. » Nous déclarons, suite à la résurrection du Christ, avoir reçu la garantie de notre propre résurrection et de la vie éternelle. Si nous ne sommes pas encore entrés dans la terre promise, nous en avons la preuve et les gages.
La deuxième partie de cette liturgie était la présentation d’une offrande de reconnaissance et une fête ! ‘Maintenant, voici que j’apporte les premiers produits du sol que tu m’as donné, Eternel !’  Tu les déposeras devant l’Eternel, ton Dieu, et tu adoreras l’Eternel, ton Dieu. Puis tu te réjouiras, avec le Lévite et l’étranger en séjour chez toi, pour tous les biens que l’Eternel, ton Dieu, t’a donnés, à toi et à ta famille.
C’est ici qu’on joint le geste à la parole. Notre confession est alors intègre et trouve son accomplissement. L’Esprit dit : Mes frères et sœurs, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres ? Cette foi peut-elle le sauver ? … Notre ancêtre Abraham n’a-t-il pas été considéré comme juste sur la base de ses actes, lorsqu’il a offert son fils Isaac sur l’autel? Tu vois bien que sa foi agissait avec ses œuvres et que par les œuvres sa foi a été menée à la perfection. Ainsi s’est accompli ce que dit l’Ecriture : Abraham eut confiance en Dieu et cela lui fut compté comme justice. Et il a été appelé ami de Dieu. Vous voyez [donc] que l’homme est déclaré juste sur la base de ses actes, et pas seulement de la foi. Rahab la prostituée n’a-t-elle pas, de la même manière, été considérée comme juste sur la base de ses actes, lorsqu’elle a accueilli les messagers et les a fait partir par un autre chemin ? En effet, de même que le corps sans esprit est mort, de même la foi sans [les] œuvres est morte. Jc 2.14, 21-26.
C’est souvent une parole difficile, mais nécessaire. C’est parce que, foi et œuvre, ou confession et offrande ensemble, nous gardent dans la foi. La foi sans œuvres est morte. C’est une illusion qui nous fait ressembler à l’homme qui refusait de remercier Dieu, ou bien, au chien d’Ironside. Mais si notre confession de foi est accompagnée par le geste de notre offrande de reconnaissance, elle aussi est menée à la perfection et la volonté de Dieu s’accomplit en nous.
Joindre le geste à la parole est nécessaire aussi parce que ces offrandes soutiennent l’Eglise du Dieu vivant, pilier et soutien de la vérité. 1Ti 3.15. Au temps des Israélites, ces offrandes servaient à soutenir les Lévites qui servaient au Tabernacle ou au Temple. Aujourd’hui, nos offrandes soutiennent l’Eglise. Luther dit que c’est dans cette Église, que le Saint-Esprit me remet chaque jour pleinement tous mes péchés, ainsi qu’à tous ceux qui croient. Le monde ne croit pas au pardon des péchés ! Le monde ne croit pas à la paix avec Dieu ! Sans l’Eglise donc, nous ignorerions tout ce que nous confessons et toute la parole de Dieu. Nos offrandes, sont-elles nécessaires ? Bien sûr !

Voilà un peu le sens de notre action aujourd’hui. Nous fêtons la grâce de Dieu. En fait, nous le faisons chaque dimanche lorsque nous répétons le Crédo et présentons nos offrandes. C’est une bonne expression de notre foi qui joint le geste à la parole et nous fortifie dans la foi pour la vie éternelle. Bonne fête !

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.

Pasteur David Maffett

mardi 1 octobre 2013

Sermon du dimanche 29 septembre 2013

18ème Dimanche après la Trinité (C)

Que l’argent soit une bénédiction !

Amos 6.1-7 (autres : Luc 16.19-31 ; 1Ti 6.6-19)
Malheur à ceux qui vivent tranquilles dans Sion et en sécurité sur la montagne de Samarie, à ces grands de la première des nations auprès desquels va la communauté d’Israël ! … Vous croyez éloigner le jour du malheur, mais vous faites approcher le règne de la violence. Ils se reposent sur des lits d’ivoire, ils sont vautrés sur leurs divans, ils mangent les agneaux du troupeau, les veaux mis à l’engrais. Ils improvisent au son du luth, ils se croient habiles comme David sur les instruments de musique. Ils boivent le vin dans de larges coupes, ils ont recours à la meilleure huile, mais ils ne s’attristent pas de la ruine de Joseph. C’est pourquoi ils partiront en exil en tête des prisonniers, et les cris de joie de ces paresseux cesseront.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Un jour un homme âgé, riche et de mauvais tempérament, a rendu visite à un rabbin. Le rabbin a pris sa main et l’a dirigé devant une fenêtre. Puis il lui a dit : « Regardez là-bas. » L’homme riche a regardé dans la rue. « Que voyez-vous ? » a demandé le rabbin. « Je vois des hommes, des femmes et des enfants, » le riche a répondu. Le rabbin a pris encore sa main et l’a amené devant un miroir. « Et maintenant, que voyez-vous ? » « Je vois moi-même, » a répondu le riche.
Puis le rabbin lui a dit : « Et voilà, la fenêtre et faite d’un verre, et le miroir et fait d’un verre. Mais le verre du miroir est couvert d’une couche d’argent, et aussitôt que l’argent y est ajouté, vous cessez de voir les autres et ne voyez que vous-même. »
Non seulement le rabbin était perspicace et plein d’esprit, mais il était également inquiet pour cet homme riche de mauvais tempérament. Il voulait avertir cet homme de l’influence que sa richesse avait sur lui. Elle le mènerait à la ruine s’il ne regardait que lui-même. Cette histoire me rappelle le caractère de Scrooge dans le livre de Charles Dickens, Un Chant de Noël. Lui aussi était un riche sous l’emprise de son argent. Il ne connaissait ni la bonté, ni la bienveillance, ni la charité, et il détestait Noël qu'il qualifiait de « foutaises ». Heureusement pour lui, le fantôme de son ancien associé Jacob Marley est apparut avec « un message à transmettre : que Scrooge change de comportement, sinon il vivra, comme lui, l'enfer de l'éternité. De toute façon, il va être hanté par trois esprits chargés de lui montrer comment quitter le mauvais chemin. » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Un_chant_de_Noël.)
Et ces deux histoires me rappellent celle du roi Midas qui a demandé à un dieu la faculté de transformer en or tout ce qu'il touche. Il se croyait au paradis jusqu’à ce qu’il touche sa fille qui s’est transformée en statue d’or. Alors, il s’est rendu compte que sa faculté pouvait être une malédiction et a demandé au dieu de reprendre son don.
Il est facile de tomber sous le charme de la richesse. Personne n’est à l’abri de son allure. N’importe qui parmi nous pourrait commencer à aimer l’argent à cause des possessions, du pouvoir et du respect qu’il lui accorde dans ce monde. Nous pourrions finir par ressembler à l’homme riche se regardant dans le miroir, ou à Scrooge ou au roi Midas. Nos trois lectures ce matin du prophète Amos, de l’Evangile de Luc et de la première épître au Timothée, nous avertissent tous du danger de la richesse, ou de l’amour de l’argent. La richesse est une bonne chose si nous l’utilisons pour servir Christ. Mais réservée pour nous-mêmes, la richesse est à la racine de tous les maux. Elle nous plonge dans la ruine et provoque notre perte.
Amos s’est adressé aux riches d’Israël pendant une période de prospérité économique et politique. Israël, c’est-à-dire le royaume du nord, avait récupéré des terres perdues dans des anciens conflits. Les deux grandes puissances de l’époque qui le menaçaient, l’Assyrie et l’Egypte, avaient d’autres préoccupations. Les affaires en Israël allaient très bien. Ce n’est donc pas étonnant que les riches se soient sentis en sécurité et un peu content d’eux-mêmes. Qu’avaient-ils à craindre ?
Mais Dieu ! Malheur à ceux qui vivent tranquilles dans Sion et en sécurité sur la montagne de Samarie… Ils se reposent sur des lits d’ivoire, ils sont vautrés sur leurs divans, ils mangent les agneaux du troupeau, les veaux mis à l’engrais. Ils improvisent au son du luth, ils se croient habiles comme David sur les instruments de musique. Ils boivent le vin dans de larges coupes, ils ont recours à la meilleure huile, mais ils ne s’attristent pas de la ruine de Joseph. C’est pourquoi ils partiront en exil en tête des prisonniers, et les cris de joie de ces paresseux cesseront.
Le sujet sur lequel Amos appuie à travers ses prophéties, c’est la ruine de Joseph, c’est-à-dire, la ruine du peuple que Dieu s’est acquis quand il l’a fait sortir de l’esclavage en Egypte et entrer dans le pays de Canaan. Ce n’était pas un péché de faire une soirée, de manger de la viande et de boire du vin. Non, le crime était que ces riches menaient une vie de luxe et de décadence aux dépens des pauvres.
Amos décrit la situation de cette façon-ci : A cause de trois crimes d’Israël, même de quatre, je ne reviens pas sur ma décision, parce qu’ils ont vendu le juste pour de l’argent, et le pauvre pour une paire de sandales.  Ils aspirent à voir la poussière de la terre sur la tête des faibles, et ils violent le droit des malheureux. Le fils et le père s’unissent à la même fille afin de déshonorer mon saint nom. Ils s’étendent près de chaque autel sur des habits pris en gage, et ils boivent dans le temple de leurs dieux le vin de ceux qu’ils condamnent. Am 2.6-8.
Ils détestent celui qui les reprend à la porte de la ville et ils ont en horreur celui qui parle sincèrement. Vous avez exploité le faible et vous avez prélevé du blé sur sa récolte ; vous avez construit des maisons en pierres de taille, mais vous ne les habiterez pas ; vous avez planté d’excellentes vignes, mais vous n’en boirez pas le vin. En effet, je le sais, vos crimes sont nombreux, vos péchés se sont multipliés. Vous opprimez le juste, vous recevez des pots-de-vin et vous violez le droit des pauvres à la porte de la ville. Am 5.10-12.
En dehors de cette exploitation des pauvres, ils ont plongé le peuple dans l'idolâtrie et ont, de façon flagrante, fait la sourde oreille aux reproches de Dieu. Ils amenaient Joseph à la ruine. Ils avaient le pouvoir de sauver les pauvres, d’être honnêtes dans leurs affaires, et de servir le vrai Dieu. Mais ils aimaient se regarder dans le miroir. Ils étaient sous le charme de la richesse. Ils aimaient le luxe de tout leur cœur, de toute leur âme, de toute leur pensée et de toute leur force, et non l’Eternel ! C’est pourquoi ils partiront en exil en tête des prisonniers, et les cris de joie de ces paresseux cesseront.
C’est le même scénario que celui de l’histoire de l’homme riche et du pauvre Lazare que raconte Jésus. Il aurait été facile pour cet homme riche d’utiliser une portion minuscule de sa richesse pour soulager le pauvre Lazare. Mais au lieu de sauver Lazare, il l’a assassiné ; car étant parfaitement capable de lui venir en aide, il est resté là à regarder mourir le pauvre sans rien faire ! Pouvons-nous douter que l’homme riche était sous le charme de l’argent ?
Paul écrit à Timothée : Quant à ceux qui veulent s'enrichir, ils tombent dans la tentation, dans un piège et dans une foule de désirs stupides et nuisibles qui plongent les hommes dans la ruine et provoquent leur perte. L'amour de l'argent est en effet à la racine de tous les maux. En s'y livrant, certains se sont égarés loin de la foi et se sont infligé eux-mêmes bien des tourments. 1Ti 6.9-10.
L’argent est une bonne chose, un outil très important, mais comme le feu, il peut nous faire du mal. C’est parce qu’il a une puissante influence sur notre nature propre qui nous rend capables des maux incroyables comme ceux qu’Amos avait condamnés.
Du coup les Ecritures nous mettent en garde constamment envers l’amour de l’argent. Dans sa parabole du semeur, Jésus explique que certains reçoivent la semence, c’est-à-dire la parole de Dieu, parmi les ronces. Ils entendent la parole, mais les préoccupations de ce monde, l’attrait trompeur des richesses et les passions en tout genre pénètrent en eux, étouffent la parole et la rendent infructueuse. Mc 4.18-19.
Après sa rencontre avec un jeune homme riche, Jésus a dit à ces disciples, « Qu'il est difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! En effet, il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. » Lc 18.24-25.
Il y a beaucoup de textes semblables dans la Bible. Si cela ne nous convainc pas de prendre garde à l’amour de l’argent, rien ne le peut. Et nous aurons, en conséquence, à apprendre cette vérité à dure école, par le jugement de Dieu, comme Israël, comme l’homme riche de la parabole de Jésus. Mais c’est une leçon impitoyable !
Vous le savez, Dieu nous a abondamment bénis. Par rapport à la plupart du monde, nous sommes riches. Même par rapport à beaucoup dans nos communautés nous sommes dans une situation aisée. Ce n’est pas un péché ! Toutefois, nous devons nous demander si nous utilisons notre richesse — maison, voiture, vêtement, boire et manger — selon la pensée de Christ. Voulons-nous mettre tous nos biens, et notre vie même, au service de Christ ? Voulons-nous nous laisser diriger par le Saint-Esprit au bénéfice des autres, surtout pour aider nos frères et sœurs dans la foi ? Ou bien détendons-nous comme les notables d’Israël et l’homme riche pour regarder, sans rien faire, la ruine de Joseph ? Il n’est pas facile de nous poser ces questions. Elles nous rendent mal à l’aise. Mais c’est bien, car comme le rabbin, la Loi de Dieu nous fait reconnaître la couche d’argent qui fait du verre le miroir dans lequel nous ne voyons que nous-mêmes. Nous avons besoin que Dieu casse ce miroir !
Eh bien, Jésus a fracassé le miroir ! Il nous a ouvert les yeux à la réalité et nous a rachetés du pouvoir et du charme de la richesse. Le pauvre Lazare qui n’avait connu que la misère est allé au ciel, pas l’homme riche. Durant son ministère sur la terre, Jésus n’avait guère le sou. Pourtant il a bouleversé le pays d’Israël jusqu’au fond par son enseignement et par ses miracles. Puis, il est mort pour payer les péchés du monde entier ; est ressuscité des morts, est monté au ciel, et a déversé le Saint-Esprit sur son peuple. Pour tout cela il n’avait pas besoin d’une richesse ni d’une puissance terrestre. Et il n’exige pas un seul sou de nous. En effet, tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, et ils sont gratuitement déclarés justes par sa grâce, par le moyen de la libération qui se trouve en Jésus-Christ. Rm 3.23-24. Que celui qui a soif vienne ! Que celui qui veut de l'eau de la vie la prenne gratuitement ! Ap 22.17.
Le pardon des péchés, être déclaré juste, et la vie éternelle, tout cela, c’est le don de Dieu qui nous a été, et est toujours, offert par le moyen de la foi en Christ, par le moyen de l’eau du Baptême et du pain et du vin de la Sainte Cène. Le pardon des péchés, être déclaré juste, et la vie éternelle, voilà les choses dont nous avons vraiment besoin dans la vie mais que nous ne pouvons pas acheter, et d’ailleurs, n’avons pas besoin d’acheter. Voilà la liberté de la puissance du diable et du charme de l’argent. Voilà la liberté des penchants de notre nature propre. Voilà la vraie richesse et la vraie sécurité que cherchaient les nobles d’Israël et l’homme riche, ce qu’ils imaginaient à tort posséder. En effet, vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ : pour vous il s'est fait pauvre alors qu'il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis. 2Co 8.9.
Vous et moi sommes devenus riches. Et nous avons été libérés du charme de la richesse par le don de la vraie vie en Christ. Voilà ce qui change tout. Luther le dit bien dans le catéchisme : Jésus-Christ « m'a sauvé, racheté et acquis, moi perdu et condamné, en me délivrant du péché, de la mort et de la puissance du diable ; non pas à prix d'or ou d'argent, mais par son saint et précieux sang, par ses souffrances et sa mort innocentes, afin que je lui appartienne et que je vive dans son Royaume, pour le servir éternellement dans la justice, l'innocence et la félicité, comme lui-même est ressuscité de la mort, vit et règne éternellement. C'est ce que je crois fermement. »
Dieu donne de la richesse à son peuple pour qu’il serve les autres et leur soit une bénédiction. Mais si nous l’aimons, l’argent peut devenir une malédiction à la racine de tous les maux. Il peut nous transformer en des monstres, qui, sous son charme, exploitons et ruinons les autres. Par contre, si nous aimons Christ, si sa parole et la puissance de sa résurrection nous remplissent le cœur, alors l’argent sera une bénédiction, un outil pour servir Christ et son peuple. Au lieu d’entendre les reproches des prophètes comme Amos, nous entendrons la voix du Christ lui-même : « Venez, vous qui êtes bénis par mon Père, prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la création du monde ! » Mt 25.34.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.

Pasteur David Maffett

mardi 24 septembre 2013

Sermon du dimanche 22 Septembre 2013

17ème dimanche après la Trinité

Ce qui est bon et agréable devant Dieu

1 Timothée 2.1-15
J'encourage donc avant tout à faire des demandes, des prières, des supplications, des prières de reconnaissance pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui exercent l'autorité, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et en tout respect. Voilà ce qui est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, lui qui désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. En effet, il y a un seul Dieu et il y a aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous. Tel est le témoignage rendu au moment voulu et pour lequel j'ai été établi prédicateur et apôtre - je dis la vérité [devant Christ], je ne mens pas - chargé d'enseigner les non-Juifs dans la foi et la vérité.
Je veux donc que les hommes prient en tout lieu en élevant des mains pures, sans colère ni arrière-pensées. De même, je veux [aussi] que les femmes, habillées d'une manière décente, se parent avec pudeur et simplicité, non avec des tresses, de l'or, des perles ou des toilettes somptueuses, mais plutôt avec des œuvres bonnes, comme cela convient à des femmes qui affirment honorer Dieu. Que la femme s'instruise paisiblement, dans une entière soumission. Je ne lui permets pas d'enseigner et de dominer sur l'homme, mais je lui demande de garder une attitude paisible. En effet, Adam a été formé le premier, Eve ensuite. Et Adam n'a pas été trompé, alors que la femme, trompée, s'est rendue coupable d'une transgression. Cependant, elle sera sauvée à travers sa descendance si elle persévère avec simplicité dans la foi, l'amour et la progression dans la sainteté.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Normalement nous accordons beaucoup de confiance aux médecins et autres professionnels qui travaillent dans le domaine médical. Nous sommes convaincus qu’ils tiennent à cœur notre bien-être physique et qu’ils ne cherchent pas à nous faire du mal ni à abuser de nous. Du coup, quand ils nous disent de ne pas fumer, de boire et manger en modération, de perdre du poids et de faire beaucoup plus d'exercice, ils ne le disent pas pour nous rendre la vie misérable. Ils ne sont pas nos ennemis ; ils nous conseillent pour que nous restions en bonne santé autant que possible. Et cela parce que, la santé physique joue un rôle important dans une vie heureuse. Aucun conte ne s’est jamais terminé par la phrase, « Et ils ont contracté le SIDA, l’emphysème, et la cirrhose du foie et ont vécu heureux pour toujours ! »
La parole de Dieu agit souvent de façon semblable. Dans cette lettre, Paul écrit à Timothée pour qu’il sache comment il faut se conduire dans la maison de Dieu qui est l'Eglise du Dieu vivant, pilier et soutien de la vérité. 1Ti 3.15. Certaines de ces instructions de Dieu défient la pensée et les valeurs de notre culture. Certaines instructions nous confondent et nous rendent mal à l’aise. Toutefois, Dieu ne nous a pas donné ces instructions pour nous embêter et nous rendre la vie amère. Tout au contraire ! Dieu désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. A cet effet, il a envoyé des apôtres pour nous instruire sur ce qui est bon et agréable dans son Eglise.
Paul commence cette partie de sa lettre en nous demandant de prier pour tous les hommes parce que c’est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur. Dieu est notre sauveur. Voilà notre point de départ si nous voulons comprendre les instructions de Dieu, nous confier en lui et faire de bon cœur tout ce qu’il nous ordonne.
Quand j’étais tout petit, j’avais beaucoup d’allergies. Pendant un temps, j’ai dû suivre une série d'injections trois fois par semaine. Ces piqûres n’ont pas été particulièrement douloureuses, mais évidement ne m’ont pas fait plaisir non plus. Si vous vous trouviez dans une telle situation, ou pire, si vous suiviez une chimiothérapie, vous n’attendriez pas avec enthousiasme de voir le docteur. Vous pourriez craindre de le voir et seriez impatient de finir le traitement et dire au revoir au docteur et à l’hôpital. Vous pourriez oublier qu’il essayait vous sauver la vie et non vous l’ôter.
Telle peut être notre attitude envers Dieu si nous oublions que, par dessus tout, Dieu est notre sauveur. Il est vrai qu’il jugera les vivants et les morts, mais en Christ, nous sommes déjà passés de la mort à la vie et ne viendrons pas au jugement. Il n’y a plus besoin de nous poser la question pour savoir si nous irons au ciel ou non. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé ! Point. Aussi, comme nous faisons confiance au médecin qui nous prescrit des traitements que nous ne comprenons pas ni n’aimons, de même nous devons avoir la confiance que Dieu fait tout dans la vie pour nous sauver et nous faire parvenir à la vie éternelle. Car nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan. Rm 8.28.
Ce plan, c’est que Dieu désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Et cette vérité est celle-ci : il y a un seul Dieu et il y a aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous. Voilà l’œuvre de Dieu qui est de première importance à l’heure actuelle. Dieu est notre sauveur. Il veut que tous les hommes entendent et comprennent l’Evangile et y croient !
La bonne nouvelle est que le seul Dieu a pris notre chair pour nous sauver. La bonne nouvelle est qu’il y a un médiateur entre nous et Dieu qui nous a réconciliés avec Dieu en faisant la paix entre nous. C’est Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous. Puisque Jésus a subi le jugement de Dieu à notre place, nous savons sans aucun doute qu’il nous aime. Il a fait cela pour nous sauver et non pour nous tuer !
Or, si nous savons que Dieu est notre sauveur, et que Christ s’est donné en rançon pour nous, pouvons-nous alors imaginer qu’il ait établi des règlements pour notre vie qui sont mauvais ou accablants ? Ne devons-nous pas conclure que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan. Ne devons-nous pas conclure que ses règlements pour l'Eglise du Dieu vivant, pilier et soutien de la vérité, sont justes et bons ?
Votre médecin vous prescrit ce qu’il vous faut pour rester en bonne santé. De même, Dieu prescrit ce qui est bon et agréable devant lui, la vie qui reçoit sa bénédiction et effectue notre bien-être. Mais comme un médicament n’est pas toujours facile à avaler, ni une thérapie à supporter, de même les règlements de Dieu ne sont pas toujours facile à mettre en pratique à cause du monde et de notre mauvaise nature propre. Néanmoins, nous avalons ces produits désagréables, nous endurons une physiothérapie ou une chimiothérapie, pour guérir et vivre encore un peu de temps. A combien plus forte raison devons-nous accepter volontiers la parole de notre sauveur, la parole de la vie et de la vérité ?
De ce point de vue donc, regardons ce que Dieu prescrit ici. J'encourage donc avant tout à faire des demandes, des prières, des supplications, des prières de reconnaissance pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui exercent l'autorité, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et en tout respect.
C’est facile n’est-ce pas ? Prier pour les autorités qui nous gouvernent. Pourtant, notons que Paul dit de prier pour eux et non contre eux. En plus, il nous faut prier pour eux tous et non seulement pour ceux que nous aimons ! J’imagine qu’il a beaucoup de monde qui n’aime pas le président de la république actuel. Ils peuvent vouloir demander à Dieu de l’enlever de la présidence et de faire échouer ses projets. Mais peuvent-ils prier pour lui, pour sa santé et pour la sagesse ? Et un mauvais dictateur ? Pourriez-vous prier pour son salut ?
Nous pouvons résister à ceux qui détiennent l’autorité, combattre pour renverser le gouvernement, et ainsi perpétuer un des maux les plus fondamentaux du monde, la lutte du pouvoir. Ou bien, nous pouvons suivre le conseil du Saint-Esprit et prier pour nos autorités, pour leur salut et qu’ils agissent selon la volonté de Dieu. Voilà ce qui est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, lui qui désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.
Une deuxième règle pour l’Eglise est ceci : Je veux donc que les hommes prient en tout lieu en élevant des mains pures, sans colère ni arrière-pensées. Il faut noter un point ici. Bien que Paul écrive, « Je veux », ou « J’encourage », ce n’est pas l’avis de Paul, une opinion démodée qui n’a rien à voir avec l’an 2013. Paul a été établi prédicateur et apôtre, chargé d'enseigner les non-Juifs dans la foi et la vérité. C’est Jésus qui l’a établi prédicateur, littéralement, un héraut. Un héraut transmettait des messages officiels d’un roi ou d’une autre autorité. Il devait transmettre  fidèlement le message, sinon il pouvait payer de sa vie. Un apôtre est un homme envoyé par un autre ; dans ce cas Paul a été envoyé par Jésus-Christ. Paul prenait sérieusement sa responsabilité. Il n’inventait pas d’histoires. Il était un enseignant de la vraie foi aux non-Juifs, c’est-à-dire à nous ! Il aurait préféré mourir que de fausser l’Evangile. Quand alors il dit, « Je veux », ou « J’encourage », nous devons comprendre que c’est la parole de Dieu.
Alors, Dieu notre sauveur veut que les hommes prient en tout lieu en élevant des mains pures, sans colère ni arrière-pensées. Cela veut dire, que les hommes doivent adorer et prier Dieu d’un esprit de pardon et de réconciliation, et non d’un esprit de colère et de dispute.
Cela aussi paraît tout simple. Pourtant nous avons du mal à le faire. Trop souvent, aussi dans l’Eglise nous nous comportons comme le reste du monde. Si une personne nous offense, nous lui en voulons et prenons part à une querelle. Ou bien, nous quittons la paroisse et emportons notre rancune avec nous dans une autre paroisse. Ou peut-être nous quittons entièrement l’Eglise.
Dieu nous dit ici qu’un tel comportement n’est pas bon et agréable devant lui. Ce que fait le monde n’accomplit en rien la bonne volonté de Dieu notre Sauveur, lui qui désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.
Frères et sœurs, étant toujours dans cette chair, nous allons, de temps en temps, nous offenser les uns les autres, comme le dit la Bible : Non, il n'y a sur la terre aucun homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais. Ne fais donc pas attention à toutes les paroles prononcées, ainsi tu n'entendras pas ton serviteur te maudire ! En effet, tu le sais dans ton cœur, bien des fois tu as toi-même maudit les autres. Ec 7.20. Du coup, lorsque nous nous offensons les uns les autres, nous devons faire tout notre possible pour nous pardonner et nous réconcilier. Car, c’est ce que Christ à fait pour nous, et c’est cela qui mène au salut.
La troisième règle ici est sans aucun doute celle qui nous met le plus mal à l’aise : De même, je veux [aussi] que les femmes, habillées d'une manière décente, se parent avec pudeur et simplicité, non avec des tresses, de l'or, des perles ou des toilettes somptueuses, mais plutôt avec des œuvres bonnes, comme cela convient à des femmes qui affirment honorer Dieu. Que la femme s'instruise paisiblement, dans une entière soumission. Je ne lui permets pas d'enseigner et de dominer sur l'homme, mais je lui demande de garder une attitude paisible. En effet, Adam a été formé le premier, Eve ensuite. Et Adam n'a pas été trompé, alors que la femme, trompée, s'est rendue coupable d'une transgression. Cependant, elle sera sauvée à travers sa descendance si elle persévère avec simplicité dans la foi, l'amour et la progression dans la sainteté.
La demande aux femmes de s’habiller modestement ne doit pas nous laisser perplexe. Mesdames, si vous n’en avez pas encore pris connaissance, les hommes sont faibles ! Il nous est très difficile de détourner les yeux d’une femme qui s’habille volontairement pour attirer les regards. Gardez-vous donc d’adopter la mode immodeste du monde afin de ne pas introduire des tentations dans l'Eglise du Dieu vivant, pilier et soutien de la vérité.
Cette règle-là n’est pas trop difficile à accepter. Ce qui est difficile est la règle que, dans l’Eglise, la femme s'instruise paisiblement, dans une entière soumission, et qu’il ne lui est pas permis d'enseigner et de dominer sur l'homme. Voilà une parole qui tape sur les nerfs. A part l’exception possible de la question de l’orientation sexuelle, rien n’agace la culture occidentale plus que la suggestion d’une soumission quelconque de la femme à l’homme, qu’il y a une responsabilité dont Dieu a chargée les hommes et non les femmes. Cela énerve la nature pécheresse.
Paul donne cette règle sur le fondement de la Genèse, en raison de la création et de la chute d’Adam et Eve. Dieu a créé Adam en premier, puis Eve. Eve a écouté le serpent et a été la première à désobéir à Dieu. Le jugement de Dieu sur la femme a été : « J'augmenterai la souffrance de tes grossesses. C'est dans la douleur que tu mettras des enfants au monde. Tes désirs se porteront vers ton mari, mais lui, il dominera sur toi. » Gn 3.16.
Or, si nous croyons que la Genèse est le mythe d’un ancien peuple primitif, nous allons juger Paul misogyne et crier « autres temps, autres mœurs. »  Mais si nous croyons que la Genèse est vraie, est la parole de Dieu, et fait partie de la connaissance de la vérité à laquelle Dieu veut que toute personne parvienne, alors nous avons la raison de cette règle dans l’Eglise. Des questions de droits et de capacités ne sont pas pertinentes. Les hommes ne peuvent pas s’en réjouir, et les femmes ne doivent pas en prendre offense.
Je peux seulement imaginer l’harmonie entre Adam et Eve au commencement, avant la chute, avant de devenir pécheurs. Et je peux seulement imaginer l’harmonie qu’il y aura entre nous à la résurrection, lorsque nous ne serons plus sous l’emprise du péché. La lutte entre les deux sexes n’a pas toujours été, et elle prendra fin un jour. Dieu s’en occupera.
Mais entre temps, Dieu notre Sauveur, lui qui désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité, nous donne cette distinction et cet ordre dans l’Eglise. Cela peut confondre certains d’entre nous, et le monde peut nous tourner en ridicule et nous en vouloir pour cela, mais je crois que le Dieu qui nous a créés sait ce qu’il fait. Je crois que Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous, sait ce qu’il fait. Et je sais qu’il donnera son Esprit à tous ceux qui mettent leur confiance en lui, obéissent à sa parole, et se soumettent à son autorité.
Frères et sœurs, si nous arrivons à confier notre vie à des médecins et à suivre leurs instructions, à combien plus forte raison devons-nous nous confier en Dieu notre Sauveur, lui qui désire que tous les hommes soient sauvés, et en le Seigneur Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous ? Que Dieu nous accorde cette confiance !

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett


lundi 16 septembre 2013

Sermon du dimanche 15 Septembre 2013

16ème  Dimanche après la Trinité (C)


Comment appeler et sauver des pécheurs ?

1 Timothée 1.12-17
Je suis reconnaissant envers celui qui m'a fortifié, Jésus-Christ notre Seigneur, car il m'a jugé digne de confiance en m'établissant à son service, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Cependant, il m’a été fait grâce parce que j'agissais par ignorance, dans mon incrédulité. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l'amour qui sont en Jésus-Christ.
Cette parole est certaine et digne d’être acceptée sans réserve: Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Je suis moi-même le premier d’entre eux, mais il m’a été fait grâce afin que Jésus-Christ montre en moi le premier toute sa patience et que je serve ainsi d'exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle. Au roi des siècles, au Dieu immortel, invisible et seul [sage] soient honneur et gloire aux siècles des siècles! Amen!

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Vraiment, Dieu veut sauver toute personne. Rien n’est plus clair que cela d’après ce que Jésus dit dans l’Evangile de ce matin : Je vous le dit, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de changer d’attitude. Lc 15.7. Sauver les pécheurs ; c’est pour cela que Jésus est venu dans le monde. Et c’est toujours la grande mission de l’église : aller faire des disciples de toutes les nations ; appeler les pécheurs à la repentance pour qu’ils soient sauvés.
Comment pouvons nous faire cela ? Ce serait génial si nous pouvions faire des miracles et d’autres prodiges. Cela attirerait sans doute l’attention des gens sur Jésus. Mais il y en a peu parmi nous qui paraissent avoir une telle autorité. Alors, que pouvons nous faire pour continuer la mission de Jésus de sauver des pécheurs ?
Dans la lecture de l’Epître, Paul écrit au jeune Timothée. Autant que nous sachions, Timothée n’a pas fait de miracles. Pourtant, suivant les instructions de Paul, il a été un évangéliste efficace. Voici une des choses que Paul lui a écrites.
Je suis reconnaissant envers celui qui m’a fortifié, Jésus-Christ notre Seigneur, car il m’a jugé digne de confiance en m’établissant à son service,  moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Cependant, il m’a été fait grâce parce que j’agissais par ignorance, dans mon incrédulité. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l’amour qui sont en Jésus-Christ.
Cette parole est certaine et digne d’être acceptée sans réserve : Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Je suis moi-même le premier d’entre eux, mais il m’a été fait grâce afin que Jésus-Christ montre en moi le premier toute sa patience et que je serve ainsi d’exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle. Au roi des siècles, au Dieu immortel, invisible et seul [sage] soient honneur et gloire aux siècles des siècles ! Amen !
Je ne dirai pas que nous avons là un programme d’évangélisation. Mais si nous réfléchissons à ce que Paul a vécu, il y a là une approche fondamentale pour rechercher et sauver des pécheurs. C’est une approche à trois étapes.
La première étape, c’est que nous devons comprendre la situation des pécheurs perdus. Paul dit qu’avant sa conversion, il avait agi par l’ignorance et par l’incrédulité. Tout pécheur, c’est-à-dire, toute personne qui est aliénée de Dieu, vit dans l’ignorance et dans l’incrédulité. Etre ignorant ne veut pas dire forcément, que l’on ne connaît rien de Jésus. Paul, ou bien Saul, connaissait quelque chose de Jésus. Mais il n’avait pas de foi en Christ et ne lui obéissait surtout pas. Il était une des personnes contre lesquelles Jésus avait mis en garde ses disciples : On vous exclura des synagogues, et même l’heure vient où tous ceux qui vous feront mourir croiront offrir un culte à Dieu. Ils agiront ainsi parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi. Jn 16.2-3. C’était justement Paul ! Il ne connaissait pas le vrai Jésus et ne croyait pas qu’il soit le Messie. Le Jésus qu’il connaissait contredisait les autres choses que Paul croyait vraies. Du coup, dans cette ignorance, Paul persécutait les chrétiens.
Telle est souvent la situation de nos amis et de nos voisins. Ils ne connaissent pas le vrai Jésus et n’ont jamais lu sa parole ! Ils ne savent que des opinions des autres à son sujet, ce qui est trop souvent une caricature de Jésus. Peut-être qu’ils ont entendu que Jésus est un juge sévère qui n’approuve pas leur style de vie. Ou bien que Jésus n’est qu’un autre prophète, ou prétendu prophète. Sans doute qu’ils ont entendu  que nous en  savons très peu du Jésus historique. Nous ne savons que ce que les premiers chrétiens croyaient à son sujet. Quand les gens vivent dans une telle ignorance, la foi en Christ est hors de question !
L’ignorance fait souvent obstacle dans l’église aussi, parmi les croyants fidèles. Nous aussi, nous en savons trop souvent plus que ce que les autres ont dit de Jésus ou de la Bible, que ce que Jésus a vraiment dit dans la Bible. Combien de fois m’a-t-on dit, « La Bible dit ceci ou cela. » Seulement, la Bible ne dit pas du tout ceci ou cela ! Par exemple : « Dieu aide ceux qui s’aident eux-mêmes. » C’est Benjamin Franklin qui a dit cela ! La Bible dit : « Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, gardera votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ. » Ph 4.6-7. En confondant ces paroles, on a une conception déformée de Jesus, et en conséquence, une foi faussée. Comme Saul, avant sa conversion, on ne peut pas se fier à ce Jésus artificiel, ne peut pas le servir ni lui obéir.
Que faire donc ? Nous devons écouter et parler avec ceux qui ne croient pas ou qui ont une foi fragile, pour découvrir, si possible, l’image déformée qu’ils auraient de Jésus, ou le faux enseignement qu’ils auraient cru. Comme cela nous pourrons démentir, enseigner, convaincre, corriger et instruire dans la vérité.
Je sais, par exemple, qu’autrefois, beaucoup de mes voisins fréquentaient l’église, mais pas plus. Je ne sais pas pourquoi ils sont partis. Ils ne vont pas me le dire si je tape à la porte et leur demande pourquoi. Pour cela, il me faut faire leur connaissance, peut-être manger avec eux, comme Jésus l’a fait, afin de gagner leur confiance et pouvoir discuter les vraies raisons pour lesquelles ils ont abandonné l’église, ou n’y ont jamais mis les pieds. Jésus pouvait connaître les pensées des gens et donc les motifs de leurs actions sans qu’ils en parlent. Mais pas moi. J’ai à découvrir la vérité en faisant la connaissance de mon voisin. Et cela ne se fait pas de soi ; je dois l’initier.
La deuxième étape est de leur enseigner le vrai Evangile. C’est par le moyen de la parole de Christ que le Saint-Esprit implante la foi en nous et nous garde dans cette foi. Cette vérité est au cœur de cette parole à Timothée. Je suis reconnaissant envers celui qui m’a fortifié, Jésus-Christ notre Seigneur, car il m’a jugé digne de confiance en m’établissant à son service, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Cependant, il m’a été fait grâce parce que j’agissais par ignorance, dans mon incrédulité. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l’amour qui sont en Jésus-Christ.
Vous connaissez l’histoire de la conversion de Saul. Un jour, en allant à Damas pour arrêter des chrétiens, Jésus l’a abattu et l’a aveuglé en chemin. Aussitôt que Jésus s’est identifié, Saul a compris qu’il s’était entièrement trompé et avait fait une grosse bêtise ! Du coup Jésus ne lui a pas passé un savon magistral. Au contraire, il a usé de miséricorde. C’était un acte de grâce, une faveur imméritée, pure et simple. Cette grâce a transformé Paul.
Il y a là une vérité que nous devons saisir. Ni des fausses doctrines, ni des mythes, ni des spéculations ne peuvent amener une personne à la connaissance de la vérité et la sauver. Il faut qu’elle connaisse le vrai Jésus et écoute sa bonne nouvelle.
Ce que nous appelons la loi, fait aussi partie de la parole que nous devons écouter et faire partager aux autres. Mais il faut en faire le bon usage. Juste avant notre texte Paul dit : Nous savons que la loi est bonne, pourvu qu’on en fasse un usage légitime, en sachant bien qu’elle n’est pas faite pour les justes mais pour les malfaiteurs et les rebelles, les impies et les pécheurs, les sacrilèges et les profanateurs, ceux qui tueraient père et mère, les meurtriers, ceux qui vivent dans l’immoralité sexuelle, les homosexuels, les trafiquants d’esclaves, les menteurs, les parjures et tout ce qui est contraire à la saine doctrine. Voilà ce qui est conforme au glorieux Evangile du Dieu bienheureux tel qu’il m’a été confié. 1Ti 1.8-11.
C’est-à-dire que la loi découvre et condamne le péché qui est en nous. Elle nous menace ; elle nous empêche peut-être de faire certaines choses, mais elle ne peut pas nous libérer du jugement de Dieu. Et c’est justement la crainte du jugement et la haine envers Dieu que cela provoque en nous, qui font que beaucoup de monde abandonne la foi en Christ. Ils n’ont compris que la loi ; Christ n’est qu’un juge.
Nous devons absolument comprendre que nous sommes sous le jugement de Dieu, mais ce n’est pas la fin du conte. Car la loi nous prépare à recevoir la bonne nouvelle qui nous transforme. Cette parole est certaine et digne d’être acceptée sans réserve : Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Je suis moi-même le premier d’entre eux, mais il m’a été fait grâce afin que Jésus-Christ montre en moi le premier toute sa patience et que je serve ainsi d’exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle.
Avons-nous compris cela ? Es-tu convaincu que cette parole est certaine et digne d’être acceptée sans réserve : Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Es-tu convaincu que cette parole certaine s’applique à toi, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour te sauver toi ? Sais-tu qu’il t’a fait grâce, t’a pardonné toutes tes fautes, tout comme il l’a fait à Paul ? Si oui, tu es heureux, car tu as compris la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Sinon, tu as toujours besoin de connaitre le vrai Jésus, celui qui est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. Cela est absolument nécessaire, car nous ne pouvons pas transmettre la Bonne Nouvelle aux autres si nous ne l’avons pas comprise nous-mêmes.
Si, ne serait-ce que par hasard, nous communiquons aux autres que l’essentiel de la foi et de la vie chrétienne est une bonne conduite, ils ne vont pas se donner de peine. Ils savent déjà qu’ils ne peuvent pas mener une vie parfaite, et d’ailleurs, n’ont pas envie d’essayer. Mais s’ils comprennent que Jésus pardonne les pécheurs et les sauve du jugement de Dieu ; s’ils comprennent qu’une nouvelle vie est possible ; s’ils apprennent l’exemple de Paul, cela peut faire une différence. Souvenez-vous de ce que nous avons appris dans le Catéchisme : « Je crois que je ne puis, par ma raison et mes propres forces, croire en Jésus-Christ, mon Seigneur, ni aller à lui. Mais c’est le Saint-Esprit qui m’a appelé par l’Evangile, éclairé de ses dons, sanctifié et maintenu dans la vraie foi. » Nous pouvons menacer les autres — ou nous-mêmes ! — par la loi, mais ce n’est que lorsque nous savons que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs, et que nous sommes inclus, que nous pouvons croire.
Tout cela paraît très simple, mais ce doit être très difficile. Car en écoutant les gens qui rejettent la foi en Christ, nous trouvons trop souvent qu’ils ne rejettent pas le vrai Evangile, mais plutôt quelque corruption de l’Evangile, quelque mythe moderne qu’ils prennent pour la bonne nouvelle de Jésus-Christ. Ils ne connaissent pas le Jésus que nous confessons dans notre Credo. Non, ils ne connaissent qu’une caricature créée par un théologien sceptique qui lui-même rejette la parole de Dieu. En conséquence, ils ne peuvent pas avoir confiance en Christ. Ils sont coincés dans l’ignorance et l’incrédulité !
Après avoir communiqué le vrai Evangile, la troisième étape est d’intégrer les gens dans l’Eglise. Bien que Paul avait été auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent, Jésus l’a jugé digne de confiance et l’a établi à son service. Après quelques jours, Paul, le persécuteur des chrétiens, est devenu leur enseignant !
Il est parfois difficile d’intégrer les autres dans l’église locale. Ils ont été parfois des gens peu recommandables. Je trouve que mes pensées portent souvent sur ce que Paul a écrit aux Corinthiens : Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront pas du royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni ceux qui vivent dans l’immoralité sexuelle, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les travestis, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les hommes toujours désireux de posséder plus, ni les ivrognes, ni les calomniateurs, ni les exploiteurs n’hériteront du royaume de Dieu. Et c’est là ce que vous étiez, certains d’entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été déclarés saints, mais vous avez été déclarés justes au nom du Seigneur Jésus[-Christ] et par l’Esprit de notre Dieu. 1Co 6.9-11.
Avez-vous bien entendu la phrase au milieu ? Et c’est là ce que vous étiez, certains d’entre vous. Certains des Corinthiens avaient été des personnes viles. Pourtant ils sont devenus des membres de l’église, des saints ! Paul n’a pas suggéré que les anciens voleurs et avares soient les trésoriers de la paroisse, ni que les anciens pédérastes aient charge de la garderie. Mais il attendait bien que ces personnes fassent partie de l’église locale !
C’est parce que Jésus pardonne sans condition. Et puis, il nous transforme. Et cette transformation a lieu dans l’église, dans le corps de Christ. Si donc nous donnons l’Evangile aux autres, mais omettons de les intégrer dans la vie de l’église, ils sont presque voués à l’échec, à perdre la foi et à retourner à leur ancienne vie. C’est comme un toxicomane qui sort de réhabilitation. S’il ne trouve pas une nouvelle situation avec de nouveaux amis, il va vite reprendre ses anciennes connaissances et habitudes. Et cette condition risque d’être pire que la première.
Jésus a établi Paul à son service comme apôtre. Il veut nous établir tous à quelque service dans son Eglise. Aussi, si nous voulons sauver les pécheurs, — et il ne faut pas nous oublier nous-mêmes — nous devons les aider à s’intégrer dans l’Eglise. Car, Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. 2Co 5.17.
Cette étape me sera difficile si, moi-même, je ne suis pas bien intégré dans l’Eglise. Je risque de m’égarer moi-même. Si donc tu sais que tu as besoin de t’intégrer davantage dans le corps de Christ, fais-le ! N’attends pas qu’un autre te trouve la voie ; recherche-la toi-même ! Demande l’avis des autres et prie que Dieu te la révèle. Tu trouveras alors plus facile d’établir les nouveaux croyants au service de Jésus.
Voilà un peu comment nous pouvons appeler et sauver les pécheurs. C’est n’est pas un programme d’évangélisation, mais ce sont là trois étapes que nous devons suivre pour être efficaces. Nous devons comprendre la situation des autres ; leur communiquer le vrai Evangile ; et les intégrer dans le corps de Christ. Que Dieu nous en rende capables.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett


lundi 9 septembre 2013

Sermon du dimanche 8 Septembre 2013

15ème dimanche après la Trinité

Pour être disciple, cédez tout à Christ

Philémon 1-21
De la part de Paul, prisonnier de Jésus-Christ, et de la part du frère Timothée à Philémon, notre bien-aimé collaborateur, à notre bien-aimée Apphia, à Archippe, notre compagnon de combat, et à l’Eglise qui se réunit dans ta maison : que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ !
Je dis constamment à mon Dieu toute ma reconnaissance en faisant mention de toi dans mes prières, car j’entends parler de ta foi dans le Seigneur Jésus et de ton amour pour tous les saints. Je lui demande que ta participation à la foi soit efficace et fasse reconnaître tout le bien que nous accomplissons pour la cause de [Jésus-]Christ. Nous éprouvons en effet beaucoup de reconnaissance et de réconfort au sujet de ton amour, car grâce à toi, frère, le cœur des saints a été tranquillisé.
C’est pourquoi, bien que j’aie en Christ toute liberté de te prescrire ce qui convient, c’est au nom de l’amour que je préfère t’adresser une requête, moi Paul, qui suis un vieillard et de plus, maintenant, un prisonnier de Jésus-Christ. Je t’adresse cette requête à propos de mon enfant, celui qui est devenu mon fils en prison, Onésime. Autrefois il t’a été inutile, mais maintenant il nous est bien utile, à toi comme à moi. Je te le renvoie, [et toi, accueille-le,] lui qui est une partie de moi-même. J’aurais désiré le garder près de moi pour qu’il me serve à ta place pendant que je suis en prison pour l’Evangile, mais je n’ai rien voulu faire sans ton avis, afin que ton bienfait ne paraisse pas forcé, mais qu’il soit volontaire.
Peut-être a-t-il été séparé de toi pour un temps afin que tu le retrouves pour toujours, non plus comme un esclave, mais bien mieux encore, comme un frère bien-aimé. Il l’est particulièrement pour moi, il le sera d’autant plus pour toi dans vos rapports humains et dans le Seigneur.
Si donc tu me considères comme ton ami, accueille-le comme si c’était moi. Et s’il t’a fait du tort ou te doit quelque chose, mets-le sur mon compte. Moi Paul, je l’écris de ma propre main, je te rembourserai, sans vouloir te rappeler que toi aussi, tu as une dette envers moi : c’est toi-même. Oui, frère, rends-moi ce service dans le Seigneur : tranquillise mon cœur en Christ.
C’est en comptant sur ton obéissance que je t’ai écrit, sachant que tu feras même plus que je ne demande.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! Amen.

Il est difficile d’écouter la lecture de l’Evangile d’aujourd’hui (Luc 14.25-35) sans ressentir un peu de confusion, surtout si on le lit dans les versions qui emploient la traduction littérale de haïr son père, sa mère, etc. Entendre qu’il nous faut préférer Christ à nos parents, à notre épouse et à nos enfants, même à notre propre vie, et qu’il nous faut renoncer à tout ce que nous possédons pour pouvoir être disciple de Jésus, — c’est pas évident.
Une partie du heurt est sans doute culturelle. Dans la langue hébraïque, on se sert des opposés comme aimer et haïr pour faire une comparaison très nette et catégorique. Nous autres disons tous simplement qu’il faut préférer une chose ou une personne à une autre. Peut-être qu’il faut la préférer de beaucoup. En tout cas, Jésus dit que nous devons accorder plus de valeur à nos relations avec lui qu’avec toute autre personne, et que nous devons être plus engagés à lui qu’à toute autre personne ou chose. En fait, il nous appelle à une relation avec lui dans laquelle nous lui cédons la maîtrise de notre vie et de nos biens.
Je ne veux pas dire cela dans le sens d’un culte moderne auquel vous transféreriez le titre de propriété de votre maison ! Avec Dieu, cela marche autrement. Quand nous cédons la maîtrise de notre vie et de nos biens à Jésus, nous ne les perdons pas. Nous les utilisons plutôt selon sa volonté et selon son dessein. Nous reconnaissons que notre vie et tout ce que nous possédons sont des dons de Dieu, et que lui, le Créateur omniscient, sait les utiliser mieux que nous. Du coup nous menons une vie qui rend gloire à Dieu ; et nous nous servons de nos biens pour rendre gloire à Dieu, et non pour satisfaire aux désirs de notre nature propre corrompue. Lorsque nous cédons la maîtrise de notre vie et de nos biens à Jésus, notre confession de foi et notre comportement convergent. Jésus n’est pas alors un conseiller de temps en temps, mais Dieu, Seigneur, Sauveur. Et nous, nous sommes le peuple dont il est le berger, le troupeau que sa main conduit (Ps 95.7).
Cela nous amène à la lettre de Paul à Philémon. Voilà l’exemple d’un homme qui a cédé à Jésus la direction de sa vie et de l’emploi de ses biens.
Paul est prisonnier, mais nous ne savons pas où. Onésime, l’esclave de Philémon, a passé un temps avec Paul, mais nous ne savons ni comment ni pourquoi. Apparemment, Onésime avait causé du tort à son maître et s’était enfuit. Ainsi, il avait une dette envers Philémon. Pourtant, durant son séjour avec Paul, Onésime est devenu chrétien et a été aussi très utile à Paul dans son travail d’apôtre. En fait, Paul voudrait bien garder Onésime auprès de lui.
Mais Paul ne peut pas forcer quelqu’un à lui donner sa propriété. Il doit renvoyer Onésime à Philémon. Aussi il écrit cette lettre pour demander deux choses à Philémon. Premièrement, il lui demande de recevoir Onésime, non pas comme un esclave inutile, mais comme un frère bien-aimé et le fils spirituel de Paul lui-même. Deuxièmement, avec beaucoup de tact, Paul demande à Philémon de permettre à Onésime de retourner et travailler avec lui. Il est clair que Paul demandait à Philémon de céder la direction de sa propriété à la cause de Christ.
Notons que cette lettre ne s’adresse pas à Onésime et n’est pas non plus sur le sujet de l’esclavage. Elle s’adresse à Philémon. Paul lui écrit pour lui faire une demande précise. En conséquence, Philémon doit décider comment sera sa vie et ce qu’il fera de son esclave. S’est-il conformé à la demande ? Il y a raison à le croire. Dans la génération après Paul, Ignace, l'évêque d’Antioche, mentionne un certain Onésime qui était un évêque d’Ephèse. C’est fort possible que ce soit la même personne.
Or, n’étant pas des propriétaires d’esclaves, je doute que nous puissions apprécier pleinement la situation de Philémon et donc la demande de Paul. Imaginons un autre scénario. Supposons que ton fils et toi ne vous entendez pas très bien. Il a l’opportunité de faire des études supérieures en médecine et tu veux qu’il devienne médecin. Mais il refuse. Puis un jour tu te lèves et t’aperçoit qu’il est parti en prenant la voiture. Quelque temps plus tard, un très bon ami qui est président d’un séminaire théologique t’appelle. Ton fils est allé le voir en espérant que cet ami pourrait te raisonner. Pendant que ton fils était chez lui, ils ont tous deux compris que ce que le jeune homme voulait vraiment faire, c’est d’aller au séminaire et devenir pasteur. Ton ami te demande donc de pardonner à ton fils d’avoir pris la voiture et d’être parti. Il te demande de ne plus penser à lui seulement comme à un fils, mais aussi comme un homme de foi, un frère dans la foi, et de lui permettre d’aller au séminaire. Et à ce propos, sa formation va te coûter un peu et il pourrait aussi avoir besoin de la voiture !
En bien, je ne sais pas si cela est plus facile à comprendre que la situation d’Onésime, mais c’est semblable. Pourquoi devrais-tu pardonner à ton fils et le renvoyer au séminaire ? Pourquoi Philémon aurait-il dû pardonner à Onésime et le renvoyer auprès de Paul ? Dans les deux cas, la raison est que tu regardes la demande comme si Jésus lui-même l’avait faite, et que tu es prêt à suivre et servir Christ en tout. C’est précisément pour ce motif que Paul a fait sa demande à Philémon. Je dis constamment à mon Dieu toute ma reconnaissance en faisant mention de toi dans mes prières, car j’entends parler de ta foi dans le Seigneur Jésus et de ton amour pour tous les saints… Nous éprouvons en effet beaucoup de reconnaissance et de réconfort au sujet de ton amour, car grâce à toi, frère, le cœur des saints a été tranquillisé. C’est pourquoi, bien que j’aie en Christ toute liberté de te prescrire ce qui convient, c’est au nom de l’amour que je préfère t’adresser une requête.
Philémon est un disciple dévoué de Christ. Une église se rassemble dans sa maison ! Il a toujours fait son possible pour encourager et pour soutenir les autres croyants, les saints. Pour cette raison, Paul le supplie au sujet d’Onésime. Sans doute que cela a été difficile pour Philémon. Nous ne savons pas quelle perte il a subie au départ d’Onésime. Et bien que Paul offre de rembourser toute dette que cette esclave aurait pu avoir, je suis certain que Paul, étant prisonnier, n’avait pas de quoi payer une grande dette. En plus, Philémon devait traiter le sujet de l’esclavage. Onésime était un esclave, une propriété, pas un fils. Pourtant Paul lui demande de l’accueillir non plus comme un esclave, mais bien mieux encore, comme un frère bien-aimé, et comme Paul lui-même. Et le comble, Paul demande à son ami de lui renvoyer Onésime, et ainsi à renoncer à tout service dont il aurait bénéficié de son esclave.
Toutefois, Paul est certain que Philémon fera tout cela. Pourquoi ? Parce que Philémon aime le Seigneur et participe à la confrérie de la foi. Il regarde Paul comme collaborateur dans la foi qui accomplit la volonté de Dieu. Et puis, Philémon considère qu’il doit sa propre vie à Christ et à cet apôtre.
Pour les mêmes raisons, chers frères et sœurs, Jésus peut nous faire le même genre de demande. Il peut nous demander de l’aimer plus que toute personne et toute chose, et de renoncer à tout pour le suivre. Vous et moi, nous croyons que Jésus nous a affranchis de la peine du péché, c’est-à-dire, du jugement de la mort et de la condamnation. Et cela, « non pas à prix d'or ou d'argent, mais par son saint et précieux sang, par ses souffrances et sa mort innocentes. » Il est mort à notre place pour que nous recevions le pardon de nos fautes. Il est mort pour satisfaire à la juste condamnation de la loi de Dieu. Et il est ressuscité des morts en tant que le premier vainqueur sur la mort.
Nous paierions volontiers n’importe quoi si nous et ceux que nous aimons pouvions échapper à la mort, si nous pouvions vivre à perpétuité en bonne santé et dans la jeunesse. C’est justement ce que Jésus nous a préparé ! Il nous a offert la vie éternelle et elle ne nous coute rien, ni une minute de temps, ni un centime. C’est là notre assurance et notre foi : qu’un jour, Jésus nous ressuscitera des morts.
C’est pour ce motif que Paul présente sa demande à Philémon. C’est pourquoi, bien que j’aie en Christ toute liberté de te prescrire ce qui convient, c’est au nom de l’amour que je préfère t’adresser une requête. Philémon a connu l’amour de Christ pour lui. Il a expérimenté la faveur imméritée de Dieu à cause de Christ. Paul lui demande donc d’agir envers Onésime sur le fondement de cet amour. Il ne demande pas à Philémon de remplir une obligation. Il voudrait que Philémon agisse par gratitude en se souvenant de la dette que lui-même ne peut rembourser.
Nous aussi, nous devons notre vie à Christ, et dans une certaine mesure, à quiconque nous a amenés à la foi en Christ. Car sans Jésus, nous n’avons aucun moyen d’acquérir la vie éternelle. Aussi, Jésus nous appelle à le suivre — à le préférer à nos parents, à notre épouse et à nos enfants, même à notre propre vie et à tout ce que nous possédons — parce qu’il a donné sa vie pour nous et nous a gagné la vie éternelle.
Dans le cas de Philémon, Paul dit que, C’est en comptant sur ton obéissance que je t’ai écrit, sachant que tu feras même plus que je ne demande. Jésus, peut-il faire la même demande à vous et à moi ? Peut-il nous dire, bien que j’aie toute liberté de te prescrire ce qui convient, c’est au nom de l’amour que je préfère t’adresser une requête… C’est en comptant sur ton obéissance que je t’ai écrit, sachant que tu feras même plus que je ne demande ? Pouvons-nous nous soumettre, avec tous nos biens, au service de Christ ? Il est difficile de répondre à cette question. La plupart du temps, nous ne connaissons pas la réponse avant le moment de l’épreuve.
Mais je suis certain de ceci : si jamais vous et moi espérons céder tout à la directive de Jésus, nous devons être entièrement convaincus de son amour pour nous. Aucun commandement ne peut nous contraindre à nous confier à Christ. Pour cela nous devons être convaincus que sa mort compte pour la nôtre, et que sa résurrection garantie la nôtre. Nous devons être convaincus que nous avons été joints au Christ et que nous sommes maintenant ses collaborateurs. Nous devons être convaincus que nous sommes membres de son corps, et qu’ainsi nous avons part, avec lui, à la vie du monde à venir.
Pour que nous soyons convaincus de toutes ces choses, il nous a donné sa parole, ses sacrements et son Esprit. Dans la lecture de l’épître dimanche dernier, il nous a été dit : Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu. Considérez quel est le bilan de leur vie et imitez leur foi. Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité. Hé 13.7-8. Aujourd’hui l’Esprit nous parle de Philémon. Il semble évident qu’il a agi comme Paul le lui avait demandé, qu’il a accueilli Onésime non plus comme un esclave, mais bien mieux encore, comme un frère bien-aimé, et puis qu’il l’a renvoyé auprès de Paul. De cette façon la parole de Dieu nous encourage, parce qu’elle démontre que notre foi et notre travail ne sont pas sans résultat dans le Seigneur. Cette même parole nous encourage d’une manière très personnelle par le Baptême et par la Sainte Cène : « Tes péchés à toi sont pardonnés ; ta dette est payée ; tu es membre toi du corps de Christ ! »
Jésus a accompli tout cela pour nous, comme Luther l’a dit, « afin que je lui appartienne et que je vive dans son Royaume, pour le servir éternellement dans la justice, l'innocence et la félicité. » Dieu vous a donné son fils et vous a promis la vie éternelle. Alors, suivez Christ. Cédez lui la direction de votre vie de vos biens. Vous n’avez rien à perdre, mais tout à gagner.

Que la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, garde votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ, pour la vie éternelle ! Amen.
Pasteur David Maffett